Date de la Halacha: 5 Cheshvan 5774 9 octobre 2013
Pour l'élévation de la sainte âme de notre maître , couronne et gloire de notre génération, qui a tant donné pour la diffusion de la Torah dans le monde, qui a œuvré toute sa vie pour que cette Torah ne disparaisse jamais, qui a redoré l'identité du judaïsme Séfarade, notre maître Rabbenou Ovadia YOSSEF Ben Gorgié z.ts.l qui nous a quitté dans de rudes souffrances.
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Nos maîtres ont instauré une bénédiction particulière dans la ‘Amida, la prière quotidienne, qui s’appelle Birkatt Ha-Chanim (9ème bénédiction de la ‘Amida de semaine), la bénédiction des années.
À travers cette bénédiction, nous demandons à Hachem de nous gratifier de pluies bénéfiques (Vétenn Tal OuMatar Livrah’a…).
En Erets Israël, on commence à dire cette bénédiction (Barèh’ ‘alénou) dès le soir du 7 H’echvann (cette année 5774, à partir de jeudi soir 10 octobre).
La bénédiction des années est une bénédiction générale qui concerne les besoins des hommes, pour l’abondance qui leur sera accordée du Très Haut.
Parmi ces besoins, la subsistance matérielle (Parnassa) et la bénédiction qui réside dans les actes de l’homme.
Demander la Parnassa
Une personne qui désire demander sa Parnassa d’Hachem à travers la bénédiction des années, est autorisée à le faire, à la condition que sa demande soit correctement formulée et concise. Cette personne peut ajouter sa demande personnelle avant de conclure « Ki E-l Tov OuMétiv Atta Oumvareh’ HaChanim … ».
Dans de nombreux rituels de prières édités de nos jours, il existe un texte prévu pour la demande de la Parnassa dans la bénédiction de « Chéma’ Kolénou ».
Pourquoi ne pas demander les pluies depuis Simh’at Torah ?
Bien qu’il aurait fallu normalement commencer à demander les pluies depuis a sortie de la fête de Chémini ‘Atseret, puisque c’est là que débute réellement la saison des pluies (c’est d’ailleurs pour cela que nous commençons à dire Machiv Ha-Rouah’ Ou-Morid Ha-Guéchem depuis l’office de Moussaf de Chémini ‘Atseret), cependant, nos maîtres n’ont institué la demande des pluies qu’à partir du moment où le juif le plus éloigné d’Erets Israël, qui est venu en pèlerinage à Jérusalem lors de la fête de Souccott, soit rentré chez lui (les juifs les plus éloignés habitaient Bavel – Babylone ou l’Irak actuel). Or, le temps pour attendre à pied, Bavel depuis Jérusalem, correspond précisément à 15 jours, ce qui reporte la demande des pluies au 7 H’echvan, depuis la fin de la fête de Souccott.
En dehors d’Israël
En dehors d’Israël, nous commençons à demander les pluies (en disant Barèh ‘alénou) qu’à partir du 4 décembre au soir lors de la prière de ‘Arvit. Les années où le mois de février possède 29 jours, on commencera à dire Barèh’ ‘alénou à partir du soir du 5 décembre. Tel est l’usage en Europe et aux États-Unis.
Les régions dont le climat est inversé à celui d’Israël ou d’Europe, comme les pays où l’été se situe entre Souccott et Pessah’, ne doivent pas demander les pluies dans la Birkatt Ha-Chanim. De même, ils ne diront pas Machiv ha-Rouah’ Ou-Morid Ha-Guéchem dans la bénédiction de Ata Guibor. Au moment de leur hiver, ils demanderont les pluies dans la bénédiction de Chéma’ Kolénou.
Il existe un statut particulier pour l’Argentine et le Brésil.
En effet, dans ces pays, les saisons sont inversées :
L’été se déroule entre Souccott et Pessah’, et l’hiver, entre Pessah’ et Souccott.
Durant leur été, à Buenos Aires en Argentine, ainsi qu’à São Paulo, au Brésil, des pluies diluviennes s’abattent sur les pays, alors que durant leur hiver, les pluies sont un peu moins importantes.
Une question se pose :
A quelle date les juifs de ces pays, doivent-ils dire Barèh’ ‘alénou ?
Il y a quelques années, le Gaon Rabbi David YOSSEF Chlita s’est penché sur cette question, et après de longues recherches et analyses, aussi bien du point de vue de la Halah’a, aussi bien du point de vue de la réalité dans ces pays-là, est arrivé à la conclusion que les juifs de ces pays d’Amérique du Sud doivent commencer à dire Barèh’ ‘alénou exactement comme les États-Unis et les pays d’Europe, c'est-à-dire, à partir du soir du 4 ou du 5 décembre comme expliqué plus haut.
Son vénéré père, notre maître le Rav Ovadia YOSSEF z.ts.l se range également à cet avis, ainsi que le Gaon Rabbi Chalom COHEN Chlita, et de nombreux autres décisionnaires de notre temps.
Prêter attention dans lors de la ‘Amida afin de ne pas se tromper dans la bénédiction des années et dans la mention de « Machiv HaRouah’ »
A partir du jour où l’on commence à dire Bareh’ ‘Alenou, il faut avoir une grande vigilance afin de ne pas se tromper en continuant à formuler la bénédiction des années comme on le fait durant tout l’été, car hormis le fait de transgresser ainsi l’interdit de réciter des bénédictions en vain, il y a également un grand manquement dans la conduite à avoir lors de la prière, puisqu’on ne prête pas attention à ce que l’on sort de la bouche. De même, vis-à-vis de Machiv HaRouah’ OuMorid HaGuechem, même si lorsqu’une personne se trompe et dit Morid HaTal comme en été, cette personne ne doit pas recommencer pour cela la ‘Amida, malgré tout, les Kabbalistes écrivent que cela représente un grand manquement dans la prière (voir le livre H’emdat Yamim dans les règles de Chémini ‘Atseret). Un minimum d’attention peut suffire à chacun à s’épargner ce genre d’erreurs.
Dans la prochaine Halah’a, nous expliquerons – avec l’aide d’Hachem – d’autres cas particuliers de ce sujet.