Hier, nous avons expliqué comment doit-on agir dans tous les endroits où l’on célèbre Pourim ce vendredi.
Cependant, dans la sainte ville de Jérusalem – qui est entourée de muraille depuis l’époque de Yéhochoua’ Bin Noun – on célèbre Pourim chaque année à la date du 15 Adar (et non au 14 Adar comme les autres endroits du monde).
Or, cette année le 15 Adar tombe Chabbat.
Même si chaque année à Jérusalem on doit lire la Méguila à la date du 15 Adar, malgré tout, une année où le 15 Adar tombe un Chabbat comme cette année, il faut dans ce cas avancer la lecture de la Méguila au 14 Adar, c'est-à-dire, lire la Méguila cette année vendredi (et jeudi soir) comme en tout endroit dans le monde.
La raison pour laquelle les habitants de Jérusalem devront cette année avancer la lecture de la Méguila au 14 Adar est fondée sur un décret de nos maitres de ne pas lire la Méguila pendant Chabbat, car tout le monde est soumis à sa lecture, mais tout le monde n’est pas à même de la lire (cela signifie que tout le monde a le devoir de la lecture de la Méguila, mais tout le monde ne sait pas forcément la lire correctement), et de ce fait, il est à craindre que l’on transporte la Méguila à un endroit (par exemple, la synagogue) où il y a quelqu’un capable de la lire correctement, et l’on est susceptible d’en arriver à transgresser l’interdit de transporter un objet d’un domaine privé vers un domaine public ou autre (dans une ville dépourvue de ‘Erouv), ce qui constitue un interdit de la Torah.
C’est pourquoi, nos maitres ont décrété que lorsque le 15 Adar tombe un Chabbat, les habitants de Jérusalem doivent avancer la lecture de la Méguila au 14 Adar, qui est le moment où tout Israël lit la Méguila.
Ce sujet est expliqué dans la Guémara traité Méguila (4b), ainsi que dans les propos du RAMBAM, du TOUR et de MARAN l’auteur du Choul’han ‘Arou’h.
Il y a une autre raison à cela, vis-à-vis des nécessiteux qui guettent la lecture de la Méguila, car ils savent que le jour de la lecture de la Méguila ils reçoivent « Matanott La-Evyonim » (dons aux pauvres le jour de Pourim), chose irréalisable le jour de Chabbat. C’est pourquoi, nos maitres ont instauré d’avancer la lecture de la Méguila dans un tel cas.
Par conséquent, cette année (5781) où le 15 Adar tombe un Chabbat, les habitants de Jérusalem devront lire la Méguila au moment obligatoire pour le monde entier qui est vendredi (et jeudi soir). Le devoir de Matanot La-Evyonim devra lui aussi être avancé à vendredi, qui est le jour de lecture.
Mais concernant le repas de Pourim (Michté), les habitants de Jérusalem devront le faire cette année dimanche.
Même si les habitants de Jérusalem devront cette année prendre le repas de Pourim dimanche, le devoir de Matanot La-Evyonim devra être réalisé vendredi, car au moment de la lecture de la Méguila, par grande affection envers le miracle, le cœur est davantage ouvert à la générosité pour le bien des nécessiteux, et celui qui augmente Matanot La-Evyonim est digne de louange.
Ce Chabbat à Jérusalem, il faudra mentionner le passage de « ‘Al Hanissim » dans tous les offices de Chabbat, car ce sera la date du 15 Adar, qui est le jour de Pourim pour les villes entourées de muraille, dont fait partie Jérusalem. De même, il faudra dire ce passage de « ‘Al Hanissim » dans le Birkat Ha-Mazon le jour de Chabbat à Jérusalem, conformément à la règle de Pourim chaque année.
La raison pour laquelle on ne fait pas le repas de Pourim le jour de Chabbat à Jérusalem, est expliquée dans le Talmud Yérouchalmi, parce qu’il est écrit « afin d’en faire des jours de festin et de joie ». Les jours de Chabbat en sont exclus puisque ce ne sont pas les sages d’Israël qui en ont fait des jours de festin, mais une Mitsva antérieure de la Torah. C’est pourquoi, on ne fait pas le repas de Pourim le jour de Chabbat.
Malgré tout, les décisionnaires écrivent qu’il est juste d’ajouter un plat spécialement en l’honneur de Pourim ce jour de Chabbat (à Jérusalem).
Le devoir de Michloa’h Manot (cadeaux alimentaires mutuels) devra lui aussi être accompli dimanche pour les habitants de Jérusalem car c’est pour eux le jour du repas de Pourim.
Il ne faudra pas mentionner le passage de « ‘Al Hanissim » dans le Birkat Ha-Mazon après le repas, car ce n’est pas réellement le jour de Pourim.
Certains s’imposent la rigueur d’envoyer également des Michloa’h Manott le jour de Chabbat (dans une ville où il y a un ‘Erouv), et ils sont dignes de la bénédiction.