Sur toute boisson, comme un jus de fruit, une bière, une anisette (ou Arak), de l’eau, ou autre, on récite au préalable la bénédiction de « Chéhakol Nihya Bidvaro ».
Sur du vin, on récite la bénédiction de « Boré Péri Ha-Guéfen », qui est une bénédiction particulière que nos maitres ont instaurée exclusivement pour le vin, comme nous l’avons mentionné plusieurs fois.
Nous allons à présent expliquer la règle lorsqu’on a récité la bénédiction de « Boré Péri Ha-Guéfen » sur du vin, et que l’on avait aussi l’intention de boire ensuite d’autres boissons, comme de l’eau ou des jus de fruits ou autre, doit-on réciter également la bénédiction de « Chéhakol Nihya Bidvaro » sur les autres boissons, ou bien est-il inutile dans ce cas de réciter la bénédiction avant de les consommer?
Cette question prend sa source dans la Guémara Béra’hott (41b):
Rabbi ‘Hiya dit : Le pain acquitte de bénédiction tout autre aliment. Le vin acquitte de bénédiction toute autre boisson.
Cela signifie que lorsqu’on a récité la bénédiction de « Ha-Motsi Lé’hem Min Haarets » sur le pain, et que l’on désire ensuite consommer de la viande, ou du poisson ou autre, on ne doit pas réciter de bénédiction sur ces autres aliments, car ils ont été acquittés de bénédiction par celle récitée sur le pain, puisque le pain est l’aliment le plus important, sa bénédiction est apte à acquitter de bénédiction tout autre aliment consommé ensuite.
De même lorsqu’on a récité la bénédiction de « Boré Péri Ha-Guéfen » sur du vin, et que l’on désire consommer ensuite d’autres boissons, on ne récite pas la bénédiction de « Chéhakol Nihya Bidvaro » sur ces boissons, puisque la bénédiction de « Boré Péri Ha-Guéfen » acquitte de bénédiction toute autre boisson consommée ensuite, car le vin est la plus importante des boissons, et toutes les autres boissons sont quittes de bénédiction par la sienne.
Mais sur le plan pratique, nos maitres les décisionnaires médiévaux sont en divergence d’opinion afin de définir si la Halacha est fixée selon Rabbi ‘Hiya au sujet de la bénédiction de « Boré Péri Ha-Guéfen ».
Selon les Tossafot et le RAMBAM, la Halacha n’est pas fixée selon Rabbi ‘Hiya sur le vin. Telle est également l’opinion d’autres décisionnaires médiévaux.
Mais selon le ROCH, Rabbénou Yona, le RACHBA et d’autres, la Halacha est fixée selon Rabbi ‘Hiya même sur le vin. C’est ainsi que tranchent également le TOUR et MARAN dans le Choul’han ‘Arou’h (chap.174-2).
Par conséquent, lorsqu’on a récité la bénédiction de « Boré Péri Ha-Guéfen » sur du vin, et que l’on désire ensuite consommer d’autres boissons, on ne récite pas la bénédiction de « Chéhakol Nihya Bidvaro » sur ces boissons, car la bénédiction sur le vin acquitte de bénédiction toute autre boisson.
En conclusion: Lorsqu’on a récité la bénédiction de « Boré Péri Ha-Guéfen » sur du vin, et que l’on désire ensuite consommer d’autres boissons, comme de l’eau ou un jus de fruit ou autre, si l’on avait l’intention de consommer également ces boissons lorsqu’on a récité la bénédiction de « Boré Péri Ha-Guéfen » sur le vin, on ne récite pas la bénédiction de « Chéhakol Nihya Bidvaro » sur ces boissons, car elles ont été acquittées de bénédiction par celle de « Boré Péri Ha-Guéfen ».
Dans la prochaine Halacha, nous expliquerons – avec l’aide d’Hachem - d’autres cas pratiques sur cette règle.