Le soir du 15 Chévat (Tou Bichvat) – qui tombera avec l’aide d’Hachem mercredi soir cette semaine – nous avons l’usage de consommer plusieurs sortes de fruits et légumes. Il faut donc étudier ces jours-ci l’ordre prioritaire des bénédictions alimentaires. Ces règles ne sont pas très complexes, mais nous devons expliquer leurs fondements, afin que chacun et chacune puissent maitriser ces règles.
Ces règles sont assez simples, et nous les expliquerons en très peu de temps.
Il est déplorable que de nombreuses personnes ne maitrisent pas l’ordre prioritaire des bénédictions alimentaires et trébuchent au quotidien dans ce domaine.
Chacun se doit – en particulier lorsqu’on a des enfants en bas-âge – de placer toute son attention à cela, car lorsqu’on étudie les règles relatives aux bénédictions, et que l’on instaure dans son foyer de réciter les bénédictions lentement et de manière correcte, on méritera pour cela de faire résider la Ché’hina (Présence Divine) dans son foyer, nos enfants seront tous consacrés à Hachem, quiconque les verra reconnaitra en eux des enfants qui grandissent dans un foyer de Torah et de crainte d’Hachem.
Par opposition à ceux qui récitent toujours leurs bénédictions en silence et de manière rapide, de sorte que la bénédiction ne sort absolument pas de leur bouche, leurs enfants marchent dans leur voie, et cela représente une grande détérioration dans un comportement dont la plupart des gens se heurtent. Il est très difficile de changer l’habitude sur ce point.
C’est pourquoi, il est un grand devoir pour chaque homme ou femme de se renforcer sur ce point, et de commencer à réciter les bénédictions lentement comme il se doit, à haute voix, et grâce à cela, ils mériteront toutes les bénédictions inscrites dans la Torah.
On rapporte au nom du Tsaddik et ‘Hassid Rabbi Israël Abi’hsira (Baba Salé) z.ts.l que toute personne ayant toujours la vigilance de réciter le Birkat Ha-Mazon lentement et à travers le livre, ne manquera jamais de Parnassa (subsistance matérielle).
Notre maitre le Rav Ovadia YOSSEF z.ts.l avait fréquemment l’usage - lorsqu’il était assis avec ses enfants ou ses petits-enfants – de prendre des fruits et un couteau, et il coupait des morceaux de fruits qu’il tendait à chaque enfant en lui disant : « Récite la bénédiction ! ». L’enfant récitait correctement la bénédiction et notre maitre le Rav z.ts.l lui redonnait un autre morceau du fruit, ainsi que d’autres fruits.
Notre maitre le Rav z.ts.l bénissait ensuite les enfants avec amour.
Pourquoi un ordre prioritaire dans les bénédictions alimentaires?
Lorsqu’on s’apprête à réciter des bénédictions sur des aliments se trouvant devant nous, on ne peut pas réciter la bénédiction sur l’aliment que l’on désire à notre guise. Il existe un ordre de priorité aux bénédictions. Cet ordre est fondé sur 2 raisons:
La 1ère raison à cet ordre de priorité réside dans l’importance d’une bénédiction vis-à-vis d’une autre. Cette notion sera expliquée – avec l’aide d’Hachem – dans la prochaine Halacha.
La 2ème raison à cet ordre de priorité réside dans l’importance de l’aliment vis-à-vis d’un autre. Cette notion va être expliquée plus loin.
La catégorie des « 7 fruits »
Avant tout, nous devons expliquer le cas où divers fruits de l’arbre sont présents, sur lequel devons-nous réciter la bénédiction de « Boré Péri Ha-Ets »?
Les fruits à travers lesquels la terre d’Israël fut glorifiée dans la Torah sont au nombre de 7 espèces, comme il est écrit dans la Torah:
« La terre du blé, de l’orge, de la vigne, de la figue, de la grenade, la terre de l’olive et du miel. » (Le miel représente ici les dattes, comme expliqué dans le Talmud Yérouchalmi chap.1 du traité Bikourim règle 3).
Les fruits des 7 espèces sont toujours prioritaires pour la bénédiction vis-à-vis des autres fruits de l’arbre.
Par exemple: Lorsqu’on a devant soi des pommes et des dattes (les dattes font partie de la catégorie des 7 fruits), et que l’on désire consommer des deux, nous devons prendre la datte pour réciter la bénédiction de Boré Péri Ha-Ets et non la pomme, car la datte fait partie des 7 fruits.
Notre grand maitre le Rav z.ts.l écrit que même dans le cas où la pomme nous est préférable, nous devons toujours – même dans ce cas – prendre la datte pour réciter la bénédiction.
C’est pourquoi – dans notre exemple – lorsqu’on désire consommer à la fois la pomme et la datte, mais que l’on a une préférence pour la pomme, malgré tout, nous devons réciter la bénédiction exclusivement sur la datte, et l’on n’est pas autorisé à réciter la bénédiction sur la pomme même si on la préfère à la datte.
Priorité de la bénédiction parmi les 7 fruits eux-mêmes
Parmi les 7 fruits, chaque fruit mentionné dans le verset en premier, devient prioritaire pour la bénédiction vis-à-vis des autres fruits du verset, car il possède une importance supérieure aux autres fruits mentionnés.
Par exemple: Lorsqu’on a des figues et des raisins, nous devons prendre les raisins pour réciter la bénédiction et non les figues, car les raisins apparaissent dans le verset avant les figues.
Hormis cela, il existe aussi une autre priorité pour chaque fruit le plus proche du mot « terre » (« Erets ») dans le verset.
Explication: Rappelons notre verset: « La terre du blé, de l’orge, de la vigne, de la figue, de la grenade, la terre de l’olive et du miel (datte). »
Nous constatons que le mot « terre » apparait deux fois dans le verset.
De ce fait, « l’olive » apparait en première position après le deuxième « terre », alors que la « vigne » apparait en troisième position après le premier « terre ».
Par conséquent, si l’on a des olives et des raisins (et que l’on désire consommer les deux), nous devons prendre l’olive pour réciter la bénédiction de Boré Péri Ha-Ets, du fait de sa plus grande proximité au terme « terre » dans le verset, par rapport au raisin qui est plus éloigné du mot « terre » dans le verset, et dont l’importance est de ce fait inférieure.
Au même titre que l’olive est prioritaire au raisin pour la bénédiction, ainsi la datte est prioritaire au raisin, puisque la datte apparait en deuxième position après le deuxième « terre », alors que le raisin apparait en troisième position après le premier « terre ». De ce fait, la datte est également prioritaire à la figue et à la grenade, car l’importance du fruit se définie par sa proximité au terme « terre » dans le verset.
En conclusion: L’ordre de priorité dans les bénédictions est donc le suivant:
La bénédiction de Ha-Motsi Lé’hem Min Ha-Arets sur le pain est prioritaire sur toute chose (c’est d’ailleurs pour cette raison que l’on recouvre le pain lors du Kiddouch les jours de Chabbat et de Yom Tov, comme pour signifier qu’il n’y a pas de pain présent sur la table, comme nous l’avons expliqué dans les règles relatives au Kiddouch, car toutes les règles de priorité ne sont en vigueur que lorsque les deux aliments différents sont présents et que l’on désire consommer des deux, mais il n’est pas nécessaire d’attendre que l’on apporte l’aliment prioritaire pour la bénédiction).
Ensuite par défaut, la bénédiction de Boré Miné Mézonott (sur des gâteaux ou pâtisseries ou pattes). Un pain ou un gâteau fait à base de farine de blé est prioritaire sur un pain ou un gâteau fait à base de farine d’orge, car le blé apparait avant l’orge dans le verset.
Ensuite par défaut, l’olive, ou par défaut, la datte, ou par défaut le raisin, ou par défaut, la figue, ou par défaut la grenade, ou par défaut tous les autres fruits de l’arbre.
Une seule bénédiction de Boré Péri Ha-Ets acquitte tous les fruits de l’arbre que l’on désire consommer ensuite.