Halacha pour lundi 7 Kislev 5784 20 novembre 2023

La Halacha est dédiée :
Pour la guérison totale de Gabriel Ben Sultana (Teboul), Max Mordé'haï Ben Oraïda (Mimouni), Raoul Chaoul Ben Yéchou'a (Assouline), parmi tous les malades d'Israël

Les souffrances pré-messianiques – Les 3 repas de Chabbat

En cette période où le monde entier gronde et tremble, de nombreuses personnes demandent : Si – ‘Hass Véchalom (à D.ieu ne plaise) de nombreux malheurs arrivent à l’approche des temps messianiques, que doit faire l’homme pour s’épargner les souffrances pré-messianiques ?   

Nos maîtres enseignent dans la Guémara Sanhédrin (98a) :
Que doit faire l’homme pour être épargner des souffrances pré-messianiques ? Il doit s’adonner à l’étude de la Torah et pratiquer le bien.
Cela signifie qu’il n’y a pas meilleure protection contre le malheur, que l’étude de la Torah et la pratique du ‘Héssed (le bien).

Il est enseigné dans la Guémara Chabbat (118a) :
Rabbi Yéhochoua’ Ben Lévy dit au nom de Bar Kappara : Toute personne qui consomme les 3 repas du Chabbat sera épargnée de 3 choses : des souffrances pré-messianiques ; du châtiment du Guéhinam ; de la guerre de Gog et Magog.

Cela signifie que l’exigence des 3 repas de Chabbat a pour propriété d’épargner l’homme de la guerre de Gog et Magog, qui doit avoir lieu à l’approche de la venue du Machia’h, lorsque le roi de Perse et d’autres viendront faire la guerre contre Israël, (comme nos maîtres l’enseignent dans le Midrach Yalkout Chim’oni sur Yécha’ya Rémez 499).

Pour ce qui est de du repas du soir de Chabbat (vendredi-soir), ainsi que celui de Chabbat matin, Barou’h Hachem, tout le monde les réalise.
Mais nous allons à présent expliquer la règle du 3ème repas (Sé’ouda Chélichit) de Chabbat. Est-il possible de s’acquitter de l’obligation de Sé’ouda Chélichit en consommant des gâteaux ou des fruits ?   

La règle des 3 repas
Il est enseigné dans la Guémara Chabbat (118b) :

Chacun est soumis à l’obligation de consommer trois repas pendant Chabbat.
Cette règle est fondée à partir de versets de la Torah.
En effet, lorsque les Béné Israël se trouvaient dans le désert, ils ne possédaient pas de véritable pain, puisque leur pain était la Mann qui descendait du ciel.
Moché Rabbénou leur dit au sujet de la Mann :

« Mangez-la aujourd’hui, car aujourd’hui c’est Chabbat pour Hachem. Aujourd’hui, vous ne la trouverez pas dans le champ. » (Chémot 16-25).
Nous constatons que dans ce verset, le terme « Aujourd’hui » est employé 3 fois, et c’est sur cette répétition que la Guémara fonde l’obligation de consommer 3 repas pendant Chabbat. Ces 3 repas doivent être pris avec du pain, comme l’écrit le RAMBAM dont nous avons mentionné les propos dans le passé.

L’avis du RAMBAM – selon lequel il est une obligation de consommer du pain à chacun des 3 repas du Chabbat – est partagé par d’autres décisionnaires médiévaux, comme le SAMAG et les Tossafot (Chabbat 117b) qui attestent de l’obligation de consommer du pain aux 3 repas de Chabbat, car nos maitres ont appris la règle des 3 repas à partir d’un verset qui traite de la Mann qui était la nourriture des Béné Israël dans le désert, et la Mann représentait leur pain.
Ainsi tranchent également le ROCH, le RYTBA, le Nimouké Yossef, le Méïri et d’autres de nos maitres les décisionnaires.

Les propos de Rabbénou TAM
Cependant, un autre décisionnaire médiéval, Rabbi David ABOUDREHEM écrit (page 49d) au nom de Rabbénou TAM
(l’un des principaux décisionnaires de l’époque médiévale, petit-fils de Rachi) qu’il y a une différence entre la Sé’ouda Chélichit et les autres repas du Chabbat, car il n’est pas nécessaire de réciter le Kiddouch lors de la Sé’ouda Chélichitt et celle-ci est le dernier des repas du Chabbat.
Par conséquent, il est possible de réaliser ce repas avec des pâtisseries, ou tout autre nourriture à base d’une des 5 céréales du Dagan (blé, orge, avoine, seigle, sarrasin). Il cite des preuves à ses propos.
Dans son livre ‘Hazon Ovadia-Chabbat (vol.2 page 343), notre maitre le Rav Ovadia YOSSEF z.ts.l écrit que dans le Séfer Ha-Yachar de Rabbénou TAM est citée une lettre envoyée par le Rabbi Moché de PONTOISE à Rabbénou TAM, et dans cette lettre, l’auteur cite des preuves à partir de propos de nos maitres selon lesquels il est possible de s’acquitter de l’obligation de Sé’ouda Chélichit même avec des fruits. Rabbi Moché de PONTOISE précise dans sa question qu’il a entendu dire que c’est ainsi qu’enseigne Rabbénou TAM lui-même à ses élèves, qu’il est possible de s’acquitter du devoir de la Sé’ouda Chélichit avec des fruits.
Rabbénou TAM lui a en effet répondu que l’on pouvait s’acquitter du devoir de Sé’ouda Chélichit avec des fruits, et il explique longuement ses propos.

La règle dans la pratique
Sur le plan pratique, MARAN écrit dans le Choul’han ‘Arou’h (O.H chap.291-5) :
« La Sé’ouda Chélichit doit être prise avec du pain. Selon certains, on peut s’en acquitter avec tout aliment fait à base de Dagan (les 5 céréales). Selon certains, on peut s’en acquitter avec des aliments qui accompagnent le pain, comme de la viande ou du poisson. Selon certains, on peut s’en acquitter même avec des fruits.

La première opinion est la principale, et il faut s’en acquitter avec du pain, sauf si l’on est particulièrement rassasié. »

C’est ainsi qu’il faut enseigner sur le plan pratique, et il faut donc Lé’haté’hila (à priori) s’acquitter de la Sé’ouda Chélichit avec du pain. En particulier lors des longs Chabbat d’été où il n’y a pas la moindre raison à annuler la consommation du pain lors de ce repas, car plusieurs heures se sont écoulées depuis le repas du matin.
Au contraire, la personne intelligente veillera à ne pas manger exagérément toute la journée, afin de pouvoir accomplir la Sé’ouda Chélichitt conformément à la Halacha. Ce n’est que lorsque la personne est particulièrement rassasiée et qu’il lui est difficile de consommer la Sé’ouda Chélichitt avec du pain, qu’elle pourra dans ce cas l’accomplir avec un Kazaït (27 g) de pâtisserie, ou bien avec un plat fait à base de Dagan (les 5 céréales). Si l’on ne peut pas consommer de pâtisseries, on consommera de la viande ou du poisson. Si l’on ne peut accomplir la Sé’ouda Chélichit avec aucun de ces aliments, on le fera avec des fruits.

En ces temps où – comme nous l’avons dit au début de nos propos – de nombreuses personnes cherchent un conseil afin d’être épargné des souffrances pré-messianiques, il faut veiller à cela, et embellir la Mitsva en consommant la Sé’ouda Chélichit avec du pain, en conformité avec tout ce qui a été dit.

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