La crainte du « ‘Aïn Ha-Ra’ »
Le « ‘Aïn Ha-Ra’ » correspond au phénomène selon lequel il arrive parfois que l’homme est impressionné de quelque chose chez son ami, et cette vision peut causer du tort à son ami, comme l’enseignent nos maîtres au début de la Guémara Bava Batra (2b) : « Il est interdit de se tenir aux abords du champ de quelqu’un, lorsque les épis du champ ont poussé ».
C’est-à-dire : Lorsque le champ a atteint le maximum de sa production, et qu’il est beau à voir, il est interdit de le regarder, car on peut causer des dommages au champ en le regardant à ce moment.
Il existe plusieurs explications à l’action du ‘Aïn Ha-Ra’, mais il en ressort essentiellement que le ‘Aïn Ha-ra’ est une réalité dans le monde, et il faut parfois en tenir compte.
Faire monter à la Torah deux personnes de la même famille
Selon la tradition, on ne fait pas monter à la Torah deux frères, ou un père et un fils, l’un après l’autre, par crainte du Aïn Ha-Ra’, car le fait que deux frères ou un père et un fils montent l’un après l’autre à la Torah, attirera l’attention de tout le monde.
S’ils veulent monter tous les deux, il faut faire monter une autre personne entre les deux (Par exemple : après avoir fait monter le père, on fait monter une personne étrangère, et ensuite, on fera monter le fils).
Même s’ils disent d’eux même qu’ils ne craignent pas le Aïn Ha-Ra’, il ne faut pas les faire monter l’un après l’autre.
Cependant, si quelqu’un s’est déjà avancé à la Téva (pour monter au Séfer Torah) alors que son frère ou son fils ou son père est monté à la montée précédente, même si il n’a pas encore récité les Bérachot de la montée à la Torah il ne faut pas le faire descendre, à fortiori si il a entamé les Béra’hot, puisqu’il y aura là une crainte de la récitation d’une Béra’ha en vain, interdit qui repousse totalement le risque d’un dégât causé par le ‘Aïn Ha-Ra’.
« Hachem écartera de toi toute maladie … »
Il est écrit dans la Torah
וְהָיָה עֵקֶב תִּשְׁמְעוּן, אֵת הַמִּשְׁפָּטִים הָאֵלֶּה, וּשְׁמַרְתֶּם וַעֲשִׂיתֶם, אֹתָם--וְשָׁמַר ה' אֱלֹקיךָ לְךָ, אֶת-הַבְּרִית וְאֶת-הַחֶסֶד, אֲשֶׁר נִשְׁבַּע, לַאֲבֹתֶיךָ.
וְהֵסִיר ה' מִמְּךָ, כָּל-חֹלִי; וְכָל-מַדְוֵי מִצְרַיִם הָרָעִים אֲשֶׁר יָדַעְתָּ, לֹא יְשִׂימָם בָּךְ, וּנְתָנָם, בְּכָל-שֹׂנְאֶיךָ. (דברים ז-יב וטו)
Pour prix de votre obéissance à ces lois et de votre fidélité à les accomplir, Hachem votre D.ieu, sera fidèle aussi au pacte de bienveillance qu'il a juré à vos pères.
Hachem écartera de toi toute maladie; et toutes ces funestes plaies de l'Egypte, que tu connais bien, ce n'est pas à toi qu'il les infligera, mais à tes adversaires. (Dévarim 7-12 & 15)
Nos maîtres apprennent dans la Guémara Bava Métsi'a (107b) :
« Hachem écartera de toi toute maladie … » La chose de laquelle dépendent toutes les maladies du monde. C'est-à-dire, chaque maladie qui existe dans le monde, contient une part de cette chose. Et quelle est cette chose ? Rav dit : « C’est le Aïn Ha-Ra’ ! »
La Guémara explique que Rav savait que le Aïn Ha-Ra’ est lié à toutes les maladies, parce qu’un jour il s’est rendu dans un cimetière, et vérifia par Rouah' Ha-Kodech (esprit prophétique) la cause de décès des morts ensevelis, s’ils étaient morts parce que leur temps était arrivé à terme, ou par une autre cause.
Lorsqu’il finit sa visite au cimetière, Rav déclara que 99 % étaient mort par Aïn Ha-Ra’, et que seulement 1 % étaient mort de mort naturelle, c'est-à-dire, parce que leur temps était arrivés à terme.
Nous apprenons de cette Guémara que le Aïn Ha-Ra est une réalité, et qu’une grosse majorité de personnes pourraient vivre plus longtemps, s’ils n’avaient pas été exposés au ‘Aïn Ha-Ra’.
Parce que le ‘Aïn Ha-Ra’ a résidé sur eux, le moment de leur décès a été avancé.
Avec l’aide d’Hachem, nous expliquerons plus tard d’autres notions de ce sujet.