Les aliments consommés pendant un repas
Il est enseigné dans la Guémara Béra’hott (41b) :
Rav Pappa dit : « Voici la Halacha : les choses que l’on consomme pendant le repas, et qui constituent le repas, ne nécessitent aucune bénédiction, ni avant de les consommer, ni après les avoir consommés. »
Cela signifie qu’un aliment que l’on consomme pendant un repas dans lequel nous mangeons du pain, comme de la viande, du poisson ou autre, on ne récite pas de bénédiction sur cet aliment lorsqu’on le consomme dans le cadre du repas, car tous les aliments consommés durant le repas, sont acquittés de bénédiction par celle de Ha-Motsi que l’on a récité sur le pain.
La raison pour laquelle nous ne récitons pas de bénédictions alimentaires pendant le repas
Il est possible d’expliquer cette règle, grâce à la règle de « ‘IKAR VETAFEL ».
En effet, il existe une règle selon laquelle, lorsqu’on a un aliment composé de 2 ingrédients, l’un étant l’aliment principal (le ‘IKAR), et l’autre n’étant que l’aliment secondaire ou accessoire (TAFEL), on ne récite que la bénédiction sur le ‘IKAR (l’ingrédient principal), et par cette bénédiction, le TAFEL (l’aliment secondaire) est lui aussi acquitté.
Exemple : un plat de riz accompagné de lentilles. On ne récite que la bénédiction de Boré Miné Mezonot sur le riz et aucune bénédiction sur les lentilles (bénédiction qui aurait été Boré Péri Haadama). De même pour le pain. Puisqu’il possède une importance particulière, il peut être considéré comme ‘IKAR (aliment principal), et c’est donc pour cela que sa bénédiction acquitte tous les aliments du repas.
Mais ce n’est pas tout à fait la bonne explication.
En effet, la Guémara citée plus haut, poursuit en disant que l’on a consulté BEN ZOMA sur ces questions, et il a répondu : « Les aliments consommés dans le repas sont acquittés de bénédiction, parce que le pain les acquitte. »
Le RYTBA (Rabbi Yom Tov Ben Avraham, l’un des grands décisionnaires de l’époque médiévale) explique qu’il ne s’agit pas ici de la règle de ’IKAR VETAFEL, car un aliment n’est considéré TAFEL (secondaire ou accessoire) que lorsqu’il est consommé avec le ‘IKAR (l’aliment principal), comme par exemple les aliments qui accompagnent le pain (comme les salades que nous consommons véritablement avec le pain).
Mais les aliments qui n’accompagnent pas le pain, ne sont pas considérés comme TAFEL vis-à-vis du pain.
Selon le RYTBA, la raison pour laquelle nous ne récitons pas les bénédictions alimentaires sur les aliments consommés pendant un repas dans lequel nous mangeons du pain, réside dans le fait que le pain – en comparaison aux autres aliments - constitue l’aliment essentiel de l’homme.
Le RYTBA pense qu’il s’agit ici d’un nouveau principe qui est celui de ‘IKAR HA-SEOUDA (l’essentiel du repas), principe qui n’a rien à voir avec la règle de ‘IKAR VETAFEL (voir plus haut).
Effectivement, selon la règle de ‘IKAR VETAFEL, il faudrait réciter systématiquement les bénédictions alimentaires sur tous les aliments consommés lors d’un repas, lorsqu’on ne les mange pas avec le pain, et cela, même si on a récité la bénédiction de Ha-Motsi sur le pain en début de repas.
Si nous ne récitons pas de bénédictions alimentaires sur les aliments que nous consommons durant le repas, c’est uniquement du fait que le pain - de par son importance parmi les aliments – acquitte tous les autres aliments présents, comme s’il n’y avait que le pain qui était présent. Ceci constitue cette nouvelle règle de ‘IKAR HA-SEOUDA.
Par conséquent, même s’il arrive durant le repas que nous consommions un aliment sans l’accompagner d’un morceau de pain, il ne faut pas réciter de bénédiction sur cet aliment, puisque nous avons récité la bénédiction de Ha-Motsi sur le pain.
En conclusion : Des aliments consommés pendant le repas dans lequel on consomme du pain, s’il s’agit d’aliments qui composent le repas, comme de la viande ou du poisson, on ne récite pas de bénédictions sur ces aliments puisqu’ils sont acquittés de bénédiction par celle récitée sur le pain.
Des aliments qui viennent en guise de dessert avant le Birkat Ha-Mazon, comme des fruits par exemple, nécessitent une bénédiction car ils ne constituent absolument pas le repas.
La règle pour des gâteaux et pâtisseries servis en fin de repas avant le Birkat Ha-Mazon sera expliquée - avec l’aide d’Hachem - à une autre occasion.