Date de la Halacha: 29 Cheshvan 5784 13 novembre 2023
Lorsque l’on voit un éclair, on doit réciter la bénédiction suivante :
Barou’h Ata A-D-O-N-A-Ï Elo-Hénou Mélè’h Ha’olam ‘Ossé Ma’assé Béréchit.
Lorsque l’on entend le tonnerre, on doit réciter la bénédiction suivante :
Barou’h Ata A-D-O-N-A-Ï Elo-Hénou Mélè’h Ha’olam Chéko’ho Ougvourato Malé ‘Olam.
Combien de temps pour réciter ces bénédictions ?
Il faut impérativement réciter ces bénédictions immédiatement après avoir vu l’éclair ou entendu le tonnerre. Dans tous les cas, on ne doit pas réciter ces bénédictions au-delà du laps de temps nécessaire pour dire les mots « Chalom ‘Alé’ha Rabbi » (pas plus d’une seconde), après que l’on a vu l’éclair ou que l’on a entendu le tonnerre. Si ce temps s’est écoulé, il ne faut pas réciter ces bénédictions, et il faudra attendre le prochain éclair ou le prochain tonnerre pour réciter.
[Ce laps de temps ne doit pas être dépassé entre le début du coup de tonner ou de l’éclair, et le début de la bénédiction.]
Doit-on réciter ces bénédictions avec la mention du Nom d’Hachem ?
Nos maîtres les décisionnaires discutent s’il faut oui ou non réciter ces bénédictions avec Chem OuMal’hout (avec la mention du nom d’Hachem en disant les mots « Ata A.D.O.N.A.Ï Elo-Hénou Méle’h Ha-‘Olam »).
Selon le RAAVAD (un des décisionnaires de l’époque médiévale), il faut réciter ces bénédictions sans le nom d’Hachem, et l’expression de Sa Royauté (c'est-à-dire sans les mots « Ata A-D-O-N-A-Ï Elo-Henou Mele’h Ha’olam »).
Selon cet avis, il faudrait dire : Barou’h ‘Ossé Ma’assé Béréchit pour l’éclair, et Barou’h Chéko’ho Ougvourato Malé ‘Olam pour le tonnerre.
Cependant, la grande majorité de nos maîtres les Richonim (décisionnaires de l’époque médiévale) réfute l’opinion du RAAVAD sur ce point, et selon eux, il faut réciter les bénédictions sur les éclairs et le tonnerre avec Chem OuMal’hout, car la Guémara dit dans le traité Béra’hot (40b) que toute bénédiction qui ne contient pas Chem OuMal’hout, n’est pas une bénédiction.
MARAN Rabbénou Yossef KARO tranche dans le Choul’han ‘Arou’h selon l’opinion majoritaire de ces Richonim, selon lesquels il n’y a pas de différence entre ces 2 bénédictions et toutes les autres que nous récitons, dans tous les cas, nous les récitons avec Chem OuMal’hout.
Les propos du Péta’h Ha-Dévir et l’opinion de notre maître le Rav z.ts.l
Le Gaon Rabbi ‘Haïm PONTRIMOLI z.ts.l – auteur du livre Pétah’ Ha-Dévir (Turquie 19ème siècle) - rapporte que certains ont l’habitude de réciter la bénédiction du tonnerre sans la mention du Chem OuMal’hout.
Dans un premier temps, l’auteur du Péta’h Ha-Dévir exprime son étonnement envers un tel usage, qui n’est pas conforme à la Halacha, puisque toute bénédiction qui ne contient pas Chem OuMal’hout, n’est pas une bénédiction.
Mais ensuite, il justifie leur tradition en avançant l’argument selon lequel nous devons réciter cette bénédiction immédiatement après avoir entendu le tonnerre, et si l’on n’a pas récité la bénédiction à ce moment précis, on peut encore le faire tant que ne s’est pas écoulé le laps de temps de « To’h Kédé Dibour (tant que ne s’est pas écoulé le temps nécessaire pour prononcer les mots « Chalom Alé’ha Rabbi », ce qui ne fait pas plus d’une seconde) et pas davantage. Or, tout le monde n’est pas forcément expert en la matière pour savoir évaluer si ce laps de temps s’est déjà écoulé ou non.
Qui plus est, d’autres paramètres Halachiques entrent en ligne de compte sur ces bénédictions, et ils exigent une compétence particulière.
C’est pour cela - selon le Péta’h Ha-Dévir - que certaines personnes ne récitent pas ces bénédictions avec Chem OuMal’hout.
Mais il conclue ses propos en disant que celui qui maîtrise la Halacha, doit réciter ces 2 bénédictions avec Chem OuMal’hout, tel que l’ont instauré nos maîtres.
Mais notre maître le Rav Ovadia YOSSEF z.ts.l, réfute les propos du Péta’h Ha-Dévir sur ce point, en disant que la Halacha est très claire sur ce sujet, et le fait d’évaluer le laps de temps de « To’h Kédé Dibour » n’exige pas spécialement une sagesse particulière.
Par conséquent, il faut enseigner que ces 2 bénédictions doivent être récitées avec Chem OuMal’hout, tel que l’ont institué nos maîtres, et conformément à l’opinion de la quasi-totalité des décisionnaires et de MARAN dans le Choul’han ‘Arou’h, comme c’est la règle pour toutes les autres bénédictions que nous récitons.
Ceci est l’une des nombreuses règles que notre grand maître le Rav z.ts.l a définitivement fixé pour les générations à venir, que les gens s’habituent à réciter ces bénédictions avec Chem OuMal’hout, conformément à l’opinion de MARAN l’auteur du Choul’han ‘Arouh’.
Les propos de notre grand maître le Rav z.ts.l ont fait des fruits puisqu’un grand nombre de personnes ont changé leur usage sur ce point et récitent désormais ces bénédictions avec Chem OuMal’hout conformément à la Halacha.