Extrait des propos de notre maitre le Rav z.ts.l en l’honneur du mois d’Eloul (avec quelques légers rajouts)
Dans l’office de Moussaf de Roch Ha-Chana, nous disons « Car tu te souviens de toutes les omissions ».
Les sages du Moussar (l’étique et la morale) expliquent ainsi le sens de cette phrase :
L’homme commet des fautes et s’efforce de se repentir sincèrement, en se souvenant toute sa vie de sa faute et en s’affligeant sur ses actes, comme il est dit : « Ma faute est constamment face à moi ». Il implore l’expiation et le pardon d’Hachem, et d’une certaine manière – si l’on peut s’exprimer ainsi – Hachem « oubli » cette faute, comme l’enseignent nos maitre dans le Talmud Yérouchalmi (Péa chap.1 fin de la règle 1) : Même si l’oubli n’existe pas chez Hachem, lorsqu’il s’agit des fautes d’Israël, IL « feint » l’oubli. Nos maitres apprennent cet enseignement à travers des versets. De même, il est dit dans le Téhilim:
« Tu porte la faute (volontaire) de ton peuple, tu couvre toutes leurs fautes (involontaires). »
Mais lorsqu’un homme commet une faute et reste dans la faute en ne réalisant pas de repentir sincère, et au contraire, en oubliant totalement ses fautes puisqu’il n’en prend pas conscience, ou bien qu’il pense intérieurement que ses actes ne sont pas si mauvais, et de ce fait il les exclut de ses pensées et les oublies, à ce moment là, on se souviendra dans le Ciel de toutes ses « omissions », et on le châtiera pour cela.
Ceci est donc le sens de la phrase « tu te souviens de toutes les omissions ».
Les « omissions » et non les « rappels », car les fautes dont l’homme se rappelle sont « oubliées » dans le Ciel, mais les fautes que l’homme oubli lui seront « rappelées » à jamais.
En revanche, pour les actes de Mitsvot, lorsqu’une personne a accomplit une Mitsva comme de la Tsédakka ou de la bonté et qu’elle s’en rappelle au point de s’en glorifier, on oubliera dans le Ciel cet acte de Mitsva et on ne lui rappellera pas cet acte pour lui faire obtenir une récompense. Mais lorsqu’un homme accomplit une Mitsva et l’oublie parce qu’il est déjà occupé à accomplir d’autres Mitsvot, et qu’il s’élève de niveau en niveau dans la Torah et l’accomplissement des Mitsvot, comme il est dit : « J’ai calculé mes chemins et je ramène mes jambes vers tes lois », on lui rappellera dans le Ciel l’acte de Mitsva qu’il a fait et on lui rappellera toutes les « omissions », sa récompense et son acte seront devant lui. (voir Maor Israël- Dérachot page 8).