Question : Lorsqu’ils montent à la Torah, certains ont l’usage de dire à la fin de la lecture de leur montée « Emet Toraténou Ha-Kédosha » puis ils récitent la bénédiction finale « Acher Natan Lanou Torato Torat Emet… ».
Cette phrase représente-t-elle une interruption entre la lecture et la bénédiction finale ?
Réponse : Nous avons déjà expliqué à plusieurs reprises qu’il est absolument interdit de s’interrompre verbalement entre une bénédiction et l’accomplissement d’une Mitsva, ou bien entre une bénédiction et une consommation.
Par exemple : une personne qui récite la bénédiction de « Ha-Motsi Lé’hem Min Ha-Arets » et juste avant de consommer le pain se met à parler d’une chose qui n’est pas en rapport avec le repas, cette personne vient de prononcer une bénédiction en vain, et elle est tenue de réciter de nouveau la bénédiction si elle désire consommer le pain. Le Din est le même concernant une bénédiction sur les Mitsvot.
Par exemple : un homme qui récite la bénédiction de « ‘Al Nétilat Loulav » sur le Loulav, et qui se met à parler de choses qui n’ont aucun rapport avec la Mitsva de Loulav, si cet homme saisit ensuite les 4 espèces (le Loulav), il n’est pas quitte de l’obligation de la bénédiction et celle-ci a été récitée en vain.
A présent, nous devons débattre de la bénédiction de la Torah récitée en fin de lecture de la montée à la Torah, et qui fait partie de la catégorie des bénédictions sur les Mitsvot, car celui qui monte à la Torah récite une bénédiction sur ce qu’il lit dans la Torah.
Lui est-il permis de dire une phrase qui ne fait pas partie de la lecture de la Torah avant de réciter la bénédiction finale de « Acher Natan Lanou… », ou bien lui est-il interdit de réaliser la moindre interruption entre la lecture et la bénédiction ?
En réalité, notre maître le Gaon Rabbi ‘Haïm PALLAG’I (Izmir en Turquie, il y a plus de 150 ans), dans son livre Zo’hrénou Lé-‘Haïm, ainsi que dans son livre Sefer ‘Haïm, écrit qu’il ne faut pas dire en fin de lecture de la Torah « Emet Toraténou Ha-Kédosha » car cela constitue une interruption entre la lecture et la bénédiction.
Cependant, il y a matière à autoriser, car cette phrase n’est pas dite entre la bénédiction initiale et la lecture, mais seulement entre la lecture et la bénédiction finale où il y a matière à dire qu’il n’y a pas d’interdiction de s’interrompre, en particulier lorsqu’il s’agit de la phrase « Emet Toraténou Ha-Kédosha » qui est en rapport avec la lecture de la Torah. Il y a encore d’autres arguments pour autoriser, comme on peut le constater à travers le responsa rédigé par notre grand maître le Rav Ovadia YOSSEF z.ts.l dans son livre Chou’t Yabiya’ Omer (vol.1) où il conclut que même s’il est préférable de ne pas dire la phrase « Emet Toraténou Ha-Kédosha », malgré tout, celui qui désir la dire à sur qui s’appuyer.
En conclusion : Il est préférable que celui qui monte à la Torah ne dise pas la phrase « Emet Toraténou Ha-Kédosha » en fin de lecture avant de réciter la bénédiction finale, car cela constitue un risque d’interruption, mais malgré tout, celui qui s’autorise à la dire a sur qui s’appuyer.