Halacha pour vendredi 21 Adar 5785 21 mars 2025

La Halacha est dédiée :
Pour la guérison totale de Gabriel Ben Sultana (Teboul), Max Mordé'haï Ben Oraïda (Mimouni), Raoul Chaoul Ben Yéchou'a (Assouline), parmi tous les malades d'Israël

Vayakhel – Un don : Qualité ou quantité ? - Chabbat PARA

Commentaires rédigés par le Rav David PITOUN, pour Halacha Yomit

וְהַנְּשִׂאִם הֵבִיאוּ--אֵת אַבְנֵי הַשֹּׁהַם, וְאֵת אַבְנֵי הַמִּלֻּאִים: לָאֵפוֹד, וְלַחֹשֶׁן (שמות לה-כז)
Les princes amenèrent les pierres de Choham, ainsi que les pierres à insérer pour le Efod et le Pectoral. (Chémot 35-27)

Le Choham est une pierre précieuse.

Le Cohen Gadol portait sur sa poitrine, le Pectoral (‘Hochen) avec le Efod, dans lequel étaient insérées 12 pierres précieuses.

Les matériaux de grandes valeurs étaient d’une grande nécessité dans le Michkan.
L’or, l’argent, les précieuses étoffes, ainsi que les pierres précieuses.

Mais ce qui était le plus précieux dans le Michkan, c’était les fameuses pierres du Efod, que portait le Cohen Gadol sur sa poitrine.

C’est justement ce qui éveille l’étonnement.
Pourquoi la Torah mentionne-t-elle, en dernière position, la contribution la plus importante pour le Michkan, à savoir ces fameuses pierres du Efod, que les princes des 12 Tribus d’Israël, ont offert personnellement ?
Au contraire, il aurait été plus logique qu’une contribution aussi importante, occupe la première place dans l’ordre de citations des diverses contributions matérielles offertes au Michkan ?!

En réalité, cette remarque a déjà été retenue par l’un de nos plus grands commentateurs, l’auteur du OR HA-‘HAÏM Ha-Kadoch (Rabbenou ‘Haïm BEN ‘ATAR z.ts.l Israël 18ème siècle).
Il explique cette ambiguïté, au moyen d’un enseignement du Midrach, dans lequel on demande : Comment les Princes des Tribus se sont-ils procurés des pierres aussi précieuses, dans le désert, endroit où rien ne pousse ? Et le Midrach répond grâce à un verset de Michlé :
נְשִׂיאִים וְרוּחַ, וְגֶשֶׁם אָיִן-- אִישׁ מִתְהַלֵּל, בְּמַתַּת-שָׁקֶר. (משלי כה-יד)

Des nuages et du vent, mais point de pluie ! Tel est l’homme qui fait grand bruit de ses dons illusoires. (Michlé 25-14)

Or, dans ce verset, le terme qui désigne « les nuages », est « NESSIIM », le même terme que l’on utilise pour désigner « les Princes d’Israël ».
Voici donc le sens du verset de notre Paracha :
Les Nessiim (les princes) amenèrent les pierres … Les « Nessiim » dont il s’agit ici, représentent les nuages protecteurs qui accompagnaient les Béné Israël en permanence.
Ce sont donc ces nuages qui apportèrent – de façon miraculeuse – les pierres précieuses aux portes des tentes des Princes de Tribus, qui les offrirent ensuite au Michkan.
Selon cette idée, le OR HA-’HAÏM Ha-Kadoch poursuit en disant que c’est justement pour le fait de ne pas s’être investis dans l’effort de la Mitsva de contribuer au Michkan, que leur contribution n’est citée qu’en dernier, parmi les contributions au Michkan.

Tout ceci, uniquement parce qu’Hachem n’évalue pas le don selon sa taille, mais uniquement selon l’effort investi par le donateur.

Les Princes de Tribus ont quand même bénéficiés d’un miracle considérable, puisqu’il n’est pas donné à chacun que l’on fasse parvenir des pierres précieuses jusqu’à sa porte ! Il est évident qu’ils n’ont bénéficiés d’un tel miracle uniquement grâce à leur grande droiture aux yeux d’Hachem.

Malgré tout, dans le domaine de l’importance des donations pour le Michkan, une telle contribution - sans effort de la part du donateur – est considérée par Hachem comme la moins importante.

C’est pour cette raison qu’à plusieurs reprises, la Torah a rattaché la générosité à la pensée du cœur (Nédivout Lev), car aux yeux d’Hachem, la générosité est indissociable du cœur.

Nous savons qu’en général, on est toujours plus attaché à une chose qui nous appartient – même si elle est sans prétention particulière – plutôt qu’à une chose d’une plus grande valeur matérielle, mais qui ne nous appartient pas (Rotsé Adam Bekab Chélo, Yoter Michné Kabim Chel ‘Havero).
Ceci s’explique tout simplement par le fait que la personne a travaillé et qu’elle s’est investi dans ce qui lui appartient.
L’investissement de sa personne, crée un lien sentimental entre l’individu et ce qui lui appartient. Il va en prendre soin, et il lui sera difficile de s’en séparer.

C’est la raison pour laquelle, les Béné Israël qui s’étaient tellement investis pour donner leurs contributions matérielles au Michkan, attachaient une importance particulière à leurs donations, et c’est ce qui a fait mériter à leurs contributions d’être citées en tout début, avant même celles des Princes de Tribus.

Nous en déduisons une règle fondamentale dans l’accomplissement des Mitsvot.
On ne doit pas dire à son ami : « Voici de l’argent, achète pour moi un Loulav. » ou bien « Voici de l’argent, achète pour moi le nécessaire pour Chabbat. »

Au contraire, il faut s’investir nous même dans ces Mitsvot, en l’honneur d’Hachem, et c’est justement lorsqu’on accomplit la Mitsva par nous-même, qu’elle se valorise à nos yeux.

A ce moment-là, même Hachem prendra en considération l’effort que cette Mitsva nous a coûté.

Nous avons constaté cette merveilleuse attitude chez nos maîtres qui se sont toujours investis pour les préparatifs de Chabbat, ainsi que pour l’accomplissement des Mitsvot. Cet investissement personnel les couvrait de la bénédiction pour toute la semaine.

Chabbat « Para »

Un point d’Halacha : Généralement (selon les années) le Chabbat qui suit Pourim s’appelle « Chabbat Para ». Certaines années - comme cette année – c’est le second Chabbat après Pourim qui est le Chabbat Para.
Nous sortons un 2ème Séfer Torah dans lequel nous lisons le passage relatif à la loi de la Vache Rousse (Para Adouma), qui était offerte en sacrifice et entièrement consumée sur l’autel. On utilisait les cendres en les mélangeant à l’eau du Temple, et on purifiait les personnes ou les objets qui avaient contracté l’impureté mortuaire,  en les aspergeant de ce mélange.
Rachi explique dans la Guémara Méguila (29a) que pour être autorisé à réaliser le sacrifice de Péssa’h, il faut impérativement être pur.
Il fallait donc mettre en garde Israël avant Roch ‘Hodech Nissan, afin que chacun puisse offrir son sacrifice de Péssa’h en état de pureté.
Selon l’opinion de nombreux décisionnaires médiévaux ainsi que selon l’opinion de MARAN l’auteur du Choul’han ‘Arou’h (O.H chap.685-7), l’obligation de cette lecture est une ordonnance de la Torah, tout comme celle de « Za’hor ».

Les mêmes moyens mais pas les mêmes objectifs
Contexte : Hachem ordonne à Moché et à Aharon le commandement de Para Adouma – La vache rousse.
Cette Mitsva consiste à se procurer une vache totalement rousse, sans la moindre imperfection, et qui n’a jamais porté de poids. On procédait à la Ché’hita – l’abatage rituel de cette vache - puis elle était complètement brûlée. Les cendres de la vache étaient mélangées à de l’eau du Beit Ha-Mikdach, et toute personne ou objet ayant été au contact ou en présence d’un mort, étaient aspergés de ce mélange, et retrouvaient leur statut de purs.
Ce qui fait du commandement de Para Adouma, une ‘Houka – une loi irrationnelle - c’est que justement, celui qui aspergeait les personnes ou objets afin de les rendre purs, devenait lui-même impur. Il devait lui-même suivre un nouveau processus de purification.

וַיְדַבֵּר ה', אֶל-מֹשֶׁה וְאֶל-אַהֲרֹן לֵאמֹר. זֹאת חֻקַּת הַתּוֹרָה, אֲשֶׁר-צִוָּה ה' לֵאמֹר: דַּבֵּר אֶל-בְּנֵי יִשְׂרָאֵל, וְיִקְחוּ אֵלֶיךָ פָרָה אֲדֻמָּה תְּמִימָה ... (במדבר יט-א, ב)
Hachem parla à Moché et à Aharon en ces termes : Ceci est la ‘Houka (la loi irrationnelle) de la Torah ; Parles aux Béné Israël et qu’ils prennent pour toi une vache rousse parfaite … » (Bamidbar 19 – 2)

Midrach Rabba (19-8) : Pourquoi tous les sacrifices sont constitués d’animaux mâles, alors que la vache rousse est une femelle ? Rabbi Eybo dit : C’est comparable à l’enfant d’une servante qui a sali le palais du roi. Le roi dit : Appelez la mère de cet enfant afin qu’elle vienne réparer les dégâts de son enfant. Ainsi, Hachem demande que l’on offre la vache rousse, afin qu’elle répare la faute du Veau d’Or.

Le Rav GOLDVASSER - cité par le livre Yalkout Léka’h Tov - explique qu’il existe un véritable parallèle entre la salissure du veau et le nettoyage de la vache.
En effet, la confection du Veau d’Or résulta de la transformation de la matière (l’or) en être vivant (le veau), par l’intervention du feu.
Alors qu’en parallèle, les cendres de la vache rousse s’obtiennent par un processus contraire : la transformation d’un être vivant (la vache) en matière (les cendres), toujours par l’intervention du feu.

Cela signifie que l’on peut tout à fait construire le monde au moyen du feu, mais on peut aussi le détruire par ce même moyen !

Il en est de même avec toutes les autres forces et moyens existant dans le monde, qui peuvent être à la fois bénéfique et nuisibles.
Nous ne devons pas faire confiance à la seule compréhension de notre esprit, provenant de notre seule vision des choses !!

La destruction des anciens est en réalité une construction. La construction des jeunes n’est qu’une destruction (Guémara Méguila 31b).

Il existe une descente qui aboutit vers une ascension, et une ascension qui n’est en réalité que la pire des chutes !!

C’est ce principe que nous apprennent la vache et le veau.
La combustion de la vache - que l’on pourrait interpréter comme une destruction – n’est en réalité que la création de la pureté. Alors que la combustion de l’or qui a engendré le veau – que l’on pourrait interpréter comme une création – n’est en réalité que destruction pour le monde.

Chabbat Chalom !

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דין ברכת שפטרנו מעונשו של זה
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