Halacha pour lundi 22 Av 5784 26 août 2024

La Halacha est dédiée :
Pour la guérison totale de Gabriel Ben Sultana (Teboul), Max Mordé'haï Ben Oraïda (Mimouni), Raoul Chaoul Ben Yéchou'a (Assouline), parmi tous les malades d'Israël

Chansons de chanteurs laïcs – Enrôlement des jeunes-filles dans l’armée

Question : Est-il permis d’écouter les enregistrements de chanteurs juifs qui n’observent pas la Torah et les Mitsvot ?

Réponse : Rabbenou Yéhouda Hé-‘Hassid écrit dans le Séfer Ha-‘Hassidim :
Celui dont la voix est agréable, doit veiller à ne pas chanter les mélodies des non-juifs, car cela représente une transgression, et sa voix ne lui a été donnée que pour glorifier le Créateur, et non pour fauter.

Cela signifie que lorsqu’on chante des chansons non-juives aves les paroles impures d’origine, il est certain qu’il y a là un interdit.
Cette personne est comparable à celui qu’Hachem gratifie de l’intelligence, et il va l’exploiter en poursuivant des mauvais objectifs, il est certain que cette personne commet une grave faute, car plus Hachem prodigue du bien à l’homme, celui-ci est davantage tenu de lui en être reconnaissant, et ne pas utiliser de manière négative les dons qu’Hachem lui a prodigué.
C’est pourquoi, cet homme qui a eu le mérite de recevoir un cadeau particulier – en l’occurrence une belle voix – doit exploiter son aptitude pour la seule Gloire Divine, et s’il l’utilise pour des mauvais objectifs, il commet une lourde faute.   
Le RIF (Rabbenou Itsh’ak EL FASSI, qui était le maître de Rabbenou Yossef Ibn MI-GACH, qui était lui-même le maître du RAMBAM) écrit dans une Responsa, en ces termes :
« Un officiant qui entonne des chansons arabes, en sortant de sa bouche des propos grossiers, doit être destitué de sa fonction… » Ses propos sont cités par le RAMA (dans ses notes sur le Choul’han ‘Arou’h O.H 33).

Malgré tout, l’utilisation de mélodies non-juives pour des objectifs sacrés, comme adapter des airs de « Kédoucha » sur une mélodie non juive, ne constitue pas d’interdit, comme nous l’avons écrit antérieurement.
Au contraire, en adaptant la mélodie sur un texte sacré, on « répare » la mélodie en la rendant sacrée.
Le fait d’écouter une mélodie non-juive n’est pas très convenable selon les Kabbalistes, mais selon la Halacha il n’y a pas d’interdit.

A partir de là, tous les chanteurs qui donnent des concerts mixtes, en présence de jeunes hommes et de jeunes filles (sans séparation distincte), même s’ils n’interprètent que des chansons sacrées, malgré tout, l’expérience a prouvé que ces concerts n’entraînent que des dégradations spirituelles, par le mélange de jeunes filles et de jeunes hommes, car la rigueur divine s’en prend à ces artistes puisqu’ils utilisent la couronne qui leur a été donnée par leur belle voix, pour entraîner les jeunes hommes et les jeunes filles d’Israël vers la faute.
Même si toute personne qui entraîne les autres vers la faute, subira un châtiment trop lourd à porter, et que le Ciel ne l’aidera pas à se repentir, malgré tout, celui qui a été doté par Hachem d’une voix agréable, qu’il utilise pour entraîner les autres vers la faute, malheur à lui et à son âme, car sa faute sera trop lourde à porter, comme nous l’avons expliqué.
(Il est à préciser qu’il existe des situations dans lesquelles on peut autoriser de chanter en présence de la famille ou autre, même s’il sont assis de manière mixte, à la condition que cela n’entraîne pas de danses mixtes, mais nous ne pouvons nous étendre sur ce point aujourd’hui).

Concernant le fait d’écouter les chansons de ces chanteurs à travers des enregistrements, cette question fut adressée au Gaon Rabbi Moché FEINCHTEIN z.ts.l, au sujet d’un célèbre chanteur aux Etats-Unis, qui était à l’origine un élève du Gaon Rabbi Aharon KOTTLER z.ts.l, et qui était réputé pour être un homme de Torah et de crainte du ciel, mais qui se dégrada par la suite.
Le Gaon Rabbi Moché FEINCHTEIN z.ts.l écrit que même s’il est certain que les actes de ce chanteur (lorsqu’il se dégrada spirituellement) sont réellement interdits selon le Din, et qu’ils relèvent de la catégorie des actes de débauche, malgré tout, le fait d’écouter ses chansons lors de mariages ou autre, ne constitue pas un interdit, car cela ne relève pas de l’interdit de pérenniser le nom des impies, ni d’une autre catégorie d’interdits.

Par conséquent, selon la Halacha, même s’il est interdit à des chanteurs de se produire dans des endroits qui peuvent entraîner des dégradations spirituelles (pour eux, comme pour le public), comme dans des concerts donnés dans de grandes salles où des jeunes hommes et des jeunes filles sont réunis, malgré tout, il n’y a pas d’interdit à écouter les chansons de ces chanteurs sur des supports enregistrés (à la conditions que les paroles soient un contenu sacré).

Question supplémentaire : Qu’y a-t-il de problématique dans l’enrôlement des jeunes-filles dans l’armée ? Pourtant des Rabbanim l’autorisent !

Réponse : Il est évident que toutes les jeunes-filles qui s’enrôlent dans l’armée, s’exposent à de grandes épreuves spirituelles, au point où il est quasiment certain qu’aucune d’entre elles n’est épargnée de véritables transgressions de la Torah dans le cadre de l’armée.
Le doyen des décisionnaires de la précédente génération, le Gaon d’Israël auteur du ‘Hazon Ich z.ts.l s’est exprimé de manière catégorique sur la question en disant que l’enrôlement dans l’armée pour une jeune-fille entre véritablement dans le cadre de « Yéhareg Véal Ya’avor » (se laisser tuer plutôt que de transgresser).
Cela signifie qu’une jeune-fille qui se rend à l’armée, transgresse un point crucial de son existence, et il ne fait pas l’ombre d’un doute qu’il est impossible à une jeune-fille juive dans l’armée de se comporter de manière parfaitement pudique.
En particulier, lorsqu’elle se trouve dans l’entourage de gens dépassés par l’esprit de la Torah, et qui lui provoqueront de manière certaine une dégringolade morale et spirituelle.

Notre maitre le Rav Ovadia YOSSEF z.ts.l écrit dans une Responsa « qu’il est catégoriquement interdit aux jeunes-filles juives de s’enrôler dans l’armée, quel que soit le cadre militaire, y compris le NA’HAL ou l’instruction militaire. »

Il est déplorable que des valeurs qui étaient si évidentes dans les générations passées, et pour lesquelles nos parents ont sacrifié véritablement leur vie, pour avoir préservé toutes ces barrières de la pudeur, et aujourd’hui, certains de nos contemporains viennent avec légèreté d’esprit et jettent ce trésor précieux que nous avons hérité de nos parents.

Par conséquent, une véritable jeune-fille juive – descendante de nos mères juives pieuses et vertueuses – ne doit en aucun cas souiller son honneur, et le troquer contre une gloire éphémère, car les propos des Grands de toutes les générations ne nécessitent aucun soutien, et l’enrôlement des jeunes-filles dans l’armée constitue une interdiction gravissime.
S’il existe un quelconque Rav qui se montre souple sur la question, en rendant un tel verdict il s’exclu de l’ensemble des Rabbanim du peuple d’Israël, et l’assemblée de ceux qui craignent Hachem doit s’éloigner de lui et de ses décisions.

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