La Havdala le 9 Av
Lors d’une année où le 9 Av tombe un samedi soir – comme cette année 5785 – nos maîtres les Richonim (décisionnaires de l’époque médiévale) débattent afin de définir comment faut-il procéder en ce qui concerne la Havdala sur le verre de vin.
Il y a 3 opinions sur ce point :
- Selon les Guéonim, il faut procéder à la Havdala à la sortie du jeûne, c'est-à-dire, dimanche soir avant de consommer quoi que ce soit, il faut procéder à la Havdala sur un verre de vin (uniquement).
- Selon l’auteur du Manhig, il faut procéder à la Havdala à la sortie de Chabbat et donner à un enfant qui n’est pas soumis à l’obligation de jeûner, à goûter au verre de vin de la Havdala.
- Selon le RAMBAN, on ne fait pas de Havdala du tout, puisqu’il est dit dans la Guémara Bérah’ot (33a) qu’à l’origine, nos maîtres avaient instauré d’inclure le passage de Havdala dans la prière de ‘Arvit du samedi soir, et lorsqu’ Israël s’est enrichit, nos maîtres instaurèrent de réciter la Havdala sur un verre de vin (en plus du passage verbale de Havdala dans la prière de ‘Arvit).
Or, le 9 Av qui tombe un samedi soir, tout Israël est considéré comme pauvre et misérable.
Il y a une longue argumentation dans les propos des Poskim (décisionnaires) sur ces opinions.
Le Din dans la pratique
MARAN l’auteur du Choul’han ‘Arou’h tranche selon l’opinion des Guéonim, qu’il faut procéder à la Havdala sur un verre de vin à la sortie du 9 Av.
Nous adoptons l’opinion de MARAN, puisque nous avons accepté ses décisions Halachiques.
Par conséquent, nous avons l’usage de procéder à la Havdala à la sortie du 9 Av sur un verre de vin, et par cela, nous marquons la sortie du jeûne.
Mais immédiatement à la sortie de Chabbat, lorsque le jeûne débute, il faut prononcer verbalement la phrase « Barou’h Hamavdil Ben Kodech Lé’hol », afin d’être autorisé à faire des Méla’hot (des activités qui sont interdites pendant Chabbat).
On ne récite pas la bénédiction sur les parfums dans la Havdala que nous faisons à la sortie du 9 Av, car on n’apporte pas de parfums dans une maison de deuil, puisque les parfums sont voués au plaisir. C’est ainsi que tranche MARAN l’auteur du Choul’han ‘Arou’h.
La bénédiction sur les flammes (Boré Méoré Ha-Ech)
Nous sommes tenus de réciter la bénédiction sur les flammes le samedi soir du 9 Av, bien que l’on ne fasse pas la Havdala sur le verre de vin à ce moment là.
Selon l’usage, l’officiant ou le Rav de la synagogue récite la bénédiction sur les flammes avant la lecture du livre de E’ha (même si certains réfutent cet usage, voir ‘Hazon Ovadia page 342).
Les femmes qui ne se rendent pas à la synagogue, doivent réciter la bénédiction sur les flammes samedi soir à la maison. (ibid. page 343).
Un malade (exempt du jeûne) qui doit procéder à la Havdala
Une personne malade autorisée à consommer le jour du 9 Av - comme nous l’avons expliqué dans des précédentes Halachot - doit procéder au préalable à la Havdala (complète, sans les parfums) le samedi soir sur le verre de vin ou de jus de raisins avant de consommer quoi que ce soit, puisqu’il est interdit de consommer à la sortie de Chabbat avant de procéder à laHavdala. Le malade doit boire ensuite le verre conformément à la Halacha lors de chaque samedi soir.
Dans ce cas, cette personne malade est même autorisée à acquitter les membres de son foyer de leur obligation de Havdala comme chaque samedi soir, et ainsi ils ne devront pas la faire de nouveau le lendemain soir à la sortie du jeûne.
En conclusion : Lorsque le 9 Av tombe un samedi soir, on ne procède pas à la Havdala. On récite uniquement la bénédiction sur les flammes.
On procèdera à la Havdala le dimanche soir à la sortie du jeûne, uniquement sur un verre de vin, sans flammes et sans parfums, avec la bénédiction de Hamavdil.