Il est dit dans la Torah : « Zévoulon occupera le littoral des mers ; il offrira des ports aux vaisseaux, et sa plage atteindra Tsidon. Issa’har est un âne musculeux qui se couche entre les collines ». (Béréchit 49-13, 14)
Nos maîtres expliquent que Zévoulon faisait du commerce, et il apportait des marchandises par des bateaux pour les vendre.
Puis, il partageait les bénéfices avec son frère Issa’har, en lui procurant tout ce dont il avait besoin, afin qu’Issa’har puisse s’adonner à l’étude de la Torah, dans la quiétude matérielle.
C’est pourquoi le verset dit : « Issa’har est un âne musculeux », car il porta le poids de l’assiduité et de l’effort dans l’étude de la Torah durant toute sa vie, sans s’adonner aux occupations de ce monde comme le faisaient la plupart des gens.
De même, ce que dit la suite du verset au sujet de Issa’har : « qui se couche entre les collines », nos maîtres expliquent qu’il s’agit d’une image qui désigne les disciples de Issa’har, qui étaient assis à ses pieds pour apprendre la Torah.
C’est pourquoi, lorsque Moché Rabbénou bénit les tribus d’Israël avant de quitter ce monde, il devança Zévoulon à Issa’har, comme il est dit : « Sois heureux, Zévoulon, dans tes voyages, et toi, Issa’har, dans tes tentes » (Dévarim 33-18), car sans Zévoulon, Issa’har ne peut s’adonner à l’étude de la Torah, puisque « s’il n’y a pas de farine, il n’y a pas de Torah » (Pirké Avot).
Issa’har eut le mérite de produire par sa descendance 200 chefs de Sanhédrin.
Et il est dit au sujet de Zévoulon : « Elle (la Torah) est un arbre de vie pour ceux qui la soutienne : s'y attacher, c'est s'assurer la félicité » (Michlé 3-18).
C’est pourquoi, notre maître le TOUR écrit que celui qui n’a pas la possibilité d’étudier la Torah - parce qu’il ne sait absolument pas étudier la Torah, ou bien parce qu’il est pris par les préoccupations du temps – doit soutenir matériellement d’autres personnes qui étudient la Torah, et la chose lui sera considérée comme s’il étudiait lui-même.
MARAN l’auteur du Choul’han ‘Arou’h écrit lui aussi que celui qui ne peut pas étudier lui-même, doit subvenir aux besoins matériels de ceux qui étudient la Torah.
Notre maître le Rav Ovadia YOSSEF z.ts.l cite les propos du TOUR en tant qu’Halacha.
La Guémara (Sotta 21a) rapporte que le Nassi (chef de la communauté en Babylonie à l’époque Talmudique) subvenait aux besoins matériels de Rabbi Yo’hanan qui étudiait la Torah, car la valeur de l’étude de la Torah est incommensurable, bien supérieure à la valeur des pierres précieuse, et à celle de n’importe quel autre désir.
Notre maître le Rav z.ts.l ajoute que même celui qui soutient financièrement un Talmid ‘Ha’ham (un érudit dans la Torah), et qui est donc comme un « Zévoulon », ne doit pas pour autant négliger complètement l’étude de la Torah par lui-même. Il doit fixer un moment régulier pour apprendre la Halacha, afin de savoir quoi faire dans sa pratique du judaïsme, et pour observer le Chabbat selon les exigences de la Halacha, car s’il n’apprend pas, comment pourrait-il pratiquer ?