Dans les précédentes Halachot, nous avons expliqué de façon générale l’obligation de réciter les Birkot Ha-Cha’har (bénédictions du matin), ainsi que les Birkot Ha-Torah (bénédictions sur l’étude de la Torah).
Nous avons précisé qu’il n’y avait absolument aucune différence entre un homme et une femme sur ce point, excepté pour la bénédiction de « Chélo ‘Assani Icha », à la place de laquelle, les femmes disent « Che’assani Kirtsono », sans prononcer le nom d’Hachem (Elles disent « Barou’h Ché’asani Kirtsono »).
« En cas de doute, on ne récite pas une bénédiction »
Il existe un grand principe de Halacha :
SAFEK BERA’HOT LEHAKEL – lorsqu’on a un doute sur la récitation d’une bénédiction, nous allons vers la souplesse, et nous ne la récitons pas.
En effet, du fait de la gravité de la faute de prononcer le nom d’Hachem en vain, toute situation dans laquelle il y a un doute s’il faut réciter une bénédiction ou non, nous considérons qu’il ne faut pas la réciter, puisque si nous nous imposons la rigueur de réciter une bénédiction dans une situation de doute, nous provoquons le risque de la prononciation du nom d’Hachem en vain, car celui qui récite une bénédiction inutilement, transgresse le redoutable interdit de prononcer le nom d’Hachem en vain.
C’est pourquoi, lorsqu’une personne boit un verre d’eau, et au milieu de la consommation le doute lui vient à l’esprit si elle a récité la bénédiction ou pas, elle ne doit pas la réciter dans le doute, car « en cas de doute, on ne récite pas de bénédiction ».
Un doute sur le Birkat Ha-Mazon
Cependant, en ce qui concerne le Birkat Ha-Mazon, la règle est différente.
Si un homme a le doute s’il a récité le Birkat Ha-Mazon ou non, s’il a consommé au moins un Kazaït (27 g) de pain et qu’il est également rassasié de son repas, il a le devoir de le recommencer (uniquement jusqu’à « Boné Yérouchalaïm Amen », sans la bénédiction de « …Laad Hael Avinou Malkenou… »), car le Birkat Ha-Mazon est un commandement ordonnée par la Torah, et nous avons le principe :
SEFEKA DEORAÏTA LA’HOUMRA – lorsqu’on a un doute sur un commandement ordonné par la Torah, nous allons vers la rigueur.
Ce qui n’est pas le cas des autres bénédictions, puisqu’elles ne sont instituées que par nos maitres, chaque fois que nous avons un doute s’il faut les réciter ou pas, nous allons vers la souplesse, et nous ne les récitons pas.
La règle pour les bénédictions du matin
Nous en déduisons que lorsqu’on a un doute si l’on a récité les bénédictions du matin ou pas, on ne doit pas les réciter dans le doute, car les bénédictions du matin ne sont pas ordonnées par la Torah mais uniquement pas nos maitres, et dans toute situation de doute sur de telles bénédictions, nous allons à la souplesse et on ne les récite pas.
La règle pour les bénédictions de la Torah
Pour ce qui est des Birkot Ha-Torah (les bénédictions de la Torah), il existe une divergence d’opinion Halachique dans la Guémara Béra’hot (21a) afin de déterminer si leur obligation est ordonnée par la Torah ou par nos maitres.
Selon Rav Yéhouda, c’est une obligation Min Hatorah (ordonnée par la Torah), ce qui implique - à la lueur de ce que l’on a dit – qu’il faudrait recommencer Birkot HaTorah lorsqu’on a un doute.
Mais la Guémara réfute les arguments de Rav Yéhouda, et nous ne voyons pas que Rav Yéhouda répond à la réfutation par la suite.
C’est la raison pour laquelle, la majorité des décisionnaires tranchent que les Birkot Hatorah sont Midérabbanan (ordonnées par nos maitres).
C’est l’opinion essentielle de la Halacha sur ce point.
Par conséquent, une personne qui a le doute si elle a récité les Birkot Ha-Torah ou non, elle ne les recommence pas, puisque l’essentiel selon la Halacha est que les Birkot Ha-Torah sont Midérabbanan (ordonnées par nos maitres).
Cependant, notre maître le Rav Ovadia YOSSEF z.ts.l écrit qu’il serait juste dans ce cas là, de demander à une personne qui n’a pas encore récité ses Birkot HaTorah, de les réciter en sa présence, et de penser à l’acquitter.
Grâce à ce procédé, nous sortons de toute crainte.
Si l’on ne trouve pas de personne qui n’a pas encore récité ses Birkot Ha-Torah, on pourra les dire mentalement, en veillant à ne pas prononcer les mots, et ce sera suffisant.
Mais cette personne devra veiller dans l’avenir à réciter les précieuses Birkot Ha-Torah avec beaucoup d’attention, pour ne pas en arriver à de telles situations de doute.