Question : Nous avons l’usage de faire une salade, dont l’ingrédient principal est le brocoli à l’état cru. Quelle bénédiction doit-on réciter sur cette salade ?
Réponse : Avant tout, nous devons mettre en garde vis à vis du brocoli, car il considéré comme étant infesté de vers et autres insectes. Or, celui qui consomme ne serait-ce qu’un seul vers ou un seul insecte, transgresse en une seule fois plusieurs interdits de la Torah.
C’est pourquoi, avant de le consommer sous une forme quelle qu’elle soit, il faut procéder minutieusement et très scrupuleusement aux vérifications d’usage pour les légumes susceptibles de contenir des vers et des insectes.
Puisque le brocoli est l’ingrédient principal de cette salade, nous devons donc débattre sur la bénédiction initiale du brocoli, qui sera la bénédiction générale pour toute la salade.
Le brocoli est un légume comme le chou ou le concombre.
Sa bénédiction initiale est donc « Boré Péri Ha-Adama », comme enseigné dans une Michna du traité Béra’hot (35a).
Cependant, il y a matière à débattre concernant notre question, car en réalité, la plupart des gens consomment le brocoli lorsqu’il est cuit, et il est considéré comme meilleur lorsqu’il est cuit, plutôt que lorsqu’il est cru.
Or, il est enseigné dans la Guémara Béra’hot (38b) :
Rav Na’hman Bar Its’hak dit : Un aliment dont la bénédiction initiale est « Boré Péri Ha-Adama », si l’on cuit cet aliment, sa bénédiction initiale devient « Chéhakol Niyha Bidvaro ».
La Guémara cite l’exemple du poireau qui est meilleur lorsqu’il est cru.
C’est pourquoi, si l’on cuit (bouillir) le poireau, on considère qu’il a subit une « modification désavantageuse », et sa bénédiction initiale devient donc « Chéhakol Niyha Bidvaro », qui est une bénédiction générique sur tout type d’aliment, et elle n’est plus « Boré Péri Ha-Adama » qui est une bénédiction spécifique aux légumes dont le goût est bon.
C’est ainsi que tranche MARAN dans le Choul’han ‘Arou’h (chap.205) : sur le poireau on récite « Boré Péri Ha-Adama » lorsqu’il est cru, et « Chéhakol Niyha Bidvaro » si on le cuit (bouillir).
La règle est la même à l’inverse.
Des légumes qui sont meilleurs lorsqu’ils sont cuits, si on les consomme cuits, on récite « Boré Péri Ha-Adama ». Mais si on les consomme crus, on récite « Chéhakol Niyha Bidvaro ».
C’est pourquoi, on récite « Boré Péri Ha-Adama » sur des courgettes cuites.
Mais si l’on consomme des courgettes crues, on récite « Chéhakol Niyha Bidvaro ».
Sur des fruits et des légumes très bons aussi bien crus que cuits, on récite toujours leurs bénédictions spécifiques respectives, « Boré Péri Ha-‘Ets » ou « Boré Péri Ha-Adama ».
Il est expliqué dans les propos de nos maîtres les décisionnaires des derniers siècles (cités dans Chou’t Otserot Yossef vol.10 chap.7) que la manière de savoir si un légume est meilleur lorsqu’il est cuit plutôt que lorsqu’il est cru (ou inversement), est tout simplement de vérifier l’usage de consommation locale de la plupart des gens.
Par conséquent, au sujet du brocoli, puisque l’usage de la plupart des gens dans tout endroit connu, est de le consommer davantage lorsqu’il est cuit que lorsqu’il est cru, si on le consomme cru, il faut réciter « Chéhakol Niyha Bidvaro » avant de le consommer.
C’est pourquoi, la bénédiction initiale (et générale) de cette salade - dont le brocoli est l’ingrédient principal – est « Chéhakol Niyha Bidvaro ».