En cette période où nous trouvons, à l’approche de la fête de Péssa’h, toutes les communautés du peuple d’Israël – et en particulier les femmes vertueuses de notre peuple - ont l’usage de nettoyer très méticuleusement les maisons de toute crainte de ‘Hamets. Cet usage comporte deux avantages : la vigilance extrême dans le nettoyage de la maison épargne à tous les membres du foyer tout risque de possession de ‘Hamets ; grâce à ce nettoyage minutieux, on aura le privilège de fêter Péssa’h dans la joie, dans une maison prête et disposée en l’honneur de la fête.
Hormis le nettoyage, ces jours sont également destinés aux achats en l’honneur de la fête, afin de célébrer la fête dans la joie.
Cette joie est la réjouissance de Yom Tov au sujet de laquelle nos maîtres nous ont enseigné qu’il faut se réjouir par la nourriture et la boisson, et chacun a le devoir de réjouir également les membres de son foyer durant la fête, par la nourriture et par de beaux vêtements.
Nos maîtres enseignent (Soukka 45b) que celui qui « exprime un attachement envers la fête », en marquant la fête par de bons aliments et de savoureuses boissons, le texte le considèrera comme celui qui a construit un autel et y a réalisé un sacrifice, comme il est dit :
... אִסְרוּ-חַג בַּעֲבֹתִים--עַד קַרְנוֹת, הַמִּזְבֵּחַ. (תהלים ריח-כז)
« … attachez la fête par des liens jusqu’aux angles de l’autel. (Téhilim 118-27)
Il est un devoir pour chacun de s’adonner lui-même aux préparatifs de la fête, sans déléguer les choses, car la Mitsva est plus importante lorsqu’elle est réalisée par l’homme lui-même plutôt que par son délégué. A l’instar des sacrifices réalisés dans le Temple, où les auteurs des sacrifices s’occupaient eux-mêmes d’amener les bêtes au Temple, ainsi ils obtenaient l’expiation de leurs fautes. (Rapporté par les Kabbalistes).
Il faut également se soucier des proches et des voisins, qui n’ont pas la possibilité financière de célébrer dignement la fête. Il faut les aider, financièrement ou par d’autres moyens, afin qu’ils se réjouissent tous.
Les ustensiles de Péssa’h
Pendant Péssa’h, on ne doit pas utiliser les ustensiles que l’on a utilisé durant toute l’année, car ces ustensiles dans lesquels on a cuisiné toute l’année, ont contenu des aliments chauds, et les parois de ces ustensiles ont « absorbé » le goût de ces aliments.
C’est pourquoi, comme nous séparons la vaisselle de viande et celle de lait durant toute l’année, ainsi nous devons séparer la vaisselle de toute l’année et celle de Péssa’h.
Les lois de la Cachérisation des ustensiles pour Pessah’ sont complexes aussi bien du point de vue Halachique, que du point de vue technique.
Notre grand maitre le Rav Ovadia YOSSEF z.ts.l nous a clarifié – à travers ses cours et ses nombreux ouvrages – les lois relatives à la Cachérisation des ustensiles pour Péssa’h.
De notre époque, où l’on vit dans des générations pleines de l’abondance Divine, la plupart des gens possèdent des ustensiles spécifiques à Péssa’h.
Par conséquent, la plupart des gens n’ont absolument pas d’utilité à « Cachériser » des ustensiles spécifiques pour la fête de Péssa’h, excepté les plans de travail de la cuisine, la gazinière ou autre, qu’il est nécessaire de Cachériser.
Nous allons d’abord expliquer brièvement la définition de la Cachérisation, et ensuite nous expliquerons quelques règles les plus fréquentes et les plus nécessaires.
« Kébol’o, Ka’h Polto »
Le procédé de Cachérisation de tout ustensile fait de métal ou de plastique dépend de son mode d’utilisation, car nous avons un grand principe selon lequel : un ustensile « rejette comme il absorbe » (Kébol’o, Ka’h Polto).
Par conséquent, un ustensile dans lequel on a fait cuire du ‘Hamets au moyen d’un liquide - comme une marmite ou une casserole sur le feu - doit être cachérisé par Hag’ala, c'est-à-dire, être immergé à l’intérieur d’un ustensile qui se trouve sur le feu, et qui est rempli d’eau bouillante.
Il faut impérativement que l’eau bouillante dans laquelle on va immerger l’ustensile à cachériser soit celle qui se trouve à l’intérieur du Kéli Richon (dans une marmite qui se trouve sur le feu).
(C'est-à-dire, il faut immerger l’ustensile à Cachériser, exclusivement dans un ustensile contenant de l’eau bouillante et qui se trouve encore sur le feu, et non dans de l’eau qui a bouilli sur le feu et qui a été ensuite transvidée dans un autre ustensile, car ce nouvel ustensile s’appelle « Kéli Chéni ». Or, l’eau bouillante qui se trouve dans un Kéli Chéni, n’a pas la capacité suffisante pour causer le rejet de ce qui est absorbé dans les parois de l’ustensile à Cachériser.)
Cachérisation de couverts
C’est pourquoi, les couteaux, cuillères et autres couverts ‘Hamets, si l’on veut les utiliser pour Péssa’h, ils peuvent être Cachérisés en les immergeant dans l’eau bouillante de la bouilloire électrique (Koumkoum), en trempant d’abord un côté du couteau, et ensuite l’autre côté (il faut veiller à éteindre la bouilloire électrique au moment précis où on immerge les couverts mais lorsque l’eau est encore bouillante, par crainte d’électrocution).
Si les manches des couteaux sont faits de bois, il est impossible de les Cachériser par Hag’ala.
Bien entendu, avant la Hag’ala, il faut veiller à nettoyer correctement l’ustensile de toute trace de saleté ou de rouille. Il faut s’efforcer de ne pas utiliser un ustensile qui a servi avec du ‘Hamets durant 24h avant de le Cachériser par Ha’gala.
Les ustensiles en bois
Les ustensiles en bois ont le même statut que les ustensiles en métal, et leur mode de Cachérisation est le même que celui des ustensiles en métal.
De ce fait, si l’ustensile en bois a été introduit dans une marmite chaude contenant un plat ‘Hamets sur le feu, cette ustensile devra être Cachérisé par Ha’gala dans une marmite d’eau bouillante sur le feu comme nous l’avons expliqué.
Et ainsi pour tout autre cas similaire.
La règle est la même au sujet des ustensiles faits en os
De notre époque, ce type d’ustensiles n’est pas très courant.
Les ustensiles qui nécessitent un passage à la flamme (« Liboun »)
Les broches et les grilles que l’on utilise directement avec le feu, sans la présence du moindre liquide, nécessitent une Cachérisation par Liboun, c'est-à-dire, un passage à la flamme jusqu’à produire des étincelles, ce qui correspond au stade où le métal devient rouge.
Il en est de même pour un ustensile dans lequel on fait cuire un gâteau sur les feux de la gazinière, durant toute l’année.
La Cachérisation de cet ustensile ne peut se faire que par Liboun total, c'est-à-dire, jusqu’à produire des étincelles.
Mais généralement, ces ustensiles ne sont pas assez résistants pour supporter ce genre de traitement, et c'est pourquoi il faut acheter des ustensiles à gâteaux spécialement pour Péssa’h.
Mais par contre, une marmite dans laquelle on a cuit du ‘Hamets avec un liquide, cette marmite est tout à fait cachérisable par immersion dans de l’eau bouillante (Hag’ala) selon les conditions citées plus haut, si l’on désire l’utiliser pour Péssa’h.
Dans la prochaine Halacha, nous expliquerons – avec l’aide d’Hachem - encore d’autres détails sur ce sujet.