Cette Halacha est dédiée à l’élévation de l’âme de mon beau-père
Its’hak Ben Méss’od BENICHOU z’’l qui nous a quitté le 14 Tévet il y a 6 ans
Lors des dernières Halachot, nous avons expliqué que nos maitres ont interdit de pétrir et de cuire une pâte à pain faite à base de lait (ou inversement, avec de la graisse de viande), par crainte que l’on consomme cette pâte avec de la viande (ou avec du fromage) par erreur, et que l’on transgresse ainsi l’interdit de la viande et du lait.
Nous avons aussi précisé que s’il y a un signe distinctif particulier sur cette pâte, grâce auquel tout le monde comprend qu’elle est « lait », il est permis de pétrir et de cuire une telle pâte.
C’est pour cette raison que les boulangeries en Israël ont l’usage de confectionner les Borekas « lait » en forme de triangle exclusivement, et les autres Borekas sous une autre forme.
Une pâte notoirement connue pour être « lait »
Lorsqu’il s’agit d’une pâte connue pour être toujours « lait », il est permis de la cuire même sans lui donner une forme inhabituelle.
C’est pourquoi, dans les pizzerias, où l’on confectionne toute sorte de pâtes farcies au fromage ou autre, tout le monde sait qu’il s’agit de pâtes faites à base de lait, il n’est donc pas nécessaire de leur donner un signe distinctif.
Du chocolat au lait – L’étiquette
Le Gaon Rabbi Ovadia HADAYA z.ts.l (Chou’t Yaskil ‘Avdi vol.5 sect. Y.D chap.8) s’était plaint de ce qui était fait à son époque dans les usines en Israël, où l’on confectionnait du chocolat au lait (avant cela, le chocolat était toujours fabriqué sans lait). Il écrit qu’il y a là un grand obstacle, car les gens ne savent pas que le chocolat peut être à base de lait, et peuvent par erreur le consommer immédiatement après avoir consommé de la viande.
Mais notre maitre le Rav Ovadia YOSSEF z.ts.l (Halichot ‘Olam vol. 7 page 50) objecte sur ses propos, car nous n’avons trouvé d’interdit que pour le fait de pétrir une pâte avec du lait, et non dans la fabrication d’autres aliments.
De plus, il est stipulé de manière claire sur l’emballage que le chocolat contient du lait, de sorte que cette précision écrite, faite initialement sur l’emballage, est considérée elle-même comme « un signe distinctif ».
Par conséquent, il n’y a absolument pas à interdire de fabriquer un chocolat au lait.
De notre époque où la plupart des chocolats sont à base de lait, il est certain qu’il n’y a pas à craindre un accident.
A fortiori lorsqu’il y a une étiquette sur la pâtisserie ou sur tout autre aliment qui stipule qu’il s’agit d’un aliment à base de lait, cette précision étant considérée comme un « signe distinctif », il n’y a aucun interdit de fabriquer de tels aliments.
Pâte à pâtisserie
Concernant les pâtisseries et gâteaux, ainsi que toute pâte douce pour pâtisserie, le grand décisionnaire des derniers siècles, le Gaon MAHARYMAT écrit (chap.18) :
« Toutes les pâtisseries que l’on appelle « Al’hachou » (« oreilles d’Haman »), enduits avec de la graisse de mouton, sont autorisés, car il n’est pas d’usage de les consommer avec du fromage, puisqu’ils sont doux. »
Cette pâtisserie spécifique est connue encore de nos jours chez les originaires de Grèce et des Balkans à l’époque de Pourim. Il s’agit de Cakes farcis aux noix et au sucre, et on avait l’habitude de les enduire de graisse de viande (il existe aujourd’hui de la graisse végétale). Le Gaon MAHARYMAT explique donc qu’étant donné que l’on n’avait pas l’usage de consommer ces pâtisseries avec du fromage, elles ne sont donc pas inclues dans le décret de nos maitres de ne pas pétrir une pâte avec du lait ou avec de la viande.
C’est ainsi que tranche notre maitre le Rav z.ts.l, après s’être longuement étendu sur le sujet, il conclut que toute pâte qu’il n’est pas d’usage de consommer avec de la viande ou avec du lait, comme des pâtisseries ou des gâteaux, il n’y a pas d’interdit de pétrir une telle pâte avec du lait (ou avec de la graisse de viande).