Il est dit dans la Torah :
... הוֹכֵחַ תּוֹכִיחַ אֶת-עֲמִיתֶךָ, וְלֹא-תִשָּׂא עָלָיו חֵטְא. (ויקרא יט-יז)
… Tu feras la réprimande à ton prochain, et tu ne porteras pas sur lui la faute. (Vaykra 19-17)
Nous avons déjà cité les propos du RAMBAM sur ce sujet.
Il est dit dans livre de Michlé :
אֹזֶן--שֹׁמַעַת, תּוֹכַחַת חַיִּים: בְּקֶרֶב חֲכָמִים תָּלִין. (משלי טו-ל)
L’oreille qui écoute la réprimande de vie, dormira parmi les sages. »
Notre maître le Rav Ovadia YOSSEF z.ts.l explique ce verset (‘Anaf Ets Avot page 198) :
Même lorsqu’on réprimande sur une transgression, il faut le faire de manière intelligente et avec douceur, afin que les paroles soient écoutées. Il ne faut pas réprimander avec des propos durs.
Preuve en est, ce qui est enseigné dans les Pirké Dé-Ribbi Eli’ezer (fin du chap.44) : Lorsque Moché Rabbénou était sur le point de se séparer d’Israël en quittant ce monde, au bout de 40 ans de leurs pérégrinations dans le désert, Moché voulut réprimander Israël, et il désira leur rappeler la faute qu’ils ont commise lorsqu’ils ont dit : « Hachem est-il parmi nous ou non ? » (Faute qui engendra la venue de ‘Amalek qui agressa Israël). Moché se dit :
« Si je leur parle ainsi, je vais les humilier et les faire pâlir », car ce ne serait pas élégant de leur parler aussi durement au moment précis où ils vont se séparer de leur guide bien-aimé. Moché préféra donc leur rappeler uniquement l’agression de ‘Amalek, et ils comprirent d’eux même ce qui provoqua cette agression, comme il est dit : « Souviens-toi de ce que t’a fait ‘Amalek ».
A quoi la chose est-elle comparable ?
A un roi qui possédait un très beau jardin, contenant des fleurs et des roses particulières, qui captivent les yeux par leur beauté.
A l’entrée du jardin se trouvait un grand chien menaçant, destiné à garder le jardin.
Un jour, le roi était assis dans sa terrasse et vit son ministre - qu’il aimait particulièrement – entrer dans le jardin et cueillir des roses.
Soudain, le chien se jeta sur le ministre et déchira ses vêtements, au point où le ministre se mit à courir, les jambes à son cou pour se sauver.
Le roi se dit :
« Si je dis à mon ami le ministre : « Pourquoi es-tu entré sans permission dans mon jardin ? » je vais lui faire honte. Pour lui faire comprendre que j’ai vu son mauvais comportement, je vais seulement lui dire : « Je suis désolé de ce que t’a fait subir ce sale chien en se jetant sur toi et en te déchirant tes vêtements, au point de te faire fuir », et ainsi il comprendra immédiatement que je l’ai vu agir dans le jardin. »
De même, Moché dit à Israël : « Souviens-toi de ce que t’a fait ‘Amalek », et Israël comprit de suite ce qu’il y avait avant.
Il en est de même au sujet du ‘Hinou’h (éducation religieuse) des enfants à la maison.
Il n’est pas toujours justifié de réprimander l’enfant sur ses actes de manière directe. Au contraire, parfois en parlant de manière détournée, avec sagesse et de manière agréable, on peut réaliser le devoir d’éducation de la meilleure façon.
« Que le sage entende et en tire leçon ».