Question
: A partir de quel moment est-il permis de parler lorsqu’on a récité une bénédiction sur un aliment :
Est-il permis de parler immédiatement après avoir introduit l’aliment dans la bouche et après en avoir ressentit le goût, ou bien faut il attendre d’avaler l’aliment pour avoir le droit de parler ?
Réponse : Il est expliquer dans la Guémara Béra’hot (40a), ainsi que dans le commentaire de Rashi sur place, qu’il est interdit de parler entre la bénédiction sur un aliment et sa consommation. Si l’on a parlé, il faut de nouveau réciter la bénédiction.
C’est ainsi que tranche MARAN dans le Shoul’han ‘Arou’h (O.H chap.167 parag.6).
Cependant, si les paroles prononcées avaient un rapport avec l’aliment sur lequel on a récité la bénédiction - par exemple lorsqu’on a récité la bénédiction sur le pain, et qu’en voulant le tremper dans le sel, on s’aperçoit que le sel n’est pas à table, il est permis de dire à ce moment là : « Apportez le sel. » - dans une telle situation, on ne récite pas de nouveau la bénédiction, car des propos en rapport avec la bénédiction, ne sont pas considérés comme une interruption entre la bénédiction et la consommation.
Il est évident que tout ceci n’est valable que Bédi’avad (à posteriori), mais Lé’hate’hila (à priori), on ne doit pas s’interrompre du tout entre la Bera’ha et la consommation.
Les Poskim (décisionnaires) débattent afin de définir s’il est permis de parler après avoir seulement goûté l’aliment sans l’avoir avalé. De même, une personne qui introduit un bonbon dans la bouche, et qui ressent immédiatement le goût du bonbon sans l’avoir avalé, cette personne est-elle autorisée à parler à ce moment là, ou bien doit-elle attendre d’avoir avaler une partie du bonbon ?
La source de cette question est en réalité :
Est-ce que la bénédiction sur l’aliment a été instaurée pour la satisfaction que le palais retire de l’aliment, ou bien faut-il aussi une véritable satisfaction de consommation, commeil est dit dans le verset « Tu consommeras, tu te rassasieras et tu béniras… »
Puisque de nombreux décisionnaires tranchent qu’il faut attendre d’avaler pour parler, il est juste à priori de s’imposer la rigueur de ne pas parler avant d’avaler l’aliment.
Cependant, notre maître le Rav Ovadia YOSSEF Shalita tranche que si l’on s’est interrompu après avoir au moins goûté l’aliment sans l’avoir avalé, on ne récite pas de nouveau la Bera’ha sur l’aliment, puisque la Bera’h’a a été instaurée essentiellement non pas sur le fait d’avaler, mais sur le début de la consommation, dés que le palais tire satisfaction de l’aliment.
Notre maître le Rav Shalita ajoute que si l’on a goûté un aliment sans l’avoir avalé, et qu’on entend à ce moment précis une autre personne qui récite une bénédiction, ou bien un Kaddish, on ne doit pas attendre d’avaler pour répondre, mais on doit répondre AMEN immédiatement avant d’avaler.
Cependant, il est évident que si l’aliment se trouve véritablement sur le point d’être avalé, et que l’on ne peut répondre dans de telles conditions, on ne répond pas avec la bouche, mais on se contentera dans ce cas de penser le AMEN.
(Si on a récité une bénédiction sur un aliment et avant même de l’avoir goûter, on entend une autre personne récitant une bénédiction, on ne doit pas répondre AMEN.)