Halacha pour mercredi 13 Sivan 5773 22 mai 2013              

La Halacha est dédiée :
Pour la guérison totale de Gabriel Ben Sultana (Teboul), Max Mordé'haï Ben Oraïda (Mimouni), Raoul Chaoul Ben Yéchou'a (Assouline), parmi tous les malades d'Israël

Date de la Halacha: 13 Sivan 5773 22 mai 2013

Catégorie: General


La bénédiction de « Chéh’alak Mé-H’oh’mato Liréav »

Question : Est-ce que même de notre époque, lorsque nous voyons un grand sage de la Torah, devons-nous réciter la bénédiction « Ché-H’alak Mé-H’oh’mato Liréav », et devons-nous la réciter avec le Nom d’Hachem ?
   
Réponse : Une Baraïta est enseignée dans la Guémara Bra’hot (58a) qui traite des bénédictions récitées à la vue de certains évenements :
Lorsque l’on voit un érudit des sages d’Israël, on doit dire la bénédiction suivante :
Barou’h She’halak Me’ho’hmato Liréav.
Traduction : Tu es Bénis (Tu es la source de la Bénédiction) (toi) qui a donné de Sa sagesse à ceux qui Le craignent
Or, nous avons déjà expliqué (dans une Halah’a qui traitait de la bénédiction sur les éclaires et sur le tonnerre) que toute bénédiction qui ne contient pas le Nom d’Hachem, ainsi que l’expression de Sa Royauté (Chem OuMal’hout) n’est pas une bénédiction.
Il faut donc réciter cette Bra’ha avec Shem OuMal’hout en disant :
Barou’h Ata A-D-O-N-A-Ï Elohenou Mele’h Ha’olam She’halak Me’ho’hmato Liréav.
Traduction : Tu es Bénis Hashem (Tu es la source de la Bénédiction) Notre Dieu, Roi du Monde, qui a donné de Sa sagesse à ceux qui Le craignent
 
Cependant, les décisionnaires discutent sur le fait de la réciter de notre époque.
En effet, selon certains, cette bénédiction n’aurait été instituée que pour les sages de l’époque du Talmud, et de l’époque suivante, dont l’érudition dans la Torah était très grande. Mais de notre époque où, malheureusement, la sagesse dans la Torah a diminuée, puisque « si les sages des générations précédentes sont comparables à des Anges, nous, nous ne sommes que des êtres humains » (langage emprunté à la Guémara), et ceci, bien que l’érudition dans la Torah des Grands décisionnaires de notre temps, reste encore incommensurable, il faudrait donc – selon cet avis – s’abstenir de réciter cette bénédiction, de notre époque.
 
Mais le Gaon ‘Hayé Adam (règle 63) réfute cette opinion, en utilisant comme argument, ce qui est enseigné dans la Guémara Bra’hot (58b) citée par le TOUR :
Lorsque l’on voit un grand sage de la Torah, d’une grande renommée, on doit dire :
Barou’h Ata A-D-O-N-A-Ï Elohenou Mele’h Ha’olam ‘Ha’ham Harazim.
Traduction : Tu es Bénis Hashem (Tu es la source de la Bénédiction) Notre Dieu, Roi du Monde, le Sage qui maîtrise les secrets.
Or, le TOUR rapporte cette Guémara en tant que Hala’ha. Il en découle donc qu’il existe 2 bénédiction :
Une pour le grand sage de grande renommée, qui est la bénédiction de « ‘Ha’ham Harazim », pour laquelle nous pouvons supposer qu’il n’y a plus d’érudit assez grand de notre époque, pour que l’on puisse réciter cette bénédiction.
Une autre pour tout érudit de la Torah, qui est celle de « She’halak Me’ho’hmato Liréav », pour laquelle, il est certain que l’on peut la réciter à la vue des grands érudits dont Hashem nous a gratifié de notre temps, et qui nous abreuvent de leur Torah.
 
Notre maître le Rav Ovadia YOSSEF shalita s’est longuement étendue sur cette question dans plusieurs de ses ouvrages (Shout Ye’havé Da’at tome 4 chap.15, et tome 5 page 281, ainsi que dans Shout Yabiya’ Omer tome 4 page 265), et il prouve également que l’essentiel selon la Hala’ha est, qu’il faut réciter cette bénédiction même de notre époque, conformément à l’opinion de MARAN qui rapporte la formule de cette bénédiction dans le Shoul’han ‘Arou’h (Ora’h ‘Haïm chap.224 parag.6), ainsi que toutes les Hala’hot sur le comportement envers l’érudit de la Torah (Yoré Déa chap.243).
Or, comme nous le savons, MARAN vivait il y a environ 500 ans, et non pas à l’époque du Talmudique, ni post Talmudique.
                                                                                        
C’est ainsi que tranche également le Gaon Rabbi Shémouel WOZNER (Halevi) shalita dans son livre Shout Shevet Halevi, mais il ajoute qu’il ne faut pas réciter cette bénédiction sur tout érudit de la Torah (bien que pour ce qui est des règles du respect de l’érudit,  tous les érudits de la Torah sont égaux), mais seulement sur un érudits de la Torah dont la connaissance dans la Torah a déjà été éprouvée, qui étudie la Torah de façon désintéressée, et qui est populaire aux yeux de ceux de sa génération. Il atteste que lorsque le Gaon Rabbi Yossef ROZZIN z.ts.l, l’auteur du Tsafnat Pa’nea’h s’est rendu dans la ville de Vienne (Autriche), toute la communauté a récité la bénédiction de « She’halak Me’ho’hmato Liréav » en le voyant.
De même, le Gaon Rabbi Shélomo Zalman OYERBACH z.ts.l raconte dans son livre Hali’hot Shelomo, qu’il a un jour rendu visite au Gaon ‘Hazon Ish z.ts.l en compagnie du Gaon Rabbi David BEHRN z.ts.l, et que celui-ci a récité cette bénédiction en voyant l’auteur du ‘Hazon Ish, sans que ce dernier ne lui en fasse la moindre remarque.
Tel est également l’usage chez de nombreuses personnes lorsqu’elles voient notre maître le Rav Ovadia YOSSEF shalita, chacun récite cette bénédiction en le voyant.
De même, lorsque l’on voit d’autres érudits de la Torah de notre génération, qui maîtrisent la Hala’ha sur le plan pratique, on doit réciter cette bénédiction.
 
Il reste à préciser que cette bénédiction ne se récite qu’une fois par mois (quand il s’agit du même érudit).    
 
Ne serait-ce que récemment, lorsque notre maître le Rav Ovadia YOSSEF Chlita observa les 7 jours de deuil sur la disparition de son fils, un des grands dirigeants de Yéchiva de notre époque – le Roch Yéchiva de Béer Ya’akov – rendit visite à notre maître le Rav Chlita pour lui apporter sa consolation. Dans sa conversation, il raconta que son père (le Rav Moché Chémouel CHAPIRA) était un ami intime de notre maître le Rav Chlita depuis le temps où il étudiait avec le Gaon de BRISK. Puis, avec une grande soumission et beaucoup de révérence,  il récita la bénédiction de « She’halak Me’ho’hmato Liréav », et notre maître le Rav Chlita ne lui en fit aucune remarque.
 
De même, il y a environ 2 ans, lorsque le Gaon Rabbi Sarya DIBLETSKY Chalita rendit visite à notre maître le Rav Chlita, il récita lui-aussi cette bénédiction et notre maître le Rav Chlita ne lui en fit aucune remarque (même si ce même Gaon avait auparavant rendu visite au Gaon Rabbi Yossef Chalom ELYACHIV ztsl qui lui aurait signifié qu’il n’y avait pas lieu selon lui de réciter cette bénédiction de notre époque, malgré tout, ce Gaon persista dans son usage et récita cette bénédiction en voyant notre maître le Rav Chlita).

Nous constatons à partir de là qu’ily a lieu de réciter cette bénédiction même de notre époque à la vue des grands décisionnaires de la génération. Qu’Hachem nous donne le mérite de voir par leur lumière pour une longue vie, Amen.

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