Il est enseigné dans la Tossefta (Soukka chap.3) :
« Pendant 18 jours dans l’année ainsi qu’un soir nous disons le Hallel (complet), voici ces jours : les 8 jours de Soukkott, les 8 jours de ‘Hanouka, le 1er Yom Tov de Péssa’h ainsi que le soir, le Yom Tov de Chavou’ot. » Cette règle est diffusée dans de nombreux autres enseignements de nos maitres.
Il est également enseigné dans le traité Soferim (chap.20 règle 9) :
« Il est une Mitsva de très haute qualité de lire le Hallel avec mélodie, afin d’accomplir ce qui est dit : Nous élèverons Son Nom ensemble. »
Il est donc expliqué qu’il existe une source à l’usage des Séfaradim et des habitants d’Erets Israël de réciter le Hallel complet « avec bénédiction » le soir de Péssa’h après la ‘Amida de ‘Arvit.
C’est ainsi qu’écrit le TOUR (chap.473) : « Combien est bon et agréable l’usage en pratique de dire le Hallel en public à la synagogue le soir de Péssa’h avec bénédiction, et cet usage possède une source dans le traité Soferim. » Fin de citation.
Il est évident que la récitation du Hallel le soir de Péssa’h est en raison du miracle de la sortie d’Egypte, où nous sommes sortis de l’asservissement vers la liberté, comme nos maitres l’enseignent dans le Talmud Yérouchalmi (Péssa’him chap.5 règle 5) :
« Rabbi Lévy dit : Hachem a donné une force particulière dans la voix de Pharaon cette nuit là, et sa voix se diffusait dans toute l’Egypte, il disait : levez-vous et sortez de mon peuple ! Avant, vous étiez les esclaves de Pharaon, à présent vous êtes les serviteurs d’Hachem ! A ce moment là, le peuple d’Israël déclara : Glorifiez Hachem ! Glorifiez-le vous les serviteurs d’Hachem ! (Halélouya, Halélou ‘Avdé Hachem) Et non les serviteurs de Pharaon. Or, à chaque génération, chacun a le devoir de se voir comme étant sorti lui-même d’Egypte.
Il existe une autre explication à la récitation du Hallel le soir de Péssa’h.
En effet, lorsque le Béné Israël étaient encore en Egypte, ils ont récité le Hallel pendant le sacrifice de Péssa’h.
Cet usage de réciter le Hallel est largement cité dans les propos de nos maitres les décisionnaires des dernières générations, ainsi que par les Kabbalistes, qui se sont longuement étendus sur l’éloge de cet usage de dire le Hallel avant le Kiddouch, car cet usage possède de saintes et solides bases. Il a aussi été pratiqué par de nombreux grands Rabbanim Achkénazim, comme le Gaon auteur du Noda’ Bihouda qui le disait après l’office de ‘Arvit, bien que sa communauté ne le disait pas puisqu’ils agissaient conformément au doute émis par le RAMA sur la question. (Téchouva Mé-Ahava chap.90).
Durant toutes les fêtes, les femmes ne récitent pas la bénédiction sur le Hallel, car le Hallel fait partie des Mitsvot positives liées au temps, dont les femmes sont exemptes, comme l’écrivent les Tossafott (Soukka 38a). Mais le soir de Péssa’h où les femmes sont soumises à toutes les obligations du Séder, notre maitre le Rav Ovadia YOSSEF z.ts.l écrit (Chou’t Yé’havé Da’att vol.5 chap.34) que même les femmes doivent lire le Hallel complet avec ses bénédictions le soir de Péssa’h « avant le Kiddouch », c'est-à-dire, avant d’entamer le Séder. Ceci est le seul moment de l’année où les femmes récitent la bénédiction sur le Hallel, et elles doivent le lire en entier avec ses bénédictions (initiale et finale), car elles ont – elles-aussi – bénéficiées du miracle, et elles sont – elles-aussi – soumises à tous les devoirs religieux du soir de Péssa’h. Au contraire, n’est ce pas par le mérite des femmes pieuses et justes qu’Israël a été délivré d’Egypte, et c’est par leur mérite que l’on sera de nouveau libéré.