Avant Tou Bichvat, nous avons étudié les règles relatives aux bénédictions alimentaires. Nous allons à présent expliquer la règle selon laquelle il faut réciter la bénédiction uniquement lorsque l’aliment est présent devant la personne, car cette règle est primordiale dans toutes les règles relatives aux bénédictions alimentaires.
Attendre que l’aliment soit présent
On ne doit pas réciter de bénédiction, ni sur des aliments ni sur de la boisson, avant que ceux-ci soit en notre présence. Il est enseigné dans le Talmud Yérouchalmi que celui qui récite une bénédiction sur un aliment ou une boisson avant qu’ils ne soient posés devant lui, et qu’ils ne sont apportés qu’après la bénédiction, cette personne doit réciter de nouveau la bénédiction sur l’aliment ou la boisson.
Cela signifie que si l’on récite une bénédiction lorsque l’aliment n’est pas encore devant nous, on récite une bénédiction en vain, comme l’enseigne le Talmud Yérouchalmi, et l’on devra donc réciter de nouveau la bénédiction avant de consommer.
C’est ainsi que tranchent le Choul’han ‘Arou’h et tous les décisionnaires.
L’explication à cela repose sur le fait que la bénédiction n’avait pas « sur quoi reposer » au moment où elle a été récitée.
Cette règle s’applique même dans le cas où l’on pense au moment de la bénédiction à l’aliment qui n’est pas encore présent, dans tous les cas il faut réciter de nouveau la bénédiction lorsque l’aliment sera présent.
Un aliment dans un emballage
Si l’aliment était présent au moment de la bénédiction, mais qu’il se trouvait dans une boite, ou qu’il était emballé dans un sachet ou autre, on ne récite pas de nouveau la bénédiction avant de le consommer, puisqu’il était présent et que l’on avait la liberté de le prendre pour le consommer.
Mais il est évident que Lé’haté’hila (à priori), il faut se comporter comme nous l’avons déjà expliqué antérieurement, c’est-à-dire, prendre l’aliment dans la main droite avant de réciter sa bénédiction, car il est une Mitsva d’agir ainsi, et ne pas se contenter du fait qu’il est posé devant nous, même lorsqu’il ne se trouve pas dans un emballage.
Boire l’eau d’une rivière ou d’un robinet
Lorsqu’on se trouve au bord d’une source d’eau (rivière ou fleuve), et que l’on désire réciter la bénédiction sur l’eau (sans la prendre dans les mains), on peut réciter la bénédiction et boire, bien que l’eau que l’on va boire n’est pas celle qui se trouvait devant nous au moment précis de la bénédiction, car lorsqu’il s’agit d’une source d’eau, l’eau arrivera de façon certaine, puisqu’il s’agit d’une source qui coule en continu.
Ce qui n’est pas le cas pour des fruits ou tout autre aliment ou boisson qui ne sont pas présents au moment de la bénédiction, et pour lesquels rien ne nous assure qu’ils seront apportés par la suite.
Cette règle est valable également lorsqu’on désire boire l’eau d’un robinet qui coule, il n’est pas nécessaire de prendre l’eau dans les mains avant de réciter la bénédiction.
Lorsqu’il est certain que l’aliment sera apporté
Le Péri Mégadim écrit que même pour des fruits ou autres aliments, s’il était certain qu’ils allaient être apportés par la suite – par exemple, lorsqu’ils se trouvaient dans la pièce à côté – il y a matière à comparer ce cas à celui de la source d’eau qui coule en continu mentionné précédemment.
Par conséquent, dans ce cas précis, Bédi’avad (à postériori), on ne récitera pas de nouveau la bénédiction lorsqu’ils seront apportés.
Il est évident que la règle de ce dernier cas n’est valable que Bédi’avad, car Lé’haté’hila, il faut veiller à ce que l’aliment soit véritablement présent au moment de la bénédiction, comme nous l’avons expliqué.
En conclusion : il faut réciter la bénédiction sur l’aliment seulement lorsqu’il est présent.
Si l’aliment n’était pas présent au moment de la bénédiction, il faut de nouveau réciter la bénédiction lorsque l’aliment sera présent.
Cependant, s’il était certain qu’il allait être apporté par la suite, par exemple s’il se trouvait dans la pièce adjacente, à posteriori on ne devra pas réciter de nouveau la bénédiction dans ce cas précis.
Lorsqu’on veut boire l’eau d’une source, comme un fleuve, une rivière, ou même un robinet ouvert et qui coule, on peut – même à apriori - réciter la bénédiction et boire, sans prendre l’eau dans les mains.