Halacha pour dimanche 21 Elul 5785 14 septembre 2025

Pour la guérison totale de :
Azar Ben Lisa Kamouna (Cohen)
Maxime Moché Ben Sarah (Amar)
Michelle Bat Daisy Esther (Amar, née Madar).

Pour l'élévation de l'âme de :
Ethan Eliyahou David Ben Fredj (Arfi) z"l
Georges Jojo Nissim Ben Moché (Hadjadj) z"l
Yvonne Ouarda Bat Sultana (Hadjadj, née Fitoussi) z"l

L’aspect de de la prière à Roch Ha-Chana

Question : Quelle est la bonne manière à adopter lors des prières de Roch Ha-Chana ? Doit-on se stimuler à pleurer au moment de la prière, afin qu’Hachem ait pitié de nous et qu’il exauce nos demandes favorablement, ou bien est-il plus juste de prier avec joie ?

Réponse : Le devoir de réjouissance à Roch Ha-Chana
Les décisionnaire débattent afin de définir s’il y a un devoir de se réjouir le jour de Roch Ha-Chana, au même titre qu’il est un devoir de se réjouir durant les autres fêtes comme Soukkot, Chémini ‘Atséret, Péssah’ et Chavou’ot.

Sur le plan pratique, il est expliqué dans le Ché’iltoutt DéRav A’haï GAON (‘Hayé Sarah) qu’il est un devoir de se réjouir le jour de Roch Ha-Chana.

De même, Rav Sar-Chalom GAON tranche ainsi dans ses Responsas (il est cité par le ROCH dans ses commentaires sur Roch Ha-Chana chap.4) en disant que la réjouissance est en vigueur le jour de Roch Ha-Chana, et par conséquent, il est interdit de jeûner le jour de Roch Ha-Chana.

Il est également expliqué dans une Responsas du RACHBA (vol.4 chap.262) au nom de Rabbénou Haï GAON qu’il est interdit de jeûner le jour de Roch Ha-Chana, comme il est dit dans le livre de Néh’émya :
... לְכוּ אִכְלוּ מַשְׁמַנִּים וּשְׁתוּ מַמְתַקִּים ... (נחמיה ח-י)

… Allez, mangez des mets succulents, buvez des breuvages doux … (Né’hémya 8-10)

Roch Ha-Chana est consacré aux prières et aux supplications
Cependant, il est certain que le jour de Roch Ha-Chana est consacré de façon majeure aux prières et aux supplications devant Hachem, comme l’écrit Rabbénou Itsh’ak IBN GIAT dans le livre Méa Ché’arim (page 44), qu’il ne faut pas jeûner à Roch Ha-Chana.
Le commentaire de nos maîtres sur les 10 jours de Pénitence à partir du verset
דִּרְשׁוּ ה', בְּהִמָּצְאוֹ; קְרָאֻהוּ, בִּהְיוֹתוֹ קָרוֹב. (ישעיהו נו-ו)
« Recherchez Hachem là où il se trouve, implorez-le lorsqu’il est proche (Yécha’ya 55-6) ne signifie pas qu’il faut consacrer ces jours au jeûne, mais plutôt à la prière et à la supplication. Ces jours se nomment d’ailleurs « Jours de pénitence » et non pas « Jours de jeûne ».
Or, Roch Ha-Chana est le 1er des 10 jours de Pénitence, il ne faut donc pas jeûner le jour de Roch Ha-Chana, car on ne repousse pas la réjouissance du Yom Tov qui est une obligation.
C’est ainsi que d’autres décisionnaires médiévaux expliquent.

Il semble à partir de tout ceci qu’il n’est pas convenable de s’attrister et de se stimuler aux pleurs lors des prières de Roch Ha-Chana qui est un jour de réjouissance, mais plutôt de prier avec joie et amour.

Les propos de Rabbénou Ha-ARI zal
Cependant, il est vrai que Rabbénou ‘Haïm VITTAL (le disciple de Rabbénou Ha-ARI zal) atteste personnellement dans le livre Cha’ar Ha-Kavanott (page 90) que Rabbénou Ha-ARI zal avait l’usage de pleurer de façon significative lors des prières de Roch Ha-Chana. Il disait que celui qui n’est pas pris de pleurs ce jour là, c’est un signe que son âme n’est pas parfaite.
Ses propos sont cités dans les enseignements de nos maîtres les décisionnaires des derniers siècles, les Guéonim d’Orient et d’Occident.

Les propos du Gaon de Vilna
Mais le livre Ma’assé Rav (qui est un ouvrage relatant les usages et les attitudes personnelles du Gaon de Vilna) rapporte au nom du Gaon qu’il ne faut pas pleurer le jour de Roch Ha-Chana, comme il en ressort du livre de Né’hémya (chap.8), où tout le peuple pleurait le jour de Roch Ha-Chana, mais ‘Ezra Ha-Sofer et Né’hémya s’adressèrent au peuple et lui dit :
... לְכוּ אִכְלוּ מַשְׁמַנִּים וּשְׁתוּ מַמְתַקִּים, וְשִׁלְחוּ מָנוֹת לְאֵין נָכוֹן לוֹ--כִּי-קָדוֹשׁ הַיּוֹם, לַאֲדֹנֵינוּ; וְאַל-תֵּעָצֵבוּ, כִּי-חֶדְוַת ה' הִיא מָעֻזְּכֶם. (נחמיה ח-י)

Allez, mangez des mets succulents, buvez des breuvages doux et envoyez-en des portions à ceux qui n'ont rien d'apprêté, car ce jour est consacré à notre Maître. Ne vous attristez donc pas, car la joie en Hachem est votre force. (Né’hémya 8-10)
C’est pour cette raison que le Gaon de Vilna exigeait que l’officiant dise le Kaddich ce jour-là en chantant une mélodie en l’honneur de Yom Tov.

Il semble que le Gaon de Vilna est en divergence sur ce point avec Rabbénou Ha-ARI zal.
Quoi qu’il en soit, il semble que les propos de Rabbénou Ha-ARI zal sont assez difficiles à comprendre à la lueur des versets du livre de Né’hémya.

Les propos de notre maître le Rav Ovadia YOSSEF ztsl
Notre maître le Rav Ovadia YOSSEF z.ts.l écrit (dans son livre Chou’t Yabiya’ Omer vol.1 chap.36 ; vol.9 chap.51, ainsi que dans son livre Chou’t Yé’havé Da’at vol.2 chap.69, et dans son livre ‘Hazon Ovadia-Yamim Noraïm page 87) qu’il n’y a en réalité aucune divergence d’opinion, et selon tous les avis, même s’il ne faut pas se stimuler aux pleurs et à la tristesse en raison de la sainteté de la fête, malgré tout, celui dont les pleurs viennent de façon naturelle lors des prières, émanant d’un saint engouement spirituel, par son grand attachement à Hachem et par sa concentration dans les prières des Yamim Noraïm (comme lorsqu’on pleure par émotion), il n’y a absolument aucun interdit, comme l’écrit similairement le Touré Zahav (O.H 288 note 2) en citant un enseignement de nos maîtres où il est expliqué que les élèves de Rabbi ‘Akiva trouvèrent leur maître en train de lire le Chir Ha-Chirim le jour de Chabbat en pleurant. Leur maître leur dit que même s’il ne faut pas pleurer pendant Chabbat puisque c’est un jour de ‘Oneg (plaisir), malgré tout, puisqu’il éprouvait personnellement un « plaisir » à pleurer, il lui était permis de le faire.
Le Touré Zahav explique que le grand attachement que Rabbi ‘Akiva éprouvait envers Hachem lui provoquait de verser des larmes lorsqu’il lisait ces textes, car il en percevait le sens profond.
Nous trouvons ce phénomène chez des Talmidé ‘Ha’hamim (érudits en Torah) intègres qui prient avec concentration.
Nous avons aussi remarqué à de nombreuses fois, lorsque notre maître le Rav z.ts.l lisait des émouvantes paroles des prophètes dans les Haftarott sur la Paracha de la semaine, il versait des larmes même Chabbat par émotion et par amour d’Hachem.
(notre maître le Rav z.ts.l s’étend longuement sur le sujet dans son livre).

La règle est la même pour les personnes qui prient avec concentration le jour de Roch Ha-Chana en versant des larmes de façon naturelle, par émotion et engouement, ils agissent correctement.

Il est très clair que Rabbénou Ha-ARI zal – qui était le pilier mondial de la Kabbala, l’expert dans les enseignements du Zohar, pour qui aucun secret n’était ignoré et qui mettait en pratique les profonds enseignements qu’il étudiait – se mettait à pleurer le jour de Roch Ha-Chana uniquement par son grand attachement et sa sainte concentration dans les prières de Roch Ha-Chana, similairement au comportement de Rabbi ‘Akiva mentionné plus haut.

Il en est de même pour toute personne dont les pleurs viennent naturellement lors des prières de Roch Ha-Chana lorsque la chose se fait de façon naturelle et de façon conséquente à la lecture des textes sacrés de la prière. Il n’y a là aucun interdit.
Par contre, se stimuler à pleurer en employant volontairement une voix gémissante ou autre, on ne doit pas permettre, comme expliqué dans le livre de Né’hémya.
Même s’il ressort des propos de plusieurs décisionnaires des dernières générations qu’il faut se stimuler à pleurer, malgré tout, il ne faut pas agir ainsi dans la pratique, comme nous l’avons écrit.

En conclusion : Il ne faut pas pleurer le jour de Roch Ha-Chana. Les prières de Roch Ha-Chana doivent être dites dans la joie, avec une sainte harmonie et dans une grande concentration, car une prière sans concentration est comparable à un corps sans âme. Cependant, une personne dont les pleurs viennent de façon naturelle et qui prie en versant des larmes, il n’y a là aucune crainte d’interdiction, et cette personne est digne de la Bénédiction.
Puisse Hachem agréer nos prières de façon favorable, et que nous ayons tous le mérite d’obtenir une année bonne et pleine de bénédictions, en étant tous inscrits et scellés dans le Livre de la Vie, Amen.

8 Halachot Les plus populaires

Vaygach

Nous sommes aujourd’hui à la date du 10 Tévet, jour de jeûne public pour tout le peuple d’Israël. Vous pouvez consulter les règles relatives à un jour de jeûne ici, dans une Halacha antérieure consacrée au jeûne du 17 Ta......

Lire la Halacha

Vay’hi – La force d’une bonne parole

Commentaires rédigés pour Halacha Yomit par le Gaon Rabbi Zévadya COHEN Chlita, chef de tous les tribunaux rabbiniques de Tel Aviv Dans notre Paracha, Ya’akov Avinou rassemble ses enfants auprès de lui et les bénit avant de quitter ce monde, comme il est ......

Lire la Halacha

L’obligation de manger dans la Soukka

Un repas régulier (Sé’oudat Kéva’) – Pain ou Pizza Pendant les jours de la fêtes de Soukkot – aussi bien la journée que la nuit – il est interdit de consommer un « repas régulier » (Se’oudat Kéva’......

Lire la Halacha

« Machiv Ha-Roua’h Ou-Morid Ha-Guéchem »

On commence à mentionner la formule de « Machiv Ha-Roua’h » « Machiv Ha-Roua’h Ou-Morid Ha-Guéchem » (« qui fait souffler le vent et descendre la pluie ») est une formule de louange à Hachem que l’on dit durant l’hiver......

Lire la Halacha


Manger : se laver : se brosser les dents le jour de Yom Kippour

Quelques règles de Yom Kippour Tout le monde a le devoir de jeûner pour Yom Kippour, y compris les femmes enceintes ou celles qui allaitent. Toute femme enceinte ou qui allaite, qui craint que le jeûne risque de porter atteinte à sa santé ou à celle du b&eac......

Lire la Halacha

Chémini ‘Atsérett – Sim’hatt Torah

Nous nous trouvons pendant les 7 jours de la fête de Soukkot, seule fête au sujet de laquelle la Torah ordonne particulièrement : « Tu te réjouiras durant ta fête, et tu seras exclusivement heureux. » Nous approchons de la fête de Sim’hatt Tor......

Lire la Halacha

La pluie dans la Soukka

Dans certaines régions – comme l’état de New York ou en France – la pluie tombe fréquemment pendant la fête de Soukkot. La chose s’est également produite en Israël pendant Soukkot. En Israël, la pluie pendant Soukkot n’es......

Lire la Halacha

Yom Kippour – le sort du « Bénoni »

Commentaires rédigés par le Rav David PITOUN, pour Halacha Yomit, extraits de l’introduction du Yalkout Yossef-Yamim Noraïm Le RAMBAM écrit (chap.3 des règles relatives au repentir, règle 3) : Au même titre que l’on pèse les m&eac......

Lire la Halacha