Un repas régulier (Sé’oudat Kéva’) – Pain ou Pizza
Pendant les jours de la fêtes de Soukkot – aussi bien la journée que la nuit – il est interdit de consommer un « repas régulier » (Se’oudat Kéva’) en dehors de la Soukka.
La définition d’un « repas régulier » (c'est-à-dire, la quantité de nourriture à partir de laquelle on considère le repas comme « régulier ») correspond à plus de Kabétsa de pain, c'est-à-dire plus de 54 g de pain environ.
Lorsqu’on consomme cette quantité, on doit réciter la Béra’ha de « Léchev Ba-Soukka », mais lorsqu’il s’agit d’une quantité de pain inférieure à cela, il est permis de la consommer en dehors de la Soukka.
C’est pourquoi, même si l’on consomme une quantité de pain inférieure à Kabétsa à l’intérieur de la Soukka, on ne récite pas la Béra’ha de Léchev Ba-Soukka sur une telle consommation.
La règle est exactement la même pour une Pizza (qui est généralement faite avec une véritable pâte « Ha-Motsi »).
Cependant, il faut veiller à ne pas être trop proche des limites.
Il faut donc consommer soit moins de 50 g de pain, et dans ce cas il est totalement permis de consommer cette quantité de pain en dehors de la Soukka, soit consommer au moins 60 g de pain, et dans ce cas il est une obligation de consommer cette quantité de pain dans la Soukka selon tous les avis.
Consommation de « Mézonot » - Pâtisseries, pâtes ou couscous
Si l’on consomme une pâtisserie en quantité de plus de Kabétsa, c'est-à-dire plus de 54 g de pâtisserie, on est tenu de consommer dans la Soukka, mais ne récite pas la Béra’ha de « Léchev Ba-Soukka » car il existe une Ma’hloket (une divergence d’opinion Halachique) parmi les Poskim (décisionnaires) afin de définir si la pâtisserie a le statut de pain ou pas.
A cause du doute, il ne faut pas réciter la Béra’ha de « Léchev Ba-Soukka » sur une consommation de pâtisserie dans la Soukka, car nous avons un grand principe : « Safèk Béra’’ot Léhakèl » (« Lors d’un doute sur une Béra’ha, nous ne la récitons pas »), comme nous l’avons déjà expliqué à diverses occasions.
Mais si l’on consomme une grande quantité de pâtisserie, en quantité équivalente à celle d’un repas, qui correspond à la quantité de 3 œufs (environ 162 g), il faut réciter la Béra’ha de « Léchev Ba-Soukka ».
Si l’on consomme une quantité de 216 g de pâtisserie il faudra – dans ces conditions – réciter également la Béra’ha de « Ha-Motsi Le’hem Min Haarets » sur la pâtisserie, et procéder au préalable à Nétilat Yadaïm (ablution des mains), exactement comme celui qui consomme véritablement du pain, et réciter le Birkat Ha-Mazon sur une telle quantité de pâtisserie.
Il est bon – dans la mesure du possible – d’éviter de consommer une quantité de pâtisserie entre 162 g et 216 g, afin de ne pas s’introduire sciemment dans une divergence d’opinion Halachique aussi bien sur la Béra’ha de « Léchev Ba-Soukka », aussi bien sur Ha-Motsi et Birkat Ha-Mazon.
Il en est de même lorsqu’on consomme des pâtes ou du couscous, ou tout autre plat fait à base des 5 céréales du Dagan (blé, orge, avoine, épeautre, seigle), si l’on en consomme une quantité de plus de Kabétsa (plus de 54 g), il est une obligation de les consommer dans la Soukka, mais sans réciter la Béra’ha de « Léchev Ba-Soukka ».
Par contre, si l’on consomme ce type de plat en quantité d’au moins 162 g, il faut aussi réciter la Béra’ha de « Léchev Ba-Soukka », même si les bénédictions initiales et finales de ces plats restent « Boré Miné Mézonot » et « ‘Al Ha-Mi’hya ».
Les communautés Ashkénazes ont divers usages sur ces points-là, et il nous sera difficile de les détailler ici.
La règle pour les femmes
Les femmes sont exemptes de la Soukka, comme elles sont exemptes de la plupart des Mitsvot positives s’accomplissant par l’action (« Koum ‘Assé ») lorsqu’elles sont liées au temps.
Mais elles ne sont pas exemptes des Mitsvot qui s’accomplissent par l’inaction (« Chèv Véal Ta’assé »), même lorsque ces Mitsvot sont liées au temps.
Or, la Mitsva de Soukka s’accomplie par l’action et elle est aussi liée au temps (les jours de la fête de Souccot). Par conséquent, les femmes sont exemptes du devoir de séjourner dans la Soukka.
Cependant, si elles mangent dans la Soukka, il est certain qu’elles ont une récompense sur cela, et cette Mitsva est propice à les protéger de tout mal, mais elles n’ont pas le droit de réciter la Béra’ha de « Léchev Ba-Soukka ».
Mais selon la tradition de nombreux Ashkénazim, les femmes récitent la Béra’ha même sur des Mitsvot desquelles elles sont exemptes, comme la Mitsva de Loulav, ou la récitation du Hallel, ou la lecture du Chéma’, ou autre.
C’est pourquoi, selon leur tradition, elles récitent également la Béra’ha lorsqu’elles mangent dans la Soukka, comme nous l’avons déjà mentionné à divers endroits.
En conclusion : Il est interdit de consommer en dehors de la Soukka un repas accompagné de pain, lorsqu’on mange plus de Kabétsa de pain (plus de 54 g de pain).
Lorsqu’on mange cette quantité de pain dans la Soukka, il faut réciter – avant de manger - la Béra’ha de « Léchev Ba-Soukka ».
De même, celui qui mange une pâtisserie en cette quantité (54 g), est tenu de manger dans la Soukka, mais on ne doit pas réciter la Béra’ha de « Léchev Ba-Soukka » sur la consommation d’une pâtisserie dans la Soukka, sauf si l’on en consomme une quantité de 162 g, où dans ces conditions, on doit réciter la Béra’ha de « Léchev Ba-Soukka ».
Les femmes ne sont pas tenues de siéger dans la Soukka, et si elles se l’imposent, elles ont une grande récompense. Cependant, les femmes Séfaradiyot ne doivent surtout pas réciter la Béra’ha de « Léchev Ba-Soukka » car elles ne sont pas soumises à cette Mitsva selon le Din.
Un homme qui n’a absolument pas la possibilité de consommer dans une Soukka, est exempt de la Soukka.