מרן זצ"ל על קברו של רבי יעקב אביחצרא
Certains ont la tradition de se rendre au cimetière la veille de Roch Ha-Chana.
La Guémara Ta’anit (16a) explique que le fait de se rendre au cimetière le jour d’un jeûne, a pour signification de se considérer ce jour là comme mort, et on demande donc aux autres morts de prier et d’intercéder en notre faveur auprès d’Hachem.
La Guémara explique par ailleurs (Sotta 14a) que la raison pour laquelle la tombe de Moché Rabbenou nous a été cachée, réside dans le fait que le décret de la destruction du Temple de Jérusalem et de l’exil d’Israël était déjà scellé par Hachem, et si Israël venait prier sur la tombe de Moché Rabbenou en lui demandant d’intercéder auprès d’Hachem pour annuler le décret, Hachem aurait exaucé sa demande puisque les Tsaddikim sont plus chers à Hachem après leur disparition que durant leur existence sur terre.
C’est pour cela que certains ont la tradition de se rendre au cimetière à la veille du Jour du Jugement, afin de demander aux disparus de prier et d’intercéder pour tout le peuple d’Israël. Cette tradition est citée par le RAMA dans ses notes sur le Choul’han ‘Arou’h (règles relatives à Roch Ha-Chana).
Cependant, notre maître le Rav Ovadia YOSSEF z.ts.l écrit au nom des décisionnaires qu’il ne faut certainement pas diriger ses demandes vers le défunt, comme ci que c’était lui qui avait la possibilité de nous exaucer, comme le font certaines nations, mais seulement prier Hachem qu’il nous exauce par le mérite du défunt.
Mais en réalité, cela ne signifie pas qu’il est complètement interdit de demander quelque chose au défunt, mais seulement qu’il est interdit de réclamer du défunt la délivrance. Par exemple, lorsqu’une personne se trouve devant la tombe d’un Tsaddik, il lui est interdit de dire: « Qu’il en soit ta volonté Rabbi untel, que tu me délivre et que tu m’aide. » Il faut seulement demander de l’âme du Tsaddik qu’elle intercède pour nous favorablement devant Hachem, afin qu’il nous aide pour tel ou tel problème.
C’est ce qu’écrit notre maitre le Rav z.ts.l dans son livre ‘Hazon Ovadia-Avéloutt (vol.3 page 210), qu’il est permis de demander de l’âme du Tsaddik d’intercéder favorablement pour nous auprès d’Hachem, et de prier pour nous pour une longue vie pour le Service Divin.
Notre maitre le Rav z.ts.l rapporte que notre maitre le saint ARI Zal a déjà attesté que lorsqu’une personne se rend sur la tombe d’un Tsaddik, particulièrement si la personne sait réaliser tous les isolements spirituels connus par les Kabbalistes, l’âme du Tsaddik sera d’un grand secours et d’une aide très précieuse pour la personne.
Notre maitre le Rav z.ts.l voyagea en Egypte en l’année 5749 (1989) afin de rencontrer le président Hosni MOUBARAK pour lui demander de venir en aide aux juifs sur différents sujets, et en particulier concernant une condamnation à mort prononcée à l’encontre d’un juif en Egypte, notre maitre le Rav z.ts.l demanda la grâce présidentielle pour ce juif. De même, notre maitre le Rav z.ts.l s’était entretenu avec le président Moubarak au sujet d’un cimetière juif au Caire où se trouvait la tombe du Gaon Rabbi Ya’akov KAFOUSSI z.ts.l « Ba’al Ha-Ness », que les autorités égyptiennes désiraient détruire afin de créer une autoroute.
Le président Moubarak écouta notre maitre le Rav z.ts.l et ordonna que l’on agisse selon la Halacha juive. On gracia donc le condamné à mort juif et l’on annula le projet de construction de l’autoroute sur le cimetière.
Lorsque notre maitre le Rav z.ts.l termina ses propos, le président Moubarak demanda à tous ses proches de quitter la pièce. Il se tourna vers notre maitre le Rav z.ts.l et lui dit:
« Monsieur le Rav! Je crois d’une foi parfaite dans vos bénédictions et votre sainteté, bénissez-moi s’il vous plait! »
Notre maitre le Rav z.ts.l posa ses mains sur la tête du président Moubarak et le bénit afin que sa présidence se poursuive de nombreuses années.
Effectivement, le président Moubarak eut le mérite de gouverner environ 30 ans, beaucoup plus que tous les dirigeants égyptiens qui l’ont précédé dans les dernières générations. (Avir Ha-Ro’im vol.1 page 316. Même par la suite, en conséquence à ces événements, ainsi que d’autres sujets entre notre maitre le Rav z.ts.l et le président Moubarak, notre maitre le Rav z.ts.l pria pour le président Moubarak afin que ses ennemis ne le mettent pas à mort car il s’était tenu aux côtés du peuple d’Israël, et en ces temps, les choses semblaient impossibles d’un point de vue naturel, et un véritable miracle se produisit pour le président Moubarak, puisqu’une nouvelle révolution eut lieu en Egypte et ses ennemis ne le mirent pas à mort. Voir ce que nous avons écrit dans le livre Avir Ha-Ro’im ibid. dans les notes).
Lors de cette même visite en Egypte, notre maitre le Rav z.ts.l se rendit également à Damanhour sur la tombe du Gaon et saint Rabbi Ya’akov ABI’HSIRA z.ts.l pour y prier.
Lorsqu’il se trouva sur sa tombe, notre maitre le Rav z.ts.l s’exprima ainsi:
« Rabbi Ya’akov! Nous sommes venus ici pour sanctifier le Nom d’Hachem, afin que les non-juifs ne portent pas atteinte au cimetière juif. S’il te plait, intercède favorablement pour nous dans le ciel! »
(Fait rapporté par le Rav Arié EDERY Chlita, proche de notre maitre le Rav z.ts.l, qui accompagna notre maitre le Rav z.ts.l lors de cette visite en Egypte.)
Nous apprenons de là que notre maitre le Rav z.ts.l mettait en pratique ce qu’il enseignait lui-même, puisqu’il demanda à Rabbi Yaa’akov ABI’HSIRA z.ts.l de se tenir à ses côtés devant Hachem, afin d’amener une grande délivrance au peuple d’Israël. Les Tsaddikim sont donc véritablement plus grands devant Hacahem après leur disparition que de leur vivant.
Cependant, tout doit être fait de manière mesuré, car parfois le dommage provoqué par une visite au cimetière est plus grand que son utilité.
En effet, nous savons par les Kabbalistes que lorsqu’une personne pénètre dans un cimetière, toutes sortes d’impuretés peuvent se coller à elle.
Nous savons par exemple que le célèbre Gaon de Vilna (Rabbi Eliyahou HaCohen de Vilna) ne se rendait jamais au cimetière, et lorsqu’arriva la Azkara de sa mère – qu’il respectait énormément – les gens lui demandèrent de se rendre sur la tombe de sa mère car cette visite procurera une grande satisfaction à la défunte.
Le Gaon leur dit:
« La fois précédente où je suis venu visiter la tombe de ma mère, celle-ci en fut si joyeuse qu’elle frappa dans ses mains en signe de satisfaction. ».
Mais le Gaon refusa malgré tout de s’y rendre cette fois ci, en disant que même s’il est certain que sa visite sur la tombe de sa mère procurerait à sa mère une grande satisfaction spirituelle, il préférait malgré tout s’en abstenir car il craignait d’en subir aussi des dommages.
Notre maître le Rav z.ts.l lui aussi ne se rendait pas forcément sur la tombe de son père le jour de sa Azkara, en disant qu’il lui fournira beaucoup plus de Na’hat Roua’h (satisfaction) en restant chez lui et en lui consacrant son étude ce jour là.
(Cependant, pour la Azkara de son épouse, notre maître le Rav z.ts.l se rendait sur sa tombe).
Mais s’il s’agit d’un endroit où sont ensevelis uniquement des Tsaddikim, comme là où se situe la tombe du RAMBAM ou autre, il semble que tout ceci n’est pas approprié, et il faudra agir conformément à l’esprit de la Torah.