Halacha pour dimanche 16 Adar 5784 25 février 2024

La Halacha est dédiée :
Pour la guérison totale de Gabriel Ben Sultana (Teboul), Max Mordé'haï Ben Oraïda (Mimouni), Raoul Chaoul Ben Yéchou'a (Assouline), parmi tous les malades d'Israël

Le devoir d’écrire un Séfer Torah

A la demande de nombreuses personnes : Y a-t-il une obligation sur chacun d’écrire ou de faire l’acquisition d’un Séfer Torah, et est-il possible de s’acquitter de ce devoir en s’associant ?

Réponse : Notre maître le RAMBAM écrit (règles relatives au Séfer Torah chap.7, règle 1) :
« Un commandement positif de la Torah incombe à chaque homme du peuple d’Israël d’écrire un Séfer Torah pour lui-même, comme il est dit : Et maintenant, écrivez pour vous ce chant… » (le chant dont il s’agit ici, représente la Torah).

C’est ainsi que tranchent le TOUR et MARAN dans le Choul’han ’Arou’h (Yoré De’a chap.270), qu’il incombe à chaque juif d’écrire lui-même un Séfer Torah, ou de le faire écrire par un Sofer (un scribe que l’on rétribuera pour son travail).

La source de ce sujet
Cette Halacha prend sa source dans la Guémara Sanhédrin (21b) :
Rava dit : Même si ses parents lui ont laissé un Séfer Torah en héritage, chaque homme a l’obligation d’en écrire un de lui-même, comme il est dit : « Et maintenant, écrivez pour vous ce chant… » (Devarim 31,19).
Or, même si ce verset fait surtout allusion au « chant » de la Paracha de Haazinou, étant donné que nous savons qu’il est interdit d’écrire qu’une seule Paracha du Séfer Torah, car la Torah a été donnée dans son intégralité, il est donc certain que le but de la Torah à travers ce verset, est de nous ordonner d’écrire un Séfer Torah complet qui s’achève par le chant de Haazinou.

Les propos du Gaon Rabbi Yéhouda ‘AYACH
Le Gaon Rabbi Yéhouda ‘AYACH z.ts.l déduit des propos du RAMBAM précédemment cités que si plusieurs personnes s’associent pour acheter un Séfer Torah, ces personnes ne s’acquittent pas de leur obligation, car cette Mitsva incombe à « chaque homme du peuple d’Israël », selon les termes exacts employés par le RAMBAM.

Explication : Lorsque la Torah emploie les termes « écrivez pour vous » (לכם), cela indique une obligation individuelle, comme nous le voyons pour le Etrog que nous joignons aux 3 autres espèces que nous réunissons pour la fête de Soukkot, pour lequel la Torah emploie également les termes « vous prendrez pour vous ».
Or, la Guémara Bava Batra (137b) en déduit qu’il faut que chacun possède son Etrog (ainsi que les 3 autres espèces) pour la fête de Soukkot.
Ainsi, pour la Mitsva d’écrire un Séfer Torah, l’obligation consiste à ce que chacun possède son propre Séfer Torah.
C’est ainsi que tranchent de nombreux autres décisionnaires.

Les propos du ROCH
Cependant, le ROCH écrit que toute la raison pour laquelle la Torah ordonne d’écrire un Séfer Torah, réside uniquement dans le fait que la Torah désire que chacun puisse étudier à travers son Séfer Torah, comme il est dit dans la suite du verset de Haazinou : « et enseigne-la aux Béné Israël, place-la dans leur bouche ».
Par conséquent, de notre époque (selon le ROCH) où nous n’avons pas l’habitude d’étudier dans le Séfer Torah, mais plutôt à travers des livres d’étude, il est aussi une Mitsva de faire l’acquisition de livres de Talmud (la Guémara), ainsi que des livres des décisionnaires, afin de les étudier.

A partir des propos du ROCH, le Gaon auteur du Chou’t ’Héssed Lé-Avraham déduit que puisque de notre temps, nous n’avons pas l’usage d’étudier directement depuis le Séfer Torah, on peut donc s’acquitter de son devoir d’écrire ou de faire écrire un Séfer Torah même en association.
En effet, lorsqu’on lit dans le Séfer Torah en public à la synagogue, chacun des associés prend une part de la Mitsva et s’acquitte de son devoir. Tout ceci étant donné que même si la personne avait acheté un Séfer Torah toute seule, cette personne n’aurait pas plus étudié dedans que si elle l’avait acheté en association.
Notre maître le Rav Ovadia YOSSEF z.ts.l s’étend longuement sur cette question d’acquisition d’un Séfer Torah en association, et il cite l’opinion de nombreux décisionnaires selon lesquels, on est quitte de son devoir d’acquisition d’un Séfer Torah, même en association avec d’autres personnes. Ces décisionnaires font une différence entre le Etrog et le Séfer Torah (voir plus haut). En particulier, si on joint à cela l’opinion du ROCH selon qui, on s’acquitte de son devoir, même en achetant des livres d’étude.

La règle dans la pratique
Celui qui n’a pas les possibilités financières de s’acheter un Séfer Torah, peut tout à fait le faire en s’associant à d’autres personnes, comme c’est l’usage dans de nombreuses communautés, où chacun offre une somme d’argent qui contribuera à l’achat d’un Séfer Torah.
Mais celui qui a la possibilité de s’acheter un Sefer Torah de ses propres deniers, il lui incombe le devoir de le faire, et cette personne amènera sur elle-même la Bénédiction.                       

C’est l’occasion d’appeler à la vigilance toutes les personnes qui désirent faire l’acquisition d’un Séfer Torah (ou des Téfilin, ou des Mézouzot), de veiller à les acheter uniquement par le biais d’un Talmid ‘Ha’ham (un érudit dans la Torah) ou d’un Sofer expert et qui craint le Ciel, qui dirigera l’acheteur dans toutes les démarches, afin qu’il investisse son argent de la meilleure façon.

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