Commentaires rédigés par le Rav David PITOUN, pour Halacha Yomit
Contexte : Kora’h fils de Itshar, de la tribu de Lévi, est le cousin de Moché Rabbénou et d’Aharon Ha-Cohen. Il fomente une rébellion contre Moché et Aharon, en prétendant que le peuple n’a pas besoin de dirigeants puisqu’il n’est constitué que d’hommes saints. Kora’h arrive à convaincre 250 chefs de Sanhedrin (Tribunaux rabbiniques), ainsi que Datan et Aviram, les contestataires par vocation, et Onn fils de Pelet, tous les 3 issus de la tribu de Réouven. Kora’h et ses compagnons revendiquent le pouvoir et la Kéhouna Guédola (la Grande Prêtrise, la fonction attribuée par Hachem à Aharon), qui selon eux, reviennent autan à Moché et à Aharon qu’à n’importe qui d’autre. Ils vont même jusqu’à semer le doute à travers le peuple sur la légitimité, et la foi qu’il faut accorder à la prophétie de Moché Rabbénou, et qu’il aurait inventé totalement toutes les paroles et enseignements qu’il leur aurait transmis au nom d’Hachem. Moché demande à Hachem de rendre son jugement, la terre s’ouvre et engloutie Kora’h, ses 250 compagnons, leurs familles, ainsi que tout ce qu’ils possèdent.
וַיִּקַּח קֹרַח, בֶּן-יִצְהָר בֶּן-קְהָת בֶּן-לֵוִי ... (במדבר טז-א)
Kora’h fils de Isthar, fils de Kéhat, fils de Lévi, prit… (Bamidbar 16-1, 1er verset de notre Paracha)
Rachi : Il se prit lui-même et se mit en marge du peuple en revendiquant la prêtrise.
Le Tsaddik Rabbi Sim’ha Boneïm z.ts.l de la ville de Péchis’ha, fait la remarque suivante :
Kora’h était doté de nombreuses qualités puisqu’il était : membre d’une famille illustre ; Talmid ‘Ha’ham (érudit dans la Torah) ; riche ; intelligent…
Il possédait donc des prédispositions naturelles pour atteindre – avec le temps – le statut de dirigeant du peuple d’Israël.
Quel est donc le facteur qui l’empêcha d’atteindre un tel objectif ?
Tout simplement son impétuosité !
Le fait de s’être « prit lui-même » et de ne pas avoir attendu le jour où le peuple lui-même l’aurait choisi pour dirigeant. Au lieu de cela, Kora’h força le destin et voulut régner sur les tribus d’Israël par la querelle et la discorde.
Pour une telle faute, Kora’h va subir un châtiment assez particulier.
En effet, le texte dit plus loin dans notre Paracha :
וַתִּפְתַּח הָאָרֶץ אֶת-פִּיהָ, וַתִּבְלַע אֹתָם וְאֶת-בָּתֵּיהֶם, וְאֵת כָּל-הָאָדָם אֲשֶׁר לְקֹרַח, וְאֵת כָּל-הָרְכוּשׁ. (שם לב)
La terre s’ouvrit et les engloutis, eux ainsi que leurs foyers, ainsi que tous les hommes de Kora’h, ainsi que tous leurs biens. (Ibid.32)
Ce châtiment correspond au principe de « Midda Kénégued Midda » (« Mesure pour mesure »).
En effet, Kora’h et ses compagnons n’ont pas attendu que le destin leur sourit et que leur soient confiées les rênes du pouvoir. De même, la terre n’a – elle aussi – pas attendu le moment qui est défini pour chaque être humain d’être « englouti » de façon naturelle, et ils furent tous engloutis « prématurément », eux, ainsi que tout ce qu’ils possédaient.
La plus grande difficulté pour un individu, c’est de savoir attendre le bon moment !!
Chabbat Chalom !