Halacha pour jeudi 12 Tevet 5779 20 décembre 2018              

Pour la Réfoua Chélema de
Maxime Moché Ben Sarah (Amar),
parmi tous les malades d'Israël.

Dédié par David PITOUN

Date de la Halacha: 12 Tevet 5779 20 décembre 2018

Catégorie: Chabbat


Voyager à bord du bateau d’un juif le jour de Chabbat

Question: Est-il permis de voyager à bord d’un bateau juif, dont le capitaine et l’équipage sont majoritairement juifs, lorsqu’on sait que le voyage se poursuivra également le jour de Chabbat?

Réponse:

Le fait de voyager en bateau le jour de Chabbat
La règle en elle-même, concernant le fait de voyager à bord d’un bateau, lorsqu’on sait que celui-ci se trouvera en pleine mer également le jour de Chabbat, n’est pas une règle évidente.
Cependant, si le voyage est destiné à une Mitsva, comme quelqu’un qui voyage de l’étranger vers Erets Israël, il est permis de voyager à bord d’un bateau, même la veille de Chabbat (vendredi).
Mais s’il s’agit d’un voyage qui n’est pas destiné à une Mitsva, comme un voyage d’affaire ou autre, on ne doit autoriser ce voyage à bord d’un bateau qu’en début de semaine, un dimanche, un lundi ou un mardi. Dans certains cas, il est permis également de voyager le mercredi. (Ces règles sont expliquées dans le Choul’han ‘Arou’h au chap.248. Voir le paragraphe 4).

Dans ces conditions, si par la suite lorsqu’arrive le Chabbat l’équipage est forcé de profaner Chabbat pour des raisons de danger, il leur sera permis de profaner le Chabbat, car rien ne se dresse devant le danger de mort.
C’est pour cette raison que dans les générations passées, on avait l’usage (si le voyage était entamé en début de semaine comme expliqué plus haut) de piloter le bateau même le jour de Chabbat, même lorsque l’équipage était juif, car ils n’avaient pas la possibilité de jeter l’ancre en pleine mer, et le fait d’interrompre leur voyage en mer les exposait à une situation de danger.

La différence de notre époque
Mais de notre époque – avec le développement de la technologie – il ne fait pas le moindre doute que les équipages de bateaux peuvent facilement arrêter le bateau durant toute la durée du Chabbat, en accostant dans un port.
Cela signifie que ceux qui poursuivent leur traversée en continuant à piloter le bateau pendant Chabbat en profanant le Chabbat, commettent un véritable interdit qui ne possède absolument pas d’autorisation.

C’est pour cette raison que l’ADMOUR de Loubavitch z.ts.l (le Rabbi de Chabad) avait diffusé il y a quelques décennies son opinion aux Rabbanim d’Erets Israël, en écrivant qu’il avait consulté des experts en la matière qui attestaient qu’il n’y avait pas le moindre danger en jetant l’ancre le vendredi en pleine mer, car il existe plusieurs iles et ports sur leur chemin.
Il réfuta très fortement les propos de ceux qui prétendent que le pilotage du bateau s’effectue de manière automatique sans contact humain, car l’expérience démontra le contraire.

Il cita au nom de son beau-père, l’ADMOUR précédent z.ts.l, que certains prétendent que le fait de jeter l’ancre durant toute la durée du Chabbat occasionnerait des pertes financière très importantes à l’état, argument que son beau-père l’ADMOUR précédent z.ts.l repoussa en le comparant à quelqu’un qui éteindrait un incendie avec du pétrole, en pensant l’éteindre alors qu’il ne ferait que l’augmenter.
Il en est de même pour ceux qui pensent qu’en profanant le Chabbat on évite des pertes financières alors que le Chabbat est LA source de la bénédiction, et c’est justement sa profanation qui occasionne les plus grandes pertes à l’ensemble de l’état.

Telle est également l’opinion des grands de la génération précédente, et parmi eux le Gaon Rabbi Its’hak WEISS z.ts.l (dans Chou’t Min’hat Its’hak vol.2 chap.106), et d’autres…
C’est pourquoi, notre maitre le Rav Ovadia YOSSEF z.ts.l écrit (dans ‘Hazon Ovadia-Chabbat vol.1 page 112) qu’il ne faut pas autoriser à voyager dans ces bateaux sur lesquels on sait qu’au final ils transgresseront le Chabbat. Il réfute les propos d’un des Guéonim de la génération qui émet des arguments pour autoriser.
Notre maitre le Rav z.ts.l conclu ses propos en ces termes:
« Celui qui craint la parole Divine, doit empêcher son pied de marcher dans leur voie, et il sera digne de la Bénédiction du bien. »

En conclusion: On ne doit pas voyager à bord de bateaux juifs, lorsqu’on sait que durant le voyage ils profaneront le Chabbat sans raisons concrètes de danger de mort.

< < La Halacha précédente Halacha suivante > >