Halacha pour jeudi 22 Cheshvan 5786 13 novembre 2025

Pour la guérison totale de :
Azar Ben Lisa Kamouna (Cohen)
Maxime Moché Ben Sarah (Amar)
Michelle Bat Daisy Esther (Amar, née Madar).

Pour l'élévation de l'âme de :
Ethan Eliyahou David Ben Fredj (Arfi) z"l
Georges Jojo Nissim Ben Moché (Hadjadj) z"l
Yvonne Ouarda Bat Sultana (Hadjadj, née Fitoussi) z"l

« Servez Hachem dans la joie » - Les propos de notre maitre le Rav z.ts.l aux personnes venues le consoler

Question : Existe-il réellement une obligation de servir Hachem dans la joie ? Y a-t-il une interdiction à accomplir les Mitsvot dans la tristesse ?

Réponse : Dans le livre de Dévarim (28), la sainte Torah explique le châtiment d’Israël s’il n’accomplit pas la Torah. Il y est dit qu’ils seront exilés de leur terre, et divers bouleversements et châtiments s’abattront sur eux, comme le dit la Torah :
וּבָאוּ עָלֶיךָ כָּל הַקְּלָלוֹת הָאֵלֶּה, וּרְדָפוּךָ וְהִשִּׂיגוּךָ, עַד הִשָּׁמְדָךְ ... תַּחַת אֲשֶׁר לֹא עָבַדְתָּ אֶת ה' אֱלֹקיךָ, בְּשִׂמְחָה, וּבְטוּב לֵבָב--מֵרֹב, כֹּל ... (דברים כח-מה, מז)

Toutes ces malédictions s’abattront sur toi, elles te poursuivront, elles t’atteindront jusqu’à t’exterminer … Pour ne pas avoir servi Hachem ton D. dans la joie et la bonne humeur, au sein de l'abondance »

Il est donc explicite dans notre sainte Torah qu’Hachem exige de l’homme qu’il accomplisse ses commandements avec joie et non avec tristesse.
Même si l’homme accomplissait toutes les Mitsvot mais avec tristesse, il se maintiendrait dans la malédiction, jusqu’à ce qu’il accomplisse les commandements d’Hachem avec joie, comme l’expliquent longuement les commentateurs.

Le RAMBAM écrit (chap.8 des règles relatives au Loulav règle 15) que la joie avec laquelle l’homme se réjouira lors de l’accomplissement des Mitsvot, ainsi que l’amour d’Hachem qui les a ordonné, représentent un culte important de part lui-même, comme il est dit : « Pour ne pas avoir servi Hachem ton D. dans la joie et la bonne humeur, au sein de l'abondance ».

Le Pélé Yo’ets écrit qu’il est de notoriété que pour chaque Mitsva, l’importance de la récompense dépend de l’importance de l’effort et de la fatigue fournis lors de l’accomplissement de la Mitsva.
De même, pour le devoir de se réjouir, si un homme est affligé par les peines qu’il a traversé, si lorsqu’il accomplit les Mitsvot, ou qu’il récite le Birkat Ha-Mazon ou lorsqu’il prie, il détourne ses pensées en oubliant sa peine et en se réjouissant, - en particulier les jours de Chabbat et de fêtes – sa récompense grandira plus que celles des autres qui – de toutes façons - sont tranquilles et paisibles.

Lorsque notre maître le Rav Ovadia YOSSEF z.ts.l observait les 7 jours de deuil sur la disparition de son fils le Gaon Rabbi Ya’akov YOSSEF z.ts.l, il reçut la visite du Gaon Rabbi Aharon Leïb CHTEINMAN z.ts.l qui était venu le consoler.
Notre maître le Rav z.ts.l mentionna devant lui et devant toutes les personnes venues le consoler ce qui est écrit dans le livre Maguid Mécharim (Béréchit).
Il y est raconté que MARAN Rabbénou Yossef KARO (auteur du Beit Yossef et du Choul’han ‘Arou’h) demanda à l’ange :
« Où se trouvent les âmes des Tsaddikim (les justes) avant de venir dans ce monde-ci ? »
L’ange lui répondit :
« Les âmes des justes se trouvent sous le trône de gloire et jouissent de la splendeur de Présence Divine. »
MARAN demanda encore :
« Lorsque l’âme a amassé suffisamment de Torah et de Mitsvot dans ce monde-ci, où va-t-elle ? »
L’ange lui répondit :
« Elle retourne se réfugier sous le trône de gloire, pour contempler la majesté divine et pour visiter son palais. »
MARAN lui dit :
« Si c’est ainsi, qu’est ce que l’âme a-t-elle gagné après toutes les vicissitudes qu’elle a traversé dans ce monde ; après avoir eu le mérite de s’adonner à l’étude de la Torah et à l’accomplissement des Mitsvot et des bonnes actions, puisqu’elle vient d’en-dessous le trône de gloire et que c’est là qu’elle retourne ? »
L’ange lui répondit :
« Nos maîtres enseignent (Talmud Yérouchalmi sur ‘Orla chap.1 règle 3) : Celui qui consomme la nourriture de l’autre, a honte de regarder son visage. »
Cela  signifie que la nature humaine refuse de consommer un pain offert par bonté.
De ce fait, avant que l’âme ne descende dans ce monde-ci, sa contemplation de la gloire divine ne lui est accordée qu’en tant que « Tsédaka », et l’âme a honte de ce profit. Mais après être descendue dans ce monde-ci où elle a multiplié la Torah, les Mitsvot et les bonnes actions, elle se nourrit légitimement de sa contemplation de la gloire divine, comme il est dit :
אֲנִי בְּצֶדֶק, אֶחֱזֶה פָנֶיךָ ... (תהלים יז-טו)

Je contemple ta face avec justice … (Téhilim 17-15)

Notre maître le Rav z.ts.l émit une remarque à partir de l’enseignement de nos maîtres dans le Yalkout Chim’oni (Emor sect. 642) sur le verset :
מִי הִקְדִּימַנִי, וַאֲשַׁלֵּם ... (איוב מא-ג)

Qui m’a devancé, que j’aie à rétribuer en retour ? … (Iyov 41-3)
Nos maîtres commentent ainsi :
L’esprit divin parle : Qui m’a glorifié avant que je ne lui donne une âme ? Qui a circoncis son fils avant que je ne lui donne un fils ? Qui a construit une balustrade avant que je ne lui donne un toit ? Qui a placé une Mézouza avant que je ne lui donne une maison ? Qui a construit une Soukka avant que je ne lui donne un endroit ? Qui a confectionné des Tsitsit avant que je ne lui donne un vêtement ?

Cela signifie que l’esprit divin déclare qu’Hachem n’est pas tenu à une rétribution envers l’homme pour ses actes, car tous les actes de l’homme ne proviennent que de l’abondance qu’Hachem lui a prodigué, comme il est dit : « Qui m’a devancé, que j’aie à rétribuer en retour ?… » C’est-à-dire, qui a devancé Hachem en accomplissant un acte sur lequel lui revient une rétribution ? Tout ne vient-il pas d’Hachem ?!

Nous voyons donc que même après que l’âme soit venue dans ce monde-ci et a accompli des Mitsvot et des bonnes actions, il existe encore une réclamation de la part d'Hachem ! « Qui m’a devancé, que j’aie à rétribuer en retour ?… », et sa récompense n’est encore que « bonté » !

L’âme du juste se présente après 120 ans devant Hachem et s’attend à la récompense sur ses actes, la contemplation de la Majesté Divine.
Mais on peut encore lui dire : « Sans la bonté d’Hachem – qui t’a procuré tout le nécessaire pour accomplir toutes ses Mitsvot – tu n’aurais rien accompli ! Donc, ta récompense reste une bonté d’Hachem ! »
C’est pourquoi, la question de MARAN le Beit Yossef (Rabbénou Yossef KARO) reprend sa place : Pourquoi toutes ces vicissitudes ? Venir au monde et subir les épreuves jusqu’à multiplier la Torah et les Mitsvot, pour finalement revenir au même endroit d’où elle est parti, et jouir de la vision de la présence divine seulement en tant que « bonté » ?

Mais notre saint maître le Rav z.ts.l répondit en disant que lorsque l’homme accomplit les Mitsvot d’Hachem avec promptitude et beaucoup d’engouement, s’il étudie la Torah dans la joie et la bonne humeur, sa récompense est incommensurable, car tout dépend de son abnégation et de ce qu’il réalise avec envie et joie, dans la pure crainte d’Hachem qui est en lui. Tout ceci est dans les mains de l’homme car tout vient d’Hachem, sauf la crainte d’Hachem.

Par conséquent, grâce à la joie, l’homme devient apte - « par mérite » d’une certaine façon, et non plus par « bonté » - à recevoir la récompense d’Hachem.
Car la joie est un travail indépendant qui incombe l’homme, comme l’écrit le RAMBAM que nous avons précédemment cité.

Il n’y a donc plus de revendication de « Qui m’a devancé, que j’aie à rétribuer en retour ?… », car la récompense de l’homme est là, en fonction de son agissement, dans la vérité et la justice.

Notre maître le Rav z.ts.l cita des preuves à ses propos, et il dit que tel est le sens du verset :
עִבְדוּ אֶת-ה' בְּשִׂמְחָה; בֹּאוּ לְפָנָיו, בִּרְנָנָה. (תהלים ק-ב)
Servez Hachem dans la joie et venez devant lui dans l’allégresse. (Téhilim 100-2)
Ce qui signifie : « Servez Hachem dans la joie, afin que vous puissiez venir devant lui dans l’allégresse recevoir votre récompense. »

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