Dans les précédentes Halachot, nous avons expliqué la grave interdiction de se faire juger devant des tribunaux civils ou non-juifs.
La question souvent posée est:
Puisque de notre époque, les tribunaux rabbiniques ne bénéficient d’aucun poids légal concernant les affaires de litiges financiers pour obliger quelqu’un a accepter de se faire juger par eux, il arrive parfois qu’une personne poursuit quelqu’un en Din Torah (jugement rabbinique), mais que celui-ci refuse de se rendre devant un tribunal rabbinique. N’ayant pas d’autre choix, le poursuivant est forcé de l’attaquer devant un tribunal civil ou un tribunal de non-juifs. Comment agir dans une telle situation?
Réponse: Il est enseigné dans la Guémara Bava Kama (92b):
Rava dit à Rabba Bar Maré : D’où vient le dicton populaire : « Si tu appelles ton ami et qu’il ne te répond pas, prend un grand mur de pierres et fais le tomber sur lui. » ? (explication : Si tu appelles ton ami afin de le réprimander pour ses mauvaises actions et qu’il ne te répond pas, laisse le et il tombera dans sa mécréance).
Rabba Bar Maré répondit: Voici la source : « Puisque j’ai voulu te purifier et que tu as refusé de te purifier de ton impureté, tu ne pourras plus te purifier. »
Notre maître le ROCH écrit sur cela : A partir de là, Rabbénou Paltoï z’’l tranche que si Réouven poursuit Chim’on devant un tribunal rabbinique, mais que Chim’on refuse de s’y présenter, Réouven est autorisé à le poursuivre devant les tribunaux civils afin de lui extirper l’argent que Chim’on lui doit.
Cette opinion est partagée par le Sefer Ha-Térouma qui ajoute qu’il faut réclamer la somme d’argent due selon la loi de la Torah.
Le RAMBAM partage lui aussi l’opinion de Rav Paltoï, mais il ajoute qu’il faut au préalable prendre l’autorisation du tribunal rabbinique avant de poursuivre devant les tribunaux civils.
C’est ainsi que tranche MARAN dans le Choulh’an ‘Arouh’.
A la lueur de tout cela, c’est ainsi qu’agissent aujourd’hui les tribunaux rabbiniques concernant les affaires de litiges financiers. Lorsqu’une personne poursuit quelqu’un devant un tribunal rabbinique mais que la personne poursuivie refuse de s’y rendre, le tribunal rabbinique autorise le poursuivant à attaquer son adversaire devant les tribunaux civils ou non-juifs.
Notre grand maître le Rav Ovadia YOSSEF z.ts.l écrit qu’un avocat juif n’a pas le droit selon la Halacha de défendre devant un tribunal civil un homme juif qui réclame de l’argent à un autre juif, car en agissant ainsi, il porte main forte à ceux qui transgressent la Torah, puisque les tribunaux civils rendent dès jugements qui ne sont pas ceux de la Torah.
Cependant, il lui est permis de représenter une personne poursuivie, forcée de se défendre devant un tribunal civil parce que le poursuivant a refusé de se présenter devant un tribunal rabbinique pour régler le litige.
De même – comme dans le sujet de notre Halacha d’aujourd’hui – il est permis à cet avocat de représenter un poursuivant parce que le poursuivi a refusé de se présenter au tribunal rabbinique.
Tout ceci, afin de sauver les victimes de leurs escrocs.
Il est certain que l’avocat doit consulter une autorité rabbinique compétente, afin qu’elle lui indique ce qu’il doit faire.
De façon générale, notre maitre le Rav z.ts.l n’encourageait pas les gens à faire des études de droit. Nous avons entendu que même dans une institution pour jeunes filles religieuses, notre maitre le Rav z.ts.l indiqua de ne pas y introduire d’études de droit, car il n’est pas correct que nous nous occupions de ces lois.
Seul un avocat déjà en poste se doit d’agir comme nous l‘avons écrit, et se préserver afin de ne pas se laisser entrainer par ses confrères avocats, qui n’agissent pas selon la sainte Torah.