Halacha pour vendredi 19 Kislev 5785 20 décembre 2024

La Halacha est dédiée :
Pour la guérison totale de Gabriel Ben Sultana (Teboul), Max Mordé'haï Ben Oraïda (Mimouni), Raoul Chaoul Ben Yéchou'a (Assouline), parmi tous les malades d'Israël

Vayéchev

Commentaires rédigés par le Rav David PITOUN, pour Halacha Yomit

  וַיֵּשֶׁב יַעֲקֹב, בְּאֶרֶץ מְגוּרֵי אָבִיו--בְּאֶרֶץ, כְּנָעַן. אֵלֶּה תֹּלְדוֹת יַעֲקֹב, יוֹסֵף בֶּן-שְׁבַע-עֶשְׂרֵה שָׁנָה הָיָה רֹעֶה אֶת-אֶחָיו בַּצֹּאן, וְהוּא נַעַר אֶת-בְּנֵי בִלְהָה וְאֶת-בְּנֵי זִלְפָּה, נְשֵׁי אָבִיו; וַיָּבֵא יוֹסֵף אֶת-דִּבָּתָם רָעָה, אֶל-אֲבִיהֶם. (בראשית לז-א, ב)
Ya’akov demeura dans le pays des pérégrinations de son père, dans le pays de Kanaan. Voici l'histoire de la descendance de Ya’akov. Yossef, âgé de dix-sept ans, menait paître les brebis avec ses frères. Passant son enfance avec les fils de Bilha et ceux de Zilpa, épouses de son père, Yossef débitait sur le compte de ses frères, des médisances à leur père. (Béréchit 37-1 et 2. Début de notre Paracha)

Rachi : Yossef rapportait à son père tous les comportements qui lui semblaient reprochables chez les enfants de Léa (Réouven, Chim’on, Lévi, Yéhouda, Issa’har et Zévouloun). Il disait qu’ils consommaient le membre d’un animal encore vivant
(אבר מן החי), qu’ils avaient une attitude méprisante envers leurs frères les enfants des servantes Bilha et Zilpa (ils les traitaient de « fils de servantes »), et qu’ils étaient soupçonnables de débauche.
Pour chacune de ces 3 accusations, Yossef fut puni par Hachem.
En effet, lorsque ses frères l’ont vendu, ils ont égorgé un bouc (afin de tremper la tunique de Yossef dans son sang), pour démentir l’accusation de consommation de membre d’un animal vivant ; Yossef fut vendu en tant qu’esclave pour démentir le fait que ses frères traitaient les enfants de Bilha et de Zilpa de « fils de servantes » ; Yossef fut victime de la tentative de séduction de la femme de Potifar, pour démentir le fait que ses frères s’adonnaient à la débauche.

Le Mé’am Lo’ez demande au nom du REEM (Rabbi Eliyahou MIZRA’HI) :
Est-il concevable que les Chévatim – les enfants de Ya’akov Avinou, qui étaient tous des individus d’une très haute stature spirituelle – puissent se comporter
de la sorte ?! S’ils ont réellement commis de telles transgressions, pourquoi Yossef fut-il puni par Hachem? N’a-t-il pas rapporté strictement ce que ses yeux lui ont montré ?! Car il est également impensable que Yossef ait inventé de tels faits ?!

Dans son livre Kessef Niv’har, le Gaon Rabbi Yochiyahou PINTO z.ts.l (Syrie-Israël il y a environ 400 ans. L’un des derniers élèves de MARAN l’auteur du Choul’han ‘Arou’h) répond à ces interrogations.
Les Chévatim se sont comporter de façon strictement valable aux yeux de la Torah, mais Yossef avait une fausse compréhension de leurs actes.
En effet, les Chévatim effectuaient la Ché’hita (abattage rituel) de l’animal.
Cependant, ils coupaient des morceaux de la bête alors qu’elle remuait encore, mais ils ne les consommaient qu’à la mort définitive de la bête.
Ils agissaient ainsi car cette viande consommée dans de telles conditions est très bénéfique pour le corps humain (voir Guémara ‘Houlin 33a).
La Guémara ‘Houlin (33a) établit que cette attitude est totalement permise, puisque selon la Halacha, il suffit d’abattre la bête par la Ché’hita, et il est ensuite permis de découper un morceau de l’animal, à condition d’attendre la mort certifiée de la bête pour consommer le morceau découpé.
Le fait que la bête remue encore après la Ché’hita ne constitue pas une raison interdisant la découpe d’un morceau de l’animal, et ce morceau n’est pas considéré comme « membre d’un animal encore vivant », puisque la bête a été abattue conformément aux exigences de la Torah.
Cette Halacha est tranchée dans le Choul’han ‘Arou’h (Y.D 27-1).

Cependant, la Guémara (citée plus haut) précise que cette autorisation ne concerne que les Béné Israël et non les Béné Noa’h (les non juifs).
[Selon la Torah, les non juifs n’ont pas le droit eux aussi de consommer le membre d’un animal encore vivant, et cette interdiction fait partie des 7 lois Noa’hides]

La Guémara émet tout de même une remarque :
Y a-t-il une chose permise par la Torah aux Béné Israël et non aux non juifs ?
La Guémara répond :
Puisque les Béné Israël doivent abattre leurs bêtes par la Ché’hita, si celle-ci a été effectuée selon toutes les exigences de la Halacha, un morceau découpé après Ché’hita n’est pas considéré comme « membre d’un animal encore vivant » (mais il n’est permis à la consommation qu’après la mort certifiée de la bête).
Par contre, les non juifs - à qui la Torah n’a pas exigé l’abatage par Ché’hita - ne peuvent découper un morceau de la bête que lorsque celle-ci est définitivement constatée comme morte.

C’est justement à ce niveau que se situait le débat entre Yossef et les Chévatim : Puisqu’ils accomplissaient l’intégralité des lois de la Torah alors qu’elle n’avait pas encore été donnée, les Chévatim considéraient avoir le statut Halachique de « Béné Israël ».
A ce titre, il leur était suffisant d’abattre leurs bêtes par la Ché’hita, pour être autorisés à découper un morceau de l’animal, même si celui-ci remue encore, à condition de ne consommer ce morceau qu’après la mort certifiée de l’animal.

Mais le point de vue Halachique de Yossef était tout autre.
En effet, il considérait que leur statut était celui de « Béné Noa’h », même s’ils étaient de la descendance d’Avraham Avinou, étant donné que la Torah n’avait pas encore été donnée. Même s’ils accomplissaient déjà les lois de la Torah par volonté personnelle, ils n’avaient le statut de « Béné Israël » que dans le sens de la rigueur (les interdictions) et non dans celui de la souplesse (les autorisations).

S’ils avaient le statut de « Béné Noa’h » et non celui de « Béné Israël », ils n’étaient donc pas autorisés à découper un morceau de la bête, même après la Ché’hita, tant que l’animal remue encore.

A la lueur de tout ceci, nous comprenons quelle dimension spirituelle avaient Yossef et ses frères les Chévatim ! Leur différend ne se situait pas dans des domaines humains ou matériels, mais sur des sujets de Torah !
Cessons donc de croire (ou de se laisser convaincre) que les Chévatim et leur frère Yossef s’étaient laissés entrainer dans une querelle de sentiments ou de basse jalousie humaine ! Avant de parler d’eux, prenons conscience de quels Tsaddikim géants nous allons parler !

Chabbat Chalom !

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