Le 33ème du ‘Omer est un jour de joie et d’allégresse, en l’honneur du Tana Rabbi Chim’on Bar Yoh’aï.
Cette festivité a des sources dans les enseignements des décisionnaires.
C’est pourquoi, nous avons l’usage d’intensifier la joie ce jour-là, et nous ne disons pas de Tah’anoun (supplications journalières) durant cette journée.
Cette année (5781), Lag La-’Omer tombe - avec l’aide d’Hachem – Jeudi soir et vendredi
Selon la légende, le 33ème jour du ‘Omer marque l’anniversaire de la disparition de Rabbi Chim’on Bar Yoh’aï.
Le Gaon auteur du Chou’t Choel Ou-Méchiv s’étonne de cela, car si cette date était réellement la date de la disparition de Rabbi Chim’on, nous ne devrions pas nous réjouir ce jour-là, car on ne peut se réjouir le jour de la disparition des Tsaddikim.
Mais le Gaon auteur du Chou’t Chem Arieh écrit que les festivités de ce jour sont en rapport avec ce qui est enseigné dans la Guémara Chabbat (33b):
Les autorités de Rome avaient décrété la condamnation à mort de Rabbi Chim’on Bar Yoh’aï, mais il bénéficia d’un miracle et se cacha dans une grotte. Il fut ainsi sauvé de la mort. C’est pour cette raison que nous nous réjouissons ce jour-là qui est la date d’anniversaire de sa sortie de la grotte, afin d’exprimer notre reconnaissance à Hachem pour lui avoir réalisé ce miracle.
Concernant le fait que le 33ème jour du ‘Omer est la date d’anniversaire de la disparition de Rabbi Chim’on Bar Yoh’aï, notre maître le H’YDA écrit qu’en réalité ceci n’est pas vrai, et celui qui le prétend, fait erreur.
En effet, Rabbi Chémouel VITTAL (le fils de Rabbi H’aïm Vittal, élève de notre maître le ARI Zal) s’est longuement étendu sur le sens mystique des jours du ‘Omer et du 33ème jour, et n’a pas fait une seule fois mention du fait que ce jour-là est la date d’anniversaire de la disparition de Rabbi Chim’on Bar Yoh’aï.
C’est pourquoi, selon notre maître le H’YDA, les festivités de Lag Ba-‘Omer ont pour raison essentielle l’ordination des 5 derniers élèves de Rabbi ‘Akiva, qui ont redonné vie spirituelle au monde par leur Torah, et dont Rabbi Chim’on fait partie. C’est de la Torah de ces 5 derniers sages que nous nous abreuvons jusqu’à notre époque.
C’est également l’opinion du Péri H’adach selon qui nous nous réjouissons pour les 5 derniers élèves de Rabbi ‘Akiva restés en vie, et qui ont diffusé la lumière de la Torah à travers le monde.
Certains ont l’usage de monter en pèlerinage sur la tombe de Rabbi Chim’on le jour de Lag Ba-‘Omer, afin d’y prononcer de nombreuses prières et supplications, ainsi que des chapitres des Téhilim.
Nos maîtres enseignent dans la Guémara Baba Batra (78b):
« Faisons les comptes ! » Faisons le compte du monde et évaluons la perte occasionnée par l’accomplissement d’une Mitsva en comparaison au gain qu’elle rapporte, ainsi que le gain que rapporte une faute en comparaison à la perte qu’elle occasionne.
C'est-à-dire: Chacun se doit, avant d’accomplir un acte, de méditer pour savoir si cet acte plait à Hachem. Par conséquent, avant de prendre la décision de monter en pèlerinage à Lag Ba-‘Omer pour visiter les tombes des Tsaddikim, de réfléchir et méditer correctement afin de définir si son voyage est réellement « rentable » de tous les points de vues, pour ne pas que ses efforts soient vains.
Le Sédé H’emed écrit que c’est le 33ème jour du ‘Omer que furent dévoilés les secrets de la Torah à Rabbi Chim’on Bar Yoh’aï, et c’est ce jour qu’il reçut l’ordination. C'est pourquoi nous nous réjouissons ce jour-là. Il atteste que c’est ainsi qu’ont écrit les Guéonim de la ville Tibériade, de son temps.
Rabbénou H’aïm VITTAL écrit:
« J’ai vu mon maître le ARI Zal se rendre sur la tombe de Rabbi Chim’on Bar Yoh’aï et sur celle de Rabbi El’azar son fils, le jour de Lag Ba-‘Omer. Il y est resté- lui et les gens qui l’accompagnaient - durant 3 jours. C’était lorsqu’il est arrivé la première fois d’Égypte (car le ARI était devenu orphelin de son père lorsqu’il était encore enfant, et avait trouvé refuge avec sa mère auprès de son oncle en Egypte), mais j’ignore s’il maitrisait déjà la sagesse extraordinaire qu’il atteint plus tard. Le Rav Rabbi Yonatan SAGUISS m’a attesté qu’avant que je ne vienne apprendre la Torah de mon maître, le ARI Zal avait pris son fils et l’avait emmené sur la tombe de Rabbi Chim’on. Il lui fit sa première coupe de cheveux comme le veut la tradition. Il donna ensuite un grand festin dans la joie. » Rabbénou H’aïm VITTAL conclut en disant: « Je n’ai écrit tout ceci que pour montrer que cet usage est fondé. »
Le Gaon Rabbi Yona NAVON (le maître du H’YDA. (Il ne possède pratiquement pas sa pareille dans le domaine de la décision Halah’ique. Il faisait partie des grands de Jérusalem. Il était aussi un grand H’assid et Kabbaliste. Il a disparu par la faute de la génération à l’âge de 47 ans, en 5510, 1760) écrit que selon l’usage répandu dans la ville de Jérusalem, on fait une grande fête lors de la première coupe de cheveux de l’enfant, par affection pour la Mitsva de laisser les coins de la tête sans y couper les cheveux, ce qui signifie que l’on ne coupe pas complètement les cheveux qui se trouvent dans les côtés de la tête, et ainsi nous accomplissons la Mitsva « Vous ne couperez pas les coins de la tête. »
Qu’il en soit la volonté d’Hachem que le mérite de Rabbi Chim’on Bar Yoh’aï et Rabbi El’azar son fils nous protège à nous tous, ainsi qu’à tout le peuple d’Israël, et que nous méritions de faire une Téchouva sincère, qui amènera la Guéoula (la rédemption finale) très rapidement, AMEN.