Question : Est-il permis de faire une fausse déclaration à la caisse d’assurance maladie, afin de faire bénéficier d’un avantage financier une tierce personne qui n’est pas assurée ?
Réponse : La caisse d’assurance maladie octroie des services médicaux au public assuré chez elle. Lorsqu’un patient perçoit un remboursement ou une prise en charge de la caisse d’assurance maladie, cette somme est déduite des bénéfices de cette caisse d’assurance.
Par conséquent, il est évidemment interdit de faire une fausse déclaration ou une déclaration incomplète auprès d’une caisse d’assurance maladie, dans le but de bénéficier d’une prise en charge, et un tel acte constitue un véritable vol.
De même, si la caisse d’assurance maladie octroie une prise en charge à ses assurés, comme pour l’achat d’une monture de lunettes à prix réduit, il est catégoriquement interdit de déclarer que l’on a acheté la monture de lunettes, dans le but d’en faire profiter quelqu’un d’autre qui n’est pas assuré, et cet acte comporte à la fois l’interdit du mensonge et l’interdit du vol.
Dans le livre Chou’t Michné Halachot (vol.17 chap.156), le Gaon Rabbi Ménaché KLEIN z.ts.l (Etats-Unis, décédé il y a 13 ans) traite d’une question dans ce domaine :
Une femme venait d‘accoucher, mais son bébé nécessitait davantage de soins et devait rester hospitalisé durant quelques jours après sa naissance.
Le médecin fit bénéficier la mère d’un avantage et lui prescrit à elle aussi une hospitalisation pour un quelconque problème de santé, qui exige un prolongement de son hospitalisation. Ainsi, la mère resta auprès de son bébé durant deux jours supplémentaires, jusqu’à leur sortie de l’hôpital.
Le Gaon auteur du Chou’t Michné Halachot fut consulté afin de savoir si la chose était permise ou pas ?
Le Gaon répondit qu’il semble apparemment que la mère doit rembourser la totalité des frais de prolongement de son hospitalisation, à la caisse d’assurance maladie.
En effet, les dettes de la caisse d’assurance maladie envers son assuré reposent sur des accords établis entre elle et son assuré.
Or, lorsque la mère a fait prolonger son hospitalisation de manière injustifiée, elle a trompé la caisse d’assurance maladie, en bénéficiant d’avantages qui ne lui revenaient pas. Le Gaon adopte une position très sévère sur la question (même si dans le cas qu’il traite, il répond au final que la mère n’a pas d’obligation de remboursement, pour différentes raisons). Mais il conclut en disant qu’il est strictement interdit de voler les fonds de caisses d’assurance maladie, qu’il s’agisse de sociétés tenues par des juifs ou par des non-juifs.
Un fait réel s’est produit à ce sujet, et il est juste de le diffuser :
Il y a quelques temps, un homme tomba gravement malade, et durant toute la période de traitement de la maladie, cet homme devait obtenir différentes prises en charge de caisses d’assurance maladie, ainsi que d’autres organismes, afin qu’ils l’aident à financer les médicaments et les traitements.
Ce malade fit la connaissance d’une femme du nom de Madame Hadass IFRA’H, qui travaillait justement à cette période dans la caisse d’assurance maladie où il était lui-même assuré.
Puisque cette dame était réputée pour apporter son aide à toute personne qui venait la trouver, elle aida également cet homme pour tout ce qui lui était demandé, en lui faisant obtenir toutes les autorisations adéquates, de manière prompte et avec sagesse. Elle réussit à éviter à ce malade beaucoup de tracas.
Mais hélas, - par décision Divine – cet homme mourut quelques temps plus tard.
Pendant les 7 jours de deuil, la dame vit apparaitre cet homme en rêve, et il se tournait vers elle avec le visage très triste. Elle lui demanda :
« Pourquoi êtes-vous triste ? »
Il lui répondit :
« Il faut rembourser l’argent ! »
Et il lui tendait de l’argent de sa main, elle se réveilla et c’était un rêve …
Le lendemain, elle fit de nouveau le même rêve à plusieurs reprises.
Elle se leva à 4h du matin et dit à son époux qu’elle ne pouvait plus en supporter davantage. Elle fit une petite enquête, et il s’avéra que durant ses traitements, cet homme alla consulter un médecin à une période pendant laquelle il n’était pas assuré, et de ce fait, il était redevable du prix de la consultation (qui n’était pas élevé du tout).
En constatant cela, la dame remboursa elle-même le prix de la consultation à la caisse d’assurance maladie, et depuis ce jour, le rêve cessa.
De telles choses se sont produites fréquemment, et nous devons en apprendre que si le repentir est bénéfique pour toutes les fautes, pour celle du vol le repentir ne suffit pas, car il faut aussi restituer le vol !
Seuls quelques êtres d’exception bénéficient depuis le Ciel de se dévoiler à quelqu’un sur terre, afin qu’il leur vienne en aide.
C’est pourquoi, chacun doit avoir la vigilance durant toute sa vie, et veiller à ne jamais percevoir le moindre argent qui ne lui revient pas selon le Din de notre sainte Torah. Ainsi, il méritera une vie éternelle dans le monde futur, dans la paix et la quiétude.