Durant chacun des 7 jours de la fête de Soukkot, la gloire des 7 Grands Ouchpizinn réside sous la Soukka (les Ouchpizinn sont les invités spirituels qui viennent sous la Soukka : Avraham, Its’hak, Ya’akov, Moché, Aharon, Yossef et David, un invité par jour).
Ce sujet est à la fois profond et abstrait, par opposition à la croyance populaire, selon laquelle les âmes de ces Tsaddikim viennent sous la Soukka et se délectent des conversations des convives. Il n’en est rien.
Le sujet des Ouchpizinn possède une terrible profondeur et une grande signification selon la Kabbala (le sens mystique de la Torah), car il prend sa source dans la Kabbala, dans le Zohar Ha-Kadoch, et non dans le sens littérale de la Torah.
Dére’h Erets (le savoir-vivre)
Nos maîtres les décisionnaires – le Gaon auteur du Réchitt ‘Ho’hma, le Gaon auteur du Chéné Lou’hott Ha-Bérit (Chla Ha-Kadoch), et d’autres – écrivent qu’étant donné que la gloire et la sainteté des Ouchpizinn sont présentes dans la Soukka, il faut avoir la vigilance de s’y comporter avec Dére’h Erets, de manière respectable et avec prestige, car hormis cela, la sainteté de la Soukka elle-même est très grande, comme l’enseignent nos maîtres dans la Guémara Soukka (9a) : Le Nom d’Hachem réside sur les bois de la Soukka.
Il n’est donc pas digne d’avoir des propos futiles sous la Soukka, mais essentiellement des propos de Torah.
Les décisionnaires écrivent qu’il ne faut pas s’adonner à des jeux profanes sous la Soukka, comme les jeux de cartes ou d‘Echecs ou autres.
Il faut particulièrement avoir la vigilance de maîtriser sa colère et son exigence personnelle sous la Soukka, et ne pas élever la voix à l’encontre des membres de son foyer.
Tout ceci en l’honneur des saints et prestigieux invités, les Ouchpizinn.
Notre maître le Rav Ovadia YOSSEF z.ts.l (‘Hazon Ovadia-Soukkot page 147) conclut ceci en disant que celui (ou celle) qui s’efforce de ne prononcer que des propos de Torah sous la Soukka, Hachem lui déversera une abondance de sainteté et de pureté par les 7 grands et saints Ouchpizinn, et il réussira dans toutes ses entreprises.
Cependant, « Le sage a les yeux dans sa tête » (Kohélett 2-14), et il faut donc agir avec sagesse, car tous les membres du foyer sont présents sous la Soukka, et il n’est pas toujours approprié de ne pas leur adresser la moindre parole sous la Soukka, puisqu’une telle attitude pourrait leur assombrir la joie de la fête.
Il faut donc adopter une attitude équilibrée.
L’essentiel est de ne pas avoir de conversations véritablement futiles, comme les sujets de politique ou autre.
La part des Ouchpizinn
Il est expliqué dans le Zohar Ha-Kadoch qu’il faut offrir selon ses possibilités la « part de nourriture » des Ouchpizinn de la Soukka, car les Ouchpizinn ne mangent pas.
Il est donc juste d’offrir et de multiplier à la Tsédaka la veille de Soukkot les parts de nourritures que de tels invités auraient consommées.
Il est possible de le faire même pendant la fête de Soukkot elle-même, afin de réjouir les nécessiteux et leur offrir la part de nourriture qu’il aurait été digne d’offrir aux Ouchpizinn.
Dans les générations passées, les gens d’un haut niveau spirituel veillaient à inviter des nécessiteux sous la Soukka.
De notre époque, il est généralement suffisant de veiller à leur fournir de quoi acheter tout le nécessaire pour la fête, avec largesse.
Une anecdote est rapportée dans des livres saints (principalement dans le livre ‘Hémdatt Yamim-Soukkot vol.3 note 16) au sujet d’un homme d’un très haut niveau spirituel, qui siégeait sous sa Soukka en compagnie d’érudits dans la Torah.
Un nécessiteux - à l’apparence très simple et qui allait de maison en maison - se présenta. Le maître de maison l’aperçu et se leva immédiatement pour l’accueillir en lui tendant la main. Il l’installa à table et lui dit :
« Je suis très heureux qu’Hachem m’ait donné le mérite de te recevoir sous ma Soukka ! »
Durant la nuit, le maître de maison fit un rêve dans lequel il se noyait en pleine mer.
Il vit dans son rêve ce même nécessiteux qu’il avait accueilli sous sa Soukka.
Le nécessiteux lui tendit la main et le sauva de la noyade.
Le maître de maison l’enlaça et l’embrassa en le remerciant de tout son cœur.
Il lui demanda : « Qui es-tu, toi qui m’a sauvé de la noyade ?! »
Le nécessiteux lui répondit : « Je suis Avraham ton ancêtre, et je suis venu aujourd’hui dans ta Soukka sous l’apparence de ce nécessiteux. Sois heureux, toi parmi tous les Tsaddikim ! Je te promets qu’aucun mauvais décret ne touchera ton foyer. Tu seras toujours réjoui et apaisé. »
Il ajouta d’autres bénédictions.
Le maître de maison se réveilla.
Il se développa considérablement dans la Torah, et il ne manqua de rien jusqu’à la fin de sa vie.