La Matsa Chémoura
La Matsa avec laquelle on s’acquitte de son obligation le soir de Péssa’h, doit être une Matsa surveillée depuis le moment de la moisson. Elle s’appelle « Matsa Chémoura », c'est-à-dire, une Matsa que l’on a fabriquée avec du blé surveillé depuis la moisson de tout contact avec la moindre goutte d’eau.
Il est très souhaitable que cette Matsa soit également faite à la main, fabriquée avec une intention explicite pour l’accomplissement de la Mitsva.
Etant donné que de nombreuses et sérieuses questions peuvent être soulevées concernant la Cacherout de la Matsa, il faut veiller particulièrement à acheter la Matsa uniquement dans un endroit où un organisme de Cacherout sérieux atteste de la Cacherout de la Matsa.
De notre époque, - grâce à D. – nous trouvons des Matsot faites à la main (les rondes), fabriquées spécialement pour le soir du Séder sous une surveillance pointilleuse, et l’on peut acheter ces Matsot pour le soir du Séder.
« ‘Al A’hilatt Matsa »
On ne récite la bénédiction « … Acher Kiddéchanou Bémitsvotav Vétsivanou ‘Al A’hilatt Matsa » que le soir du Séder, mais durant les repas des autres jours de Péssa’h la consommation de la Matsa n’est pas obligatoire à titre de Mitsva de consommer la Matsa, et par conséquent, on ne doit pas réciter cette bénédiction, comme il est dit : « Le 14 du mois au soir vous consommerez les Matsot. »
Le laps de temps pour consommer la Matsa
Le soir du Séder, il faut consommer la quantité obligatoire de Kazaït (27 g) de Matsa en un laps de temps de « To’h Kédé A’hilatt Pérass », c'est-à-dire en 4 minutes. (Si l’on ne peut pas, il faudra la consommer en 7,5 minutes au maximum).
Si l’on a consommé la Matsa sans s’accouder
Nous avons déjà expliqué qu’il faut consommer les quantités requises de Matsa le soir de Péssa’h en étant accoudé, c'est-à-dire en se penchant légèrement sur la gauche.
Si quelqu’un a consommé l’une des quantités obligatoires de Matsa en oubliant de s’accouder, la règle exige qu’il consomme de nouveau cette quantité en s’accoudant.
Mais il ne faudra pas dire de nouveau la bénédiction sur cette nouvelle consommation de Matsa (Yalkout Yossef-Péssa’h vol.3 page 462).
Nous avons aussi expliqué que les femmes doivent elles aussi s’accouder le soir du Séder, au même titre que les hommes. Cependant, une femme qui a consommé en oubliant de s’accoudée, et qu’il lui est difficile de consommer de nouveau, est autorisée à se référer dans ce cas à l’opinion de certains décisionnaires selon lesquels les femmes ne sont pas tenues de s’accouder, et ne sont pas tenues de consommer de nouveau en cas d’oubli. (Yalkout Yossef Ibid. page 470).
Ne pas parler jusqu’à avoir consommé un Kazaït (27 g)
Etant donné que le devoir de consommer la Matsa le soir de Péssa’h correspond à une consommation d’au moins un « Kazaït de Matsa » (27 g), comme nous l’avons déjà expliqué, de ce fait, la bénédiction « … ‘Al A’hilatt Matsa » est destinée à une consommation d’une portion d’un Kazaït complet de Matsa.
Par conséquent, il ne faut pas prononcer la moindre parole après la bénédiction « ‘Al A’hilatt Matsa », jusqu’à avoir terminé de consommer au moins un Kazaït de Matsa en étant accoudé. Cependant, à postériori (Bédi’avad) si l’on a parlé après avoir consommé un peu de Matsa, on ne récite pas de nouveau la bénédiction, car on aura au moins entamé le devoir de la consommation (voir ‘Hazon Ovadia-Péssa’h page 68).
Réchauffer la Matsa
Il est permis de réchauffer les Matsot avant de les consommer le soir du Séder, sur une plaque électrique, et il n’y a pas de différence sur ce point entre des Matsot dures ou tendres.
Sensibilité au gluten
Le devoir de consommer la Matsa le soir du Séder est une obligation imposée par la Torah (Min Ha-Torah).
De ce fait, même une personne sensible au gluten qui s’interdit durant toute l’année de consommer des produits à base de gluten, est malgré tout tenue de consommer la Matsa le soir du Séder. Il est vrai que la chose entraîne une grande souffrance, et c’est pourquoi, ces personnes doivent – dès à présent – se procurer des Matsot sous contrôle rabbinique sans gluten, fabriquées à base de sarrasin ou de gruau (sans gluten).
Mais elles doivent également veiller à ce que ces Matsot soient « Motsi » et non « Mézonot » (à l’orange ou au vin).