Question: À quel endroit précis doit-on placer la Mézouza à la porte d’un balcon: Doit-on la placer à droite en entrant de la maison vers le balcon, ou bien à droite en entrant du balcon vers la maison?
Réponse: Nos maîtres apprennent dans la Guémara Yoma (11b) à partir d’un verset:
« Tu les écriras aux linteaux de ta maison… » - Ta maison: signifie la manière avec laquelle tu entres dans ta maison. C'est-à-dire : il faut fixer la Mézouza au côté duquel on à l’habitude de pénétrer dans la maison. Or, lorsqu’une personne lève son pied, il a généralement le reflex de lever d’abord le pied droit, ce qui signifie que lorsqu’on entame la marche, nous avons le reflex de commencer à marcher en levant le pied droit. C’est à partir de là que l’on apprend que l’on doit fixer la Mézouza du côté droit de la porte.
Il est écrit dans le livre Chou’t MAHARYL:
Une porte de maison qui donne sur une cour (la maison donne accès à la cour) : si la cour ne possède pas de porte qui donne accès à la rue (la cour est fermée et le seul accès qu’elle possède est la porte de la maison), il faut dans ce cas là fixer la Mézouza au côté droit de la porte de la maison qui donne accès à la cour, car c’est par là que l’on accède à la cour. Les propos du MAHARYL sont cités par le Beth Yossef (Yoré Dé’a chap.289).
Selon cela, il en est de même pour notre sujet, et il faut donc fixer la Mézouza au côté droit de la porte qui conduit vers le balcon, puisque l’on ne peut accéder au balcon que par la maison.
Cependant, le Gaon auteur du livre Beth Meïr réfute sur ce point les propos du MAHARYL, et il écrit que l’on doit toujours placer la Mézouza au côté droit de la porte en entrant du balcon vers la maison, car selon lui, c’est toujours la maison qui détermine les choses et il faut toujours fixer la Mézouza du côté droit en entrant vers la maison, et non au côté droit de la sortie de la maison vers le balcon. Telle est également l’opinion du Gaon auteur du H’azon Ich selon qui, l’essentiel Halacha sur ce point est l’opinion du Beth Meïr et non celle du MAHARYL.
Nous pouvons donc constater que ce sujet fait l’objet d’une discussion parmi les décisionnaires. Notre maître le Rav Ovadia YOSSEF z.ts.l rapporte que cette discussion existait déjà parmi les Tanaïm (sages de la Michna) dans une Béraïta citée dans le traité Mézouza, et les propos de la Béraïta vont plutôt dans le sens du MAHARYL, et non dans le sens du Beth Meïr.
Cependant, notre maître ajoute que du point de vue de la Halacha, il est impossible de se fier à cette Béraïta citée dans le traité Mézouza, car il est probable que ces Béraïtott n’ont pas été enseignées dans le Beth Ha-Midrach (maison d’étude) de Rabbi H’iya et Rabbi Ocha’ya, et selon le principe, toute Béraïta qui n’a pas été enseignée dans ce Beth Ha-Midrach, n’a pas de poids Halachique.
C’est aussi ce qu’écrit le Gaon auteur du Chou’t Ginatt Véradim, selon qui il existe des Halah’ot - citées dans le traité Sofrim ou dans d’autres traités extérieurs - qui restent floues et inexpliquées, et il ne faut pas se fier Halah’iquement à ces enseignements, car il est probable qu’elles soient recopiées de façon erronée.
Du point de vue de la Halacha, notre maître le Rav Ovadia YOSSEF z.ts.l écrit que selon le strict Din, nous avons un argument de taille pour exempter totalement les balcons de Mézouza, puisque la majorité des balcons en Israël sont découverts et ne possèdent pas de toit. Or, il est expliqué dans la Guémara Ménah’ott (33b) qu’une maison sans toit est exempte de Mézouza. De plus, même si le balcon possède un toit, généralement le balcon ne fait pas une superficie de 4 coudées sur 4 coudées (2 m sur 2 m), et toute maison qui ne fait pas une superficie de 4 coudées sur 4 coudées est exempte de Mézouza, comme il est expliqué dans la Guémara Souccah (3a).
Même lorsque le balcon possède 4 coudées sur 4 coudées au total (c'est-à-dire, 16 coudées. Par exemple, 2 coudées sur 8 coudées), malgré tout, selon l’opinion de la majorité des décisionnaires – le ROCH et Rabbénou Yérouh’am – il faut qu’il y ait réellement la superficie de 4 coudées sur 4 coudées au carré c'est-à-dire 4 de large sur 4 de long au minimum, et il ne faut pas se contenter du fait qu’il y a une superficie de 16 coudées. Par conséquent, du point de vue de la Halah’a, si le balcon n’a pas une superficie de 4 coudées sur 4 coudées, ou bien s’il ne possède pas de toit, selon le strict Din le balcon est exempt de la Mézouza. Cependant, la personne qui désire s’imposer la H’oumra (rigueur) et de fixer la Mézouza dans le balcon, est digne de la Bénédiction. Si c’est le cas, la personne doit fixer la Mézouza au côté droit lorsqu’on entre dans le balcon depuis la maison, conformément à l’opinion du MAHARYL qui représente sur ce point l’avis essentiel de la Halah’a et ne devra pas réciter la Bérah’a.
En conclusion, un balcon qui ne possède pas de toit est exempt selon le Din de la Mitsva de Mézouza. De plus, un balcon qui ne possède pas une superficie de 4 coudées sur 4 coudées (environ 2 mètres sur 2 mètres) est exempt de Mézouza. La personne qui s’impose la H’oumra de fixer la Mézouza dans un balcon est digne de la Bénédiction. Lorsqu’on doit fixer la Mézouza dans le balcon, on ne récite pas la Bérah’a et on la fixe du côté droit en entrant de la maison vers le balcon. (Yéh’avé Da’at tome 4 chap.51).