Il existe un enseignement notoire de nos maîtres selon lequel, un mauvais décret peut être promulgué sur un homme depuis le Ciel, mais
'' ותשובה, ותפילה וצדקה מעבירין את רוע הגזירה ''
« Le Repentir, la Prière et la Charité annulent les mauvais décrets ».
Le repentir (Téchouva)
Le repentir désigne évidemment le devoir de se repentir, car chaque individu a le devoir de procéder à une introspection, de vérifier ses actions, et d’améliorer son comportement.
Ceci inclus l’usage de s’imposer des jours de jeûne pendant cette période, comme le faisaient certains dans les générations passées.
Et même de notre époque, beaucoup ont l’usage de se sanctifier en s’interdisant le superflu, en ne multipliant pas les repas et les aliments de gourmandise, et certainement pas en s’adonnant à des distractions diverses, car ces jours doivent être saints pour Hachem.
La prière (Téfila)
La prière désigne une prière dite avec concentration (Kavana), avec un cœur brisé et abattu, et même avec des larmes, comme il est dit dans Téhilim :
... לֵב-נִשְׁבָּר וְנִדְכֶּה-- אֱלֹקים, לֹא תִבְזֶה. (תהלים נא-יט)
« … un cœur brisé et abattu, ô Hachem, tu ne le dédaignes pas. » (Téhilim 51-19)
Lorsque l’on s’imprègne des mots de la prière, on commence à ressentir une véritable communion avec les termes merveilleux de la prière, en particulier lors de la ‘Amida.
La personne qui se concentre correctement dans sa prière, gagne le grand mérite que celle-ci soit agréée, comme il est dit :
... תָּכִין לִבָּם, תַּקְשִׁיב אָזְנֶךָ. (תהלים י-יז)
… Tu prépares leur cœur, tu leur prêtes l’oreille. (Téhilim 10-17).
Celui dont Hachem « prépare » le cœur, et qui a le mérite de prier avec concentration, cela représente un signe pour cette personne, et aussi un mérite, que sa prière sera acceptée.
La Charité (Tsédaka)
La Tsédaka désigne le devoir de donner la Tsédaka, qu’il faut multiplier – en particulier ces jours-ci – avec un cœur joyeux.
Cependant, lorsqu’on désire donner de l’argent à la Tsédaka, il faut avoir la vigilance de dire au préalable « Bli Néder » (« sans faire le vœux »), sauf si l’on donne immédiatement ce que l’on désire donner, afin de ne pas trébucher sur le gravissime interdit des Nédarim (vœux) non honorés, ‘Hass Véchalom (à D.ieu ne plaise).
Il est enseigné dans la Guémara Ta’anit (8b) : « Les pluies ne cessent qu’à cause de ceux qui annoncent de la Tsédaka en public et ne l’offrent pas ».
Cela signifie que toute l’abondance est susceptible de cesser ‘Hass Véchalom à cause de celui qui s’engage à donner de la Tsédaka, mais qu’au final il ne la donne pas.
A cause d’une telle faute, la personne est châtiée immédiatement mesure pour mesure (« Midda Kénegued Midda »), et elle subira elle-aussi des « vents et des nuages », ou d’autres éléments qui lui indiqueront l’arrivée probable d’un bénéfice qui – finalement – ne sera que perte et manque d’argent.
Il faut être très vigilent sur ce point.
L’amour de la bonté (l’amour du ‘Hessed)
Il est écrit dans le livre du prophète Mi’ha :
הִגִּיד לְךָ אָדָם, מַה-טּוֹב; וּמָה-ה' דּוֹרֵשׁ מִמְּךָ, כִּי אִם-עֲשׂוֹת מִשְׁפָּט וְאַהֲבַת חֶסֶד, וְהַצְנֵעַ לֶכֶת, עִם-אֱלֹקיךָ. (מיכה ו-ח)
Homme, on t'a dit ce qui est bien, ce qu’Hachem demande de toi : rien que de pratiquer la justice, d'aimer la bonté et de marcher humblement avec ton D.ieu ! (Mi’ha 6-8)
On remarque qu’au sujet de la bonté il n’est pas dit de « pratiquer » la bonté, mais « d’aimer » la bonté, car il n’est pas suffisant de pratiquer le bien, il faut aussi - et surtout - le faire avec amour. L’homme doit donc s’habituer à aimer la Tsédaka et la bonté, à se réjouir de ces devoirs, et à les pratiquer de tout son cœur.
Dans son livre Kissé David, notre maître le ‘HYDA raconte au sujet du Grand Rabbin de Jérusalem le Gaon Rabbi David ITS’HAKI (il y a environ 400 ans) (père du Gaon Rabbi Avraham ITS’HAKI, auteur du livre Zéra’ Avraham), qui traversa une période assez difficile au niveau de sa subsistance matérielle, au point de devoir emprunter une pièce d’or de quelqu’un.
Rabbi David plaça la pièce dans sa poche et poursuivi son chemin.
Soudain, un homme pauvre s’approcha de lui et lui demanda la Tsédaka.
Rabbi David – qui avait oublié à ce moment précis que la pièce d’or se trouvait dans sa poche – introduisit la main dans sa poche et pris une pièce, en pensant qu’il ne s’agissait que d’une simple pièce ordinaire, et la donna au pauvre.
Lorsque Rabbi David arriva chez lui, il chercha la pièce d’or et se souvint de ce qui s’était passé. « Le Rav se réjouit, et sa joie augmenta de plus en plus pour le fait qu’Hachem lui avait donné le mérite de donner une pièce en or à un pauvre, car s’il avait fait attention, il n’aura pas eu le mérite d’accomplir une si grande Mitsva, puisque sa situation personnelle ne le lui permettait pas. Mais à présent, il en était joyeux parce qu’Hachem lui avait fait mériter d’accomplir une Mitsva si précieuse.
La joie ne le quitta pas durant toute cette journée. » Fin de citation des propos de notre maître le ‘HYDA.