Question : Je suis aîné et j’ai eu le mérite de faire Téchouva, mais mes parents étaient très éloignés de la religion, et de ce fait, ils n’ont pas procédé à mon « Pidyon Ha-Ben » (rachat du premier-né). Que dois-je faire ?
Réponse : Il est dit dans la Torah :
קַדֶּשׁ-לִי כָל-בְּכוֹר פֶּטֶר כָּל-רֶחֶם, בִּבְנֵי יִשְׂרָאֵל--בָּאָדָם, וּבַבְּהֵמָה: לִי, הוּא.
וְהָיָה כִּי-יִשְׁאָלְךָ בִנְךָ, מָחָר--לֵאמֹר מַה-זֹּאת: וְאָמַרְתָּ אֵלָיו--בְּחֹזֶק יָד הוֹצִיאָנוּ ה' מִמִּצְרַיִם, מִבֵּית עֲבָדִים. וַיְהִי, כִּי-הִקְשָׁה פַרְעֹה לְשַׁלְּחֵנוּ, וַיַּהֲרֹג ה' כָּל-בְּכוֹר בְּאֶרֶץ מִצְרַיִם, מִבְּכֹר אָדָם וְעַד-בְּכוֹר בְּהֵמָה; עַל-כֵּן אֲנִי זֹבֵחַ לַה', כָּל-פֶּטֶר רֶחֶם הַזְּכָרִים, וְכָל-בְּכוֹר בָּנַי, אֶפְדֶּה. (שמות יג – ב, יד וטו)
Consacre-moi tout premier-né, toutes prémices des entrailles parmi les enfants d'Israël, soit homme, soit animal: c'est mon bien.
Et lorsque ton fils, un jour, te questionnera en disant: « Qu'est-ce que cela? » Tu lui répondras: « D'une main toute puissante, Hachem nous a fait sortir d'Égypte, d'une maison d'esclavage. En effet, comme Pharaon faisait difficulté de nous laisser partir, Hachem fit mourir tous les premiers-nés du pays d'Égypte, depuis le premier-né de l'homme jusqu'à celui de l'animal. C'est pourquoi j'immole à Hachem tout premier-né mâle (animal), et tout premier-né de mes fils je dois le racheter. (Chémot 13-2, 14 & 15)
Il est aussi dit dans la Torah :
אַךְ פָּדֹה תִפְדֶּה, אֵת בְּכוֹר הָאָדָם ...
וּפְדוּיָו, מִבֶּן-חֹדֶשׁ תִּפְדֶּה, בְּעֶרְכְּךָ, כֶּסֶף חֲמֵשֶׁת שְׁקָלִים בְּשֶׁקֶל הַקֹּדֶשׁ ... (במדבר יח-טו וטז)
Seulement, tu devras libérer le premier-né de l'homme …
Quant au rachat, tu l'accorderas à partir de l'âge d'un mois, au taux de cinq sicles d'argent, selon le sicle du sanctuaire … (Bamidbar 18-15 & 16)
Ces versets constituent la source au devoir du rachat du premier-né mâle (Pidyon Ha-Ben).
Lorsqu’un homme engendre un garçon et qu’il s’agit de l’aîné de la mère qui n’a pas eu d’autre enfant avant lui et qui n’a pas non plus subit de fausse-couche, si l’enfant a été mis au monde de façon naturelle (sans avoir recourt à une césarienne), le père de l’enfant est soumis à l’obligation de racheter l’enfant au Cohen, lorsque le bébé a atteint l’âge de 30 jours.
Par conséquent, tout homme qui a un garçon aîné, se rend auprès d’un Cohen (reconnu pour être Cohen), et lui rachète son fils pour une somme d’argent d’une valeur de 5 Séla’im (ce qui correspond environ à la valeur de 100 g d’argent pur). C’est alors que le père sort l’enfant de l’appartenance du Cohen et l’introduit en son appartenance. On applique tout le rituel indiqué dans les Siddourim.
Cet évènement s’appelle le « Pidyon Ha-Ben ».
Au sujet de notre question concernant un aîné Ba’al Téchouva qui n’aurait pas été racheté, notre maitre le RACHBA écrit (vol.2 chap.321) que si le père désire racheter son fils lorsque celui-ci est adulte, on doit lui laisser la possibilité de le faire quel que soit l’âge de son fils, car même si le père n’a pas agit de façon conforme en négligeant le rachat de son fils aîné lorsqu’il avait 30 jours, malgré tout, le père est prioritaire de cette Mitsva qui lui revient, et il récitera même la bénédiction de « ‘Al Pidyon Ha-Ben ».
Cependant, si le père n’exprime pas de désir particulier à racheter son fils, le fils devra se racheter lui-même.
Notre maitre le Rav Ovadia YOSSEF z.ts.l écrit dans son livre Chou’t Yabiya’ Omer (vol.7 sect. Y.D fin du chap.28) que lorsqu’un aîné se rachète lui-même, il doit réciter la bénédiction de « Chéhé’héyanou ».
En conclusion : Un garçon aîné que le père n’a pas racheté, est soumis à l’obligation de se racheter lui-même, et il doit dans ce cas réciter la bénédiction de « Chéhé’héyanou ».