« Cherchez Hachem pendant qu'il est accessible ! »
Nos maîtres enseignent (Guémara Roch Ha-Chana 18a) que les termes du verset du livre de Yécha’ya :
דִּרְשׁוּ ה', בְּהִמָּצְאוֹ; קְרָאֻהוּ, בִּהְיוֹתוֹ קָרוֹב. (ישעיה נה-ו)
Cherchez Hachem pendant qu'il est accessible ! Appelez-le tandis qu'il est proche ! (Yécha’ya 55-6), traitent de ces jours-ci, entre Roch Ha-Chana et Yom Kippour, pendant lesquels les prières sont particulièrement agréées devant Hachem, car – s’il l’on peut s’exprimer ainsi – Il est davantage présent et proche de Ses créatures.
Le Rékanati écrit (Béréchit 22) qu’il est certain que sans ces jours, le chemin vers l’acceptation des prières aurait été beaucoup plus long, car les anges accusateurs – créés à partir des fautes commises par chacun – trouvent quasiment tout le temps les prières de l’homme, et les empêchent d’être agréées devant Hachem.
Ce qui n’est pas le cas en cette période, où les prières arrivent de manière plus puissante jusqu’à Hachem, et elles sont davantage acceptées.
C’est donc grâce à ces jours que l’homme mérite de voir ses prières agréées devant Hachem.
Il faut donc prendre la plus grande responsabilité lors de chaque prière pendant ces jours (depuis Roch Ha-Chana jusqu’à Yom Kippour), afin qu’aucune d’entre elles ne soit perdue, car la moindre prière durant cette période est d’une utilité incommensurable.
Ha-Méle’h Ha-Kadoch
Il est enseigné dans la Guémara Béra’hot (12b) :
Rabba Bar ‘Hinnana Sabba dit au nom de Rav :
Durant toute l’année, nous disons dans la ‘Amida quotidienne « Ha-El Ha-Kadoch », et « Mele’h Ohev Tsedaka Oumichpatt », mais durant les 10 jours, depuis Roch Ha-Chana jusqu’à Yom Kippour, nous disons « Ha-Méle’h Ha-Kadoch », et « Ha-Méle’h Ha-Michpatt ».
Explication : Durant toute l’année, nous terminons la 3ème bénédiction de la ‘Amida quotidienne, par les termes « Ha-El Ha-Kadoch » (« le D.ieu Saint »), ainsi que la 11ème bénédiction de la ‘Amida des jours de semaine par les termes, « Mele’h Ohev Tsedaka Oumichpat » (« le Roi qui aime la justice et le jugement »).
Mais durant les 10 jours, depuis Roch Ha-Chana jusqu’à Yom Kippour, nous modifions ces deux terminaisons par les termes « Ha-Méle’h Ha-Kadoch » (« le Roi Saint »), et « Ha-Méle’h Ha-Michpatt » (« le Roi du jugement »).
Rachi explique que durant cette période, Hachem montre sa royauté en jugeant le monde. Cela signifie que la conduite d’Hachem durant cette période est davantage celle d’un roi qui juge l’univers, et c’est pourquoi nous devons Le mentionner sous ce qualificatif dans la prière.
Si une personne prie la ‘Amida durant les 10 jours de Téchouva, et qu’elle dit par erreur « Ha-El Ha-Kadoch » et non Ha-Méle’h Ha-Kadoch », elle ne doit pas poursuivre la ‘Amida, mais la recommencer depuis le début.
De même, si au milieu de la ‘Amida ou même après l’avoir terminée, cette personne a le doute si elle a dit « Ha-El Ha-Kadoch » ou « Ha-Méle’h Ha-Kadoch », dans ce cas-là, selon l’opinion de notre maître le Rav Ovadia YOSSEF z.ts.l, il faut recommencer la ‘Amida depuis le début, puisqu’il est plus que probable que cette personne a dit « Ha-El Ha-Kadoch », selon son habitude de toute l’année.
Cette règle est la même pour le cas où l’on a le doute si l’on a dit « Mele’h Ohev Tsédaka Oumichpatt » ou « Ha-Méle’h Ha-Michpatt », si le doute survient au milieu de la ‘Amida, il faudra reprendre depuis le début de la bénédiction de « Hachiva Chofetenou ». si le doute survient après avoir terminé la ‘Amida, il faudra reprendre depuis le début de la ‘Amida.
Si une personne a dit par erreur « Ha-El Ha-Kadoch », et qu’elle s’est corrigée immédiatement en disant « Ha-Méle’h Ha-Kadoch », c'est-à-dire avant que ne s’écoule le laps de temps que l’on appelle « TO’H KEDE DIBOUR » (qui représente le temps qu’il faut pour dire « CHALOM ‘ALE’HA RABBI », environ 2 secondes), cette personne est quitte et ne doit pas recommencer la ‘Amida du début.
De même pour la bénédiction de « Hachiva Chofétenou », si une personne a dit par erreur « Mele’h Hoev Tsedaka Oumichpatt » comme toute l’année, et qu’elle s’est corrigée immédiatement en disant « Ha-Méle’h Ha-Michpatt », c'est-à-dire avant que ne s’écoule le laps de temps que l’on appelle « TO’H KEDE DIBOUR », cette personne est quitte, et ne doit pas reprendre la ‘Amida depuis le début de la bénédiction de « Hachiva Chofétenou », mais simplement poursuivre jusqu’à la fin.
Si une personne a dit par erreur « Mele’h Hoev Tsédaka Oumichpatt », mais ne s’est pas corrigée avant que ne s’écoule le temps de TO’H KEDE DIBOUR, et se rend compte de son erreur avant d’avoir terminé la ‘Amida, elle ne reprend pas du début de la ‘Amida, mais seulement depuis la bénédiction de « Hachiva Chofétenou » et poursuit jusqu’à la fin.
Mais si cette personne se rend compte de son erreur après avoir terminé la ‘Amida, c'est-à-dire après avoir dit le dernier IHYOU LERAYTSON IMRE FI, même si elle n’a pas encore reculé, cette personne doit reprendre sa ‘Amida depuis le début.
Les Achkenazim (conformément à l’opinion du RAMA dans le Choul’han Arou’h Ora’h ‘Haïm chap.118) n’ont pas l’usage de reprendre la ‘Amida en cas d’erreur sur Ha-Méle’h Ha-Michpatt, aussi bien quand on s’en rend compte au milieu de la ‘Amida, aussi bien quand on s’en rend compte après avoir terminé la ‘Amida.
Même pour un Juif Séfaradi - qui doit reprendre la ‘Amida depuis le début même dans le cas d’une erreur sur « Ha-Méle’h Ha-Michpatt » dans le cas où il a terminé la ‘Amida, comme nous l’avons expliqué plus haut - il est bon qu’avant de reprendre sa ‘Amida du début, il émette la condition suivante :
« Si je suis réellement tenu de reprendre la ‘Amida, je prie en tant qu’obligation, mais si je ne suis pas tenu de reprendre la ‘Amida, qu’elle soit considérée comme NEDAVA (une prière offerte à Hashem) ».
« Zo’hrénou Lé-‘Haïm »
Durant les 10 jours de Téchouva, nous avons l’usage d’ajouter dans la ‘Amida les phrases « Zo’hrénou Lé-’Haïm », « Mi ‘Hamo’ha », « Ou’htov Lé-’Haïm Tovim », et « Ouvséfer ‘Haïm Béra’ha Véchalom », comme imprimé dans les rituels de prières.
En cas d’omission de ces phrases, on ne recommence pas la ‘Amida.
Si l’on a omis d’ajouter la phrase « Zo’hrénou Lé’haïm » et que l’on s’en rend compte au milieu de la bénédiction de « Chéma’ Kolénou », on est autorisé à l’incérer dans cette bénédiction avant de conclure par « Ki Ata Choméya’ Téfilatt Kol Pé, Barou’h … », car dans cette bénédiction précise, on est autorisé à exprimer des demandes personnelles, et « Zo’hrénou Lé-’Haïm » est aussi considéré comme une demande pour la personne. Par contre, si l’on a omis la phrase « Mi ‘Hamo’ha », on n’est pas autorisé à l’incérer dans la bénédiction de Chéma’ Kolénou, car cette phrase n’est qu’une glorification d’Hachem et non une demande.