Questions : Faut-il réciter la bénédiction sur le Hallel pendant les jours de ‘Hol Ha-Mo’ed (demi-fête) de Péssa’h ?
Le Chabbat ‘Hol Ha-Mo’ed de Péssa’h, faut-il conclure la bénédiction dans la ‘Amida et la Haftara par les termes « Mékadech Ha-Chabbat Vé-Israël Vé-Hazémanim », ou bien uniquement par « Mékadech Ha-Chabbat » ?
Réponses : Concernant la récitation du Hallel, il est expliqué dans une Baraïta du traité ‘Ara’hin (10a) que pendant la fête de Soukkot, on dit chaque jour le Hallel complet avec bénédiction, alors que pendant la fête de Péssa’h, on ne dit le Hallel complet avec bénédiction uniquement le 1er jour (en dehors d’Israël, les 2 premiers jours), mais durant les jours de ‘Hol Ha-Mo’ed ainsi que le dernier jour de la fête de Péssa’h (en dehors d’Israël, les 2 derniers jours), on dit le Hallel abrégé et sans bénédiction (comme indiqué dans les rituels de prières).
Pourquoi cette différence entre Péssa’h et Soukkot ?
La Guémara demande quelle est la différence entre la fête de Soukkot où l’on dit le Hallel complet chaque jour, et la fête de Péssa’h où l’on ne dit pas le Hallel complet chaque jour, excepté le 1er jour ? La Guémara répond que durant la fête de Soukkot, on offrait chaque jour dans le Temple de Jérusalem un sacrifice différent (le nombre de taureaux offerts diminuait chaque jour), et de ce fait, ils disaient chaque jour le Hallel, mais pour la fête de Péssa’h, il n’y a pas de différence dans les sacrifices durant toute la fête, et de ce fait ils ne disaient le Hallel complet que le 1er jour.
On peut expliquer la chose par le fait que l’homme de par lui-même pourrait se suffire de dire le Hallel une seule fois, et il n’y aurait pas de raison de le redire chaque jour. Cependant, avec la modification des époques, l’homme change lui aussi partiellement, et il lui est souhaitable d’exprimer encore les bontés d’Hachem, car même SES bontés changent avec le temps. C’est pourquoi, pendant les jours de la fête de Soukkot – qui diffèrent entre eux – il est justifié de dire chaque jour le Hallel, ce qui ne serait pas le cas pendant les jours de la fête de Péssa’h qui sont comparables à un seul long jour. Par conséquent, on ne doit pas dire le Hallel complet chaque jour de la fête de Péssa’h, mais uniquement le 1er jour. (voir Maharcha sur Béra’hot 10a).
C’est pourquoi, MARAN Rabbénou Yossef KARO z.ts.l tranche dans le Choul’han ‘Arou’h (chap.490-4) que durant les jours de Péssa’h on lit le Hallel abrégé, excepté le 1er jour.
De même, notre maitre le Rav Ovadia YOSSEF z.ts.l écrit dans son ouvrage ‘Hazon Ovadia- Péssa’h (vol.2 page 116) qu’il ne faut pas dire le Hallel complet excepté le 1er Yom Tov uniquement. Par conséquent, on ne récite pas la bénédiction sur le Hallel pendant les jours de ‘Hol Ha-Mo’ed Péssa’h.
La terminaison de la bénédiction dans la ‘Amida et dans la Haftara
Concernant la terminaison de la bénédiction dans les prières du Chabbat ‘Hol Ha-Mo’ed, il est expliqué dans les décisionnaires qu’on ne conclut par les termes « Mékadech Israël Vé-Hazémanim » uniquement lors du 1er et dernier jour de Péssa’h et de Soukkot (en dehors d’Israël, les deux premiers et deux derniers jours), ainsi que pour le jour de Chavou’ot (en dehors d’Israël, les deux jours de Chavou’ot). Si Yom Tov tombe un Chabbat, on conclut « Mékadech Ha-Chabbat Vé-Israël Vé-Hazémanim ». Mais pour Chabbat ‘Hol ha-Mo’ed, on conclut uniquement par « Mékadech Ha-Chabbat ». De même, pour la bénédiction de la Haftara de Chabbat ‘Hol Ha-Mo’ed, on conclut uniquement par « Mékadech Ha-Chabbat ». Par contre, lors du Moussaf de Chabbat ‘Hol ha-Mo’ed on conclut toujours par « Mékadech Ha-Chabbat Vé-Israël Vé-Hazémanim ». (‘Hazon Ovadia ibid.).