Dans le livre de Zé’harya, le prophète prédit le Hésped (oraison funèbre) qu’Israël prononcera sur Machia’h Ben Yossef qui sera assassiné lors de la guerre de Gog et Magog dans les temps messianiques, et voici ces termes :
וְסָפְדָה הָאָרֶץ, מִשְׁפָּחוֹת מִשְׁפָּחוֹת לְבָד: מִשְׁפַּחַת בֵּית-דָּוִיד לְבָד, וּנְשֵׁיהֶם לְבָד--מִשְׁפַּחַת בֵּית-נָתָן לְבָד, וּנְשֵׁיהֶם לְבָד. (זכריה יב-יב)
Le pays prononcera une oraison funèbre, chaque famille de façon indépendante. La famille de la maison de David de façon indépendante et leurs femmes de façon indépendante, la famille de la maison de Nathan de façon indépendante et leurs femmes de façon indépendante. La famille de la maison de Lévy de façon indépendante et leurs femmes de façon indépendante, la famille de la maison de Chim’i de façon indépendante et leurs femmes de façon indépendante. Toutes les autres familles, chaque famille de façon indépendante et leurs femmes de façon indépendante. (Zé’harya 12-12)
Il est expliqué dans la Guémara Soukka (52a) que ce verset vient nous apprendre l’obligation de séparer les hommes des femmes même lors d’une oraison funèbre pour un mort.
En effet, si dans les temps futurs lorsque nous serons occupés à dire cette oraison funèbre qui est une circonstance dans laquelle le Yétser Ha-Ra’ (mauvais penchant) n’a pas d’emprise sur les gens, la Torah demande malgré tout de séparer les hommes des femmes, à fortiori lors d’une circonstance où le Yétser Ha-Ra’ a de l’emprise sur les gens. Fin de citation de la Guemara.
A partir de ces propos, nous apprenons le principe de l’obligation de séparer les hommes et les femmes dans diverses occasions.
Notre maître le Meïri écrit dans ses commentaires sur Kiddouchin (81a) que lorsque nos maîtres nous enseignent qu’il ne faut pas enseigner à son fils un métier parmi les femmes, il s’agit en fait de ne pas laisser un enfant et une enfant apprendre ensemble un métier, afin de ne pas les habituer l’un à l’autre, pour les préserver de la faute. Fin de citation.
Nous pouvons en déduire que cette obligation ne concerne pas seulement des hommes et des femmes adultes, soumis à l’emprise du Yétser Ha-Ra’, mais également les enfants, afin qu’ils s’habituent à vivre dans la sainteté, les garçons à part et les filles à part, et qu’ils n’en arrivent pas à fauter.
Nos maîtres traitent de ce sujet à de nombreux autres endroits qu’il est impossible de citer dans le cadre de notre rubrique.
Le RAMBAM écrit (chap.6 des règles relatives à Yom Tov) :
« Le Beit Din de chaque endroit (à l’époque où le pouvoir était entre les mains des Sages de la Torah) a le devoir de placer des surveillants pendant les fêtes afin qu’ils effectuent des rondes dans les jardins et les parcs, et au bord des fleuves, pour veiller à ce que les hommes et les femmes ne se réunissent pas pour manger et boire, et en arrivent à la faute. De même, ils doivent aussi mettre en garde le peuple afin que les hommes et les femmes ne se mélangent pas dans leurs maisons pour se réjouir, afin de ne pas en arriver à la faute, mais qu’ils se préservent plutôt en restant tous saints. »
Cette Halacha est tranchée dans le Choul’han ‘Arou’h (O.H chap.529).
Le Gaon auteur du livre Beit Chémouel (qui est ‘un des commentateurs du Choul’han ‘Arou’h, et dont les propos sont édités aux côtés du Choul’han ‘Arou’h section Even Ha-‘Ezer) écrit au chapitre 62 au nom du Séfer Ha-’Hassidim, que si lors d’un mariage, des hommes et des femmes siègent ensemble (de façon interdite, par exemple, lorsqu’ils dansent ensemble), on ne doit pas ajouter dans le Zimoun du Birkat Ha-Mazon la formule du mariage « Nevare’h Elo-hénou Ché-Hasim’ha Bim’ono » (« Nous allons bénir notre D. car la joie réside dans son palais »), car la présence mixte des hommes et des femmes risque d’entraîner des réflexions de faute, ce qui a pour conséquence d’empêcher la véritable joie d’être présente.
A la lueur de tout cela, il en résulte qu’il est une sainte obligation pour toute école dirigée selon les valeurs de la Torah, de se soucier à une séparation entre les garçons et les filles, particulièrement dans notre génération où la permissivité a dépassé toutes les limites. Cette nécessité est encore plus importante de nos jours que dans le passé.
Il y a un peu plus de 40 ans, lors d’une réunion d’urgence des Rabbanim d’Erets Israël, un accord par écrit fut signé - à l’initiative de notre grand maître le Rav Ovadia YOSSEF z.ts.l, et de son ami le saint Admour Rabbi Israël ABOU’HATSIRA (« Baba Salé ») z.ts.l - dans lequel il est écrit qu’il est formellement interdit selon la Halacha d’ouvrir des établissements scolaires où les garçons et les filles sont mélangés, et il est interdit à quiconque de porter assistance à la personne qui osera braver cette interdiction, car elle porte atteinte à la barrière de la pudeur. Il faut même exclure cet individu du Klal Israël. Béni soit celui qui mettra ces paroles de la Torah en application, afin de préserver la sainteté et la pureté au sein du peuple d’Israël, car tout endroit où l’on trouve une protection contre la débauche, on y trouve aussi de la sainteté. Fin de citation.
Puisque nous avons fait mention du saint Admour Rabbi Israël ABOU’HATSIRA (« Baba Salé ») z.ts.l, c’est l’occasion de rappeler la grande estime et l’amour qu’il portait à notre maître le Rav Ovadia YOSSEF z.ts.l , car chaque fois que notre maître le Rav z.ts.l allait lui rendre visite, le saint ’Admour « Baba Salé » z.ts.l se levait devant lui et récitait – avec Chem Ou-Mal’hout (mention du Nom d’Hachem et Sa Royauté) - la bénédiction de « Ché’halak Mé’ho’hmato Lireav » que l’on ne récite qu’à la vue d’un très grand décisionnaire de la Halacha, de réputé mondiale, et il lui dédiait le verset écrit au sujet de l’amour que portait Ya’akov (Israël) à son fils Yossef : « Et Israël aimait Yossef ».
Il confia même à son fidèle assistant à cette époque (le Rav ABERG’EL Chlita) que l’âme de notre maître le Rav Ovadia YOSSEF z.ts.l remonte à l’époque des Guéonim (époque post-Talmudique), et notre génération n’était pas digne qu’une telle âme y descende, mais que la Halacha est tranchée selon son opinion Halachique dans la Yéchiva Supérieure. Il aimait tellement notre maître le Rav z.ts.l qu’il s’attristait toujours de ne pas savoir à l’avance quand notre maître le Rav z.ts.l lui rendait visite, car s’il l’avait su, il lui aurait réservé un meilleur accueil.
Cependant, notre maître le Rav z.ts.l écrit que lorsque le nombre d’élèves n’est pas suffisant dans une classe, et qu’il n’y a pas de possibilité d’ouvrir une classe de garçons et une classe de filles, car les autorités ne reconnaîtraient pas une telle classe (du fait de son effectif peu important) – ce qui entraînera le risque que les enfants aillent étudier dans des établissements où ils n’apprendront pas la moindre valeur de Torah, de religion où de croyance juive – dans de telles conditions, il faut « limiter les dégâts » et donner préférence à une mixité dans la classe, plutôt que de les laisser aller étudier dans des établissements non-religieux.
Cette autorisation exceptionnelle n’est valable que pour les petites classes comme la maternelle jusqu’au CE2 uniquement. Notre maître le Rav z.ts.l cite des preuves de la Guémara à cette autorisation exceptionnelle.
Qu’Hachem nous donne une pleine et sainte satisfaction de tous les enfants d’Israël, et que le mérite de la Torah vous protège de façon totale, Amen.