Question : Les femmes sont-elles tenues de réciter les bénédictions du matin (Birkot Ha-Cha’har) ?
Réponse : Nos maitres ont institué de réciter chaque jour les bénédictions du matin (celles qui figurent au début des rituels de prières, avant la prière de Cha’harit), car elles suivent l’ordre du fonctionnement du monde, comme la bénédiction de « Pokea’h Ivrim » (qui redonne la vue aux aveugles) que nous récitons pour glorifier Hachem sur le sens de la vue, dont il nous a de nouveau gratifiés au réveil, et de même pour les autres bénédictions du matin.
Or, comme il est interdit de tirer profit de ce monde sans réciter de bénédiction, il est donc un devoir pour toute personne de réciter ces bénédictions chaque jour.
Les bénédictions du matin commencent à « Elo-haï, Néchama », et se terminent par la fin de la bénédiction de « GOMEL ‘HASSADIM TOVIM LEA’MO ISRAEL ». Ensuite, on récite les bénédictions de la Torah (Birkot Ha-Torah).
Il est expliqué dans les Responsa des Guéonim que les femmes sont elles-aussi soumises à l’obligation de réciter les bénédictions du matin, puisque cette obligation ne fait absolument pas partie de la catégorie des « Mitsvot ‘Assé Chéhazéman Guérama » (obligations religieuses dont l’accomplissement dépend d’un laps de temps), comme les Téfilin ou le Talit que nous ne pouvons mettre que lorsqu’il fait jour, ou bien le devoir d’habiter dans la Soukka, qui ne dure que 8 jours etc …, car les femmes sont exemptes de toutes ces obligations.
Mais les bénédictions du matin – qui ne dépendent pas d’un laps de temps – les femmes sont tenues de les réciter.
Parmi les bénédictions du matin, il y a une bénédiction qui se nomme « CHELO ‘ASSANI ICHA » (« qui ne m’a pas fait femme »).
Nos maitres ont institué cette bénédiction car les hommes ont le devoir de remercier Hachem pour leur avoir donné le mérite d’accomplir la majeure partie des Mitsvot de la Torah, car chaque Mitsva est un grand mérite pour chacun.
Ce qui n’est pas le cas des femmes, puisqu’elles ne sont pas soumises à une partie des Mistvot (celles liées à un laps de temps, comme expliqué précédemment), car elles doivent remplir correctement leur vocation en accomplissant les Mitsvot auxquelles elles sont soumises, comme le Chabbat, les bénédictions alimentaires, ou autre.
Elles doivent en particulier se montrer méticuleuses dans les Mitsvot propres à la femme, comme les lois de pureté familiale (Nidda), le prélèvement de la « Halla, ou l’allumage des Nérot du Chabbat.
S’il s’agit d’une femme mariée, elle doit aussi motiver son mari à étudier la Torah, car c’est grâce à cela qu’elle lie son âme à l’immense mérite de l’étude de la Torah. Même si son mari montre de la paraisse dans son étude, la femme n’en a pas moins un grand mérite.
De même, la femme doit aussi éduquer ses enfants dans la Torah et les Mitsvot.
La bénédiction « CHELO ‘ASSANI ICHA » (« qui ne m’a pas fait femme ») n’exprime en aucun cas une distinction entre l’homme et la femme, car selon l’esprit de notre sainte Torah, la femme est très honorée, comme l’enseignent nos maitres :
l’homme doit aimer son épouse comme sa propre personne, et doit l’honorer plus que sa propre personne.
Le cantique du Echett ‘Haïl - qui a été dédiée à la femme qui craint Hachem - n’a pas son pareil dans le monde pour vanter les mérites de la femme.
Le fait que la Torah a exempté la femme de différentes Mitsvot auxquelles l’homme est soumis, relève d’une raison précise que seul Hachem connait.
Chacun se doit d’accepter les Mitsvot d’Hachem comme elles lui ont été données, et de remplir sa fonction dans le monde de façon correcte.
Puisque personne au sein du peuple d’Israël ne peut se plaindre de ne pas être Cohen ou Lévy, de même, le fait que les femmes n’ont pas été soumises à toutes les Mitsvot comme les hommes, relève de façon certaine d’une raison qui n’appartient qu’à Hachem comme nous l’avons expliqué.
Selon un esprit droit et juste, il n’est donc pas concevable d’exprimer un mécontentement sur ce point.
Toute personne qui exprimerait son mécontentement sur ce point ne parle pas avec intelligence.
En réalité, ceux qui tentent généralement de mettre l’homme et la femme à égalité dans le domaine de l’accomplissement des devoirs religieux, n’ont pas la crainte d’Hachem dans leur cœur, se trompent eux même et trompent la société, leur fin n’en sera que perte.
C’est pour cela qu’au lieu de « CHELO ‘ASSANI ICHA », les femmes disent « CHE’ASSANI KIRTSONO » (qui m’a faite selon Sa volonté), et en veillant à ne pas prononcer Chem Oumal’hout (Elles diront « BAROU’H CHE’ASSANI KIRTSONO », et non pas BAROU’H ATA A-D-O-N-A-Ï ELOHENOU MELE’H HA-‘OLAM CHE’ASSANI KIRTSONO).
Par contre, elles récitent tout à fait normalement et avec Chem Oumal’hout (le Nom d’Hachem), la bénédiction de « CHELO ‘ASSANI GOÎ », sous la formule féminine de « CHELO ‘ASSANI GOYA », comme pour la bénédiction de « CHELO ‘ASSANI ‘AVED », qu’elles changeront en « CHELO ‘ASSANI CHIF’HA ».
Telle est la tradition.
Les bénédictions de la Torah (Birkot Ha-Torah) sont différentes des bénédictions du matin dont nous avons parlé plus haut.
En effet, les bénédictions du matin ne sont pas dirigées vers une Mitsva particulière, mais viennent seulement exprimer une glorification et un remerciement à Hachem pour la création du monde et son entretient.
De ce fait, on comprend facilement le fait que les femmes soient soumises à l’obligation des bénédictions du matin, puisqu’elles doivent elles-aussi glorifier Hachem, tout comme un homme.
Ce qui n’est pas le cas des Birkot Ha-Torah, puisque nos maitres les ont instaurées pour l’obligation d’étudier la Torah.
Or, les femmes ne sont pas soumises à l’obligation d’étudier la Torah, elles devraient être exemptes de réciter ces bénédictions, puisque nous savons que selon MARAN l’auteur du Choul’han ‘Arou’h, une femme n’a pas le droit de réciter une bénédiction liée à une obligation de laquelle elle est exempte.
Cependant, notre grand maitre le Rav Ovadia YOSSEF z.ts.l écrit que les femmes doivent réciter les Birkot Ha-Torah, car elles sont soumises à l’étude des lois qui les concernent, comme les règles relatives aux bénédictions, les règles relatives au Chabbat ou autre. C’est pour cela qu’elles récitent elles aussi les Birkot Ha-Torah, et elles peuvent dire le terme « Vétsivanou » (il nous a ordonné d’étudier les paroles de la Torah), car elles doivent elles aussi étudier les règles des devoirs auxquels elles sont soumises, comme nous l’avons expliqué.
Dans la prochaine Halacha, nous expliquerons, avec l’aide d’Hachem, un autre point qui découle de ce sujet : Le moment où l’on doit réciter les bénédictions du matin.