Puisque nous approchons à grands pas de la fête de Péssa’h, et que les règles de cette fête sont très nombreuses, nous allons donc revenir sur les principales règles de la fête, à partir de ce que nous avons déjà diffusé les années précédentes, avec quelques rajouts.
Il est rapporté dans la Guémara Péssa’him (6b) :
On questionne sur les Halachot relatives à Péssa’h, 30 jours avant Péssa’h.
De toute évidence, cet enseignement semble indiquer que 30 jours avant la fête de Péssa’h, il faudrait cesser toute étude et commencer à étudier les règles relatives à Péssa’h.
MARAN fait remarquer dans le Beit Yossef (chap.429) qu’il est pourtant enseigné dans la Guémara Méguila (32a) :
Moché instaura à Israël de questionner et d’étudier les Halachot relatives à Péssa’h, le jour de Péssa’h ; les Halachot relatives à Chavou’ot, le jour de Chavou’ot ; les Halachot relatives à Soukkot, le jour de Soukkot.
Nous pouvons donc en déduire qu’il n’y a que le jour de Péssa’h qu’il y a une obligation d’étudier les Halachot relatives à Péssa’h, et non 30 jours avant.
Mais MARAN répond à sa propre remarque en disant qu’il ne s’agit pas là d’une réelle obligation de se consacrer à l’étude des Halachot relatives à Péssa’h 30 jours avant la fête. En réalité, on veut simplement nous apprendre que malgré le principe selon lequel, lorsque se présentent 2 élèves avec chacun une question : l’une d’actualité et l’autre non, on n’est tenu de répondre en priorité à celui qui pose une question d’actualité, selon MARAN, la Guémara vient nous apprendre une nouveauté selon laquelle, toute question d’Halacha relative à Péssa’h, posée dans les 30 jours avant la fête, est considérée comme « d’actualité », et on est donc tenu d’y répondre en priorité.
Ceci est l’explication du RAN (Rabbenou Nissim).
Il est vrai que le Gaon auteur du Michna Béroura écrit dans son commentaire Béour Halacha que la Halacha n’est pas comme le RAN sur ce point, et qu’il y a – selon le Michna Béroura – une réelle obligation d’étudier les Halachot relatives à Péssa’h à partir de 30 jours avant Pessah’, et pas seulement de répondre en priorité aux questions Halachiques en rapport avec cette fête.
Mais notre grand maître le Rav z.ts.l, dans son livre Chou’t Yabiya’ Omer (tome 2 chap.22) s’étend longuement afin de maintenir la décision Halachique de MARAN selon qui, il n’y a pas de véritable obligation d’interrompre le programme habituel d’étude avant Pessah’, pour se consacrer aux Halachot relatives à Pessah’.
Ce n’est seulement pour ce qui est de répondre aux questions que nous considérons que toute question Halachique en rapport avec Péssa’h, posée dans les 30 jours de Pessah’, est d’actualité, et on est donc tenu d’y répondre en priorité.
Par contre, le jour de Pourim (Pourim Chouchan, 15 Adar) – bien qu’il fasse partie des 30 jours avant Pessah’ – si 2 personnes se présentent, l’une avec une question sur Péssa’h, et l’autre avec une question sur Pourim, on doit répondre en priorité à celui qui consulte sur Pourim, car cela représente le devoir du jour, et une Mitsva est toujours plus belle en son temps.
Malgré tout, même s’il n’y a pas d’obligation d’enseigner en public les règles relatives à Péssa’h 30 jours avant, chacun est tenu d’étudier correctement ces règles, afin de ne pas se heurter à un interdit durant ces jours où les règles sont très nombreuses.
Par conséquent, nous allons nous aussi parler autant que possible – dans le cadre de la Halacha Yomit – des règles relatives à Péssa’h, sans nous étendre sur les raisons à chaque règle, mais en insistant sur les règles pratiques, afin que nous puissions rapidement faire le tour des principales règles de Péssa’h.
Hormis ce que nous devons expliquer concernant les règles relatives à la fête de Péssa’h, comme les règles de la Matsa ou de la Cachérisation de la maison, nous devons aussi expliquer brièvement les règles relatives à la Birkat Ha-Ilanot que nous avons l’usage de réciter dès le début du mois de Nissan.