Date de la Halacha: 12 Elul 5784 15 septembre 2024
Dans la précédente Halacha, nous avons écrit qu’il existe 4 niveaux de fautes.
Nous avons expliqué qu’il y a des fautes pour lesquelles il n’y a pas de totale expiation tant que le fauteur ne traverse pas certaines épreuves, ou la mort dans certains cas, comme il est dit :
וּפָקַדְתִּי בְשֵׁבֶט פִּשְׁעָם; וּבִנְגָעִים עֲוֹנָם (תהילים פט-לג)
Je châtierai leur rébellion avec un bâton, leur impiété par des fléaux. (Téhilim 89-33)
Après avoir expliqué les généralités de ces notions, nous allons à présent expliquer les exceptions qui en découlent.
Les modes de réparation et les mortifications indiqués par les Kabbalistes
Nous trouvons dans les ouvrages des grands maîtres de la morale, les véritables Kabbalistes, différents modes de réparation pour chaque faute volontaire et involontaire, afin que l’individu puisse réparer totalement sa faute.
Par exemple : nous trouvons dans le saint livre Réchit ‘Ho’hma rédigé par notre maître Rabbi Eliyahou Di VIDACH z.ts.l (Tsfat – ‘Hévron, il y a plus de 400 ans), de lourdes mortifications imposées aux fauteurs, qui doivent observer un certain nombre de jeûnes pour chaque faute commise, ou bien s’immerger dans de l’eau gelée pour expier totalement ses fautes.
Tout ceci selon le programme de repentir connu par les Kabbalistes en fonction de chaque faute.
Cependant, avec l’affaiblissement physique des générations, il nous est devenu impossible d’observer tous les jeûnes prescrits par les Kabbalistes pour la réparation des fautes.
C’est pourquoi, il ne faut pas observer ces programmes de réparation.
L’ouvrage « Lachon ‘Ha’hamim » de Rabbenou Yossef ‘HAÏM
Jusqu'à ce que se lève notre maître Rabbenou Yossef ‘HAÏM z.ts.l de Bagdad, et rédigea il y a plus de 100 ans son ouvrage « Lachon ‘Ha’hamim » dans lequel se trouvent des modes de réparation pour plusieurs types de fautes.
L’ouvrage est rédigé dans son intégralité selon les grandes connaissances de Rabbenou Yossef H’AÏM, qui n’avait pas son pareil parmi les Kabbalistes, et il se montra très souple vis-à-vis du programme de repentir.
Cependant, même selon ses propos, le fauteur doit malgré tout observer certains jeûnes pour chaque faute commise.
Dans certains cas, le fauteur doit observer 100 jeûnes pour expier les fautes commises, et tout le monde n’en a pas forcément la capacité.
La chute des générations
On ressent déjà la faiblesse physique qui s’est abattue sur le monde entre la génération précédente et la nôtre, car il y a seulement environ 40 ans, vivaient parmi nous des gens qui jeûnaient plusieurs jours consécutifs, tout en fonctionnant normalement.
On sait que le Tsaddik Rabbi Réouven CHARAVANI z.ts.l jeûnait du samedi soir au vendredi soir de façon consécutive, tout en étudiant la Torah sans interruption.
Le Tsaddik Rabbi Israël ABEH’SIRA (Baba Salé) z.ts.l faisait de même, sans la moindre gêne physique, et il vécut longtemps. Il est certain que nous ne pourrions surmonter autant de jeûnes.
L’institution de Rabbi Its’hak ELAFYA – Le jeûne de la parole
C’est pour cette raison qu’il y a environ 80 ans, l’un de nos grands maîtres de Jérusalem – Rabbi Its’hak ELAFYA z.ts.l, qui était un homme saint qui a accompli des miracles – a établi le programme du « jeûne de la parole » (« Ta’anit Dibbour ») en diffusant le fait que celui qui observe un jeûne de la parole, c'est-à-dire, ne pas prononcer de paroles profanes durant une journée entière et consacrer toutes ses paroles à l’étude de la Torah et à la prière, un tel jeûne de la parole équivaut - à lui seul - à plusieurs dizaines de jeûnes, et cela constitue une grande réparation des fautes.
Il est donc souhaitable et juste pour chacun de se trouver au moins un jour durant cette période et d’observer le jeûne de la parole durant un jour entier, en le consacrant à la Torah et à la prière, et mériter ainsi une grande expiation de ses fautes.
Même notre maître le Rav Ovadia YOSSEF z.ts.l conseilla plusieurs fois à ses élèves d’adopter l’attitude de Rabbi Its’hak ELAFYA et d’observer des jeûnes de la parole.
L’étude de la Torah l’emporte sur tout
Le moyen le plus efficace pour se faire pardonner ses fautes reste l’étude de la Torah, car la Torah a pour propriété de sauver la personne des épreuves, comme nos maîtres l’enseignent dans la Guémara Béra’hot (5a) : celui qui s’adonne à l’étude de la Torah, les épreuves s’éloigneront de lui.
Ceci est valable même pour une personne qui a fauté de façon considérable et qui a atteint un niveau de transgression très élevé, s’il motive son cœur à se repentir, qu’il abandonne la faute et s’assoit pour étudier la Torah, celle-ci le sauvera des épreuves. (Voir ce qu’a écrit notre maître le Rav z.ts.l dans son livre de Dérachot, Darouch 7 sur Chabbat Chouva).
De plus, l’étude de la Torah expie ses fautes.
Nous avons pu constater de nous-mêmes que lorsque des gens venaient consulter notre grand maître le Rav Ovadia YOSSEF z.ts.l pour lui demander un moyen de réparer des fautes qu’ils ont commises, notre maître suggéra très souvent à ces personnes d’étudier le sujet en rapport avec la faute commise.
Par exemple, s’il s’agissait d’une profanation de Chabbat, il leur suggérait d’étudier les Halachot relatives à Chabbat et de se montrer désormais très méticuleux dans ces Halachot, et par cela, la personne obtiendra une réparation pour sa faute, elle se préservera également des épreuves, et elle sera acceptée devant Hachem. (Le Rav Ya’akov SASSON Chlita - directeur de notre site Halacha Yomit et digne petit-fils de notre maître le Rav z.ts.l - a déjà écrit dans son livre Avir Ha-Ro’im que même une femme qui étudie la Torah, cette étude l’aidera à expier ses fautes).
Les laïcs qui reviennent à la Torah
Tout ce que l’on vient de dire s’adresse à celui qui a fauté volontairement.
Mais il faut savoir qu’une personne ayant été éduquée depuis son enfance dans la laïcité, et qui a ensuite mérité qu’Hachem stimule son cœur à se repentir, une telle personne n’a pas le statut de celui qui a fauté de façon volontaire, et il faut se montrer souple envers une telle personne concernant son repentir.
Elle devra s’efforcer d’étudier la Torah, d’être assidue dans sa nouvelle voie, et de s’attacher aux sages de la Torah, ainsi son repentir sera agréé.