Il est enseigné dans la Guémara Béra’hot (54a) que toute personne ayant bénéficié d’un miracle, devra – à chaque fois qu’elle passera sur le lieu du miracle – réciter la bénédiction suivante :
Barou’h Ata A-D-O-N-A-Ï Elohenou Mele’h Ha’olam Che’assa Li Ness Bamakom Hazé
[Traduction : Tu es Bénis Hachem (Tu es la source de la Bénédiction) Notre D.
Roi du Monde, qui m’a gratifié d’un miracle à cet endroit]
La Guémara rapporte qu’un homme se rendait au sud du fleuve de Pératt (Euphrate), lorsqu’un lion surgit pour le dévorer. Il bénéficia d’un miracle et fut sauvé du lion.
Plus tard, il se présenta devant Rava et lui raconta ce qui lui était arrivé.
Rava lui dit : « Chaque fois que tu passeras à cet endroit, au sud du fleuve de Pératt, tu devras réciter « Barou’h Che’assa Li Ness Bamakom Hazé ».
Nous apprenons de là que chacun a le devoir d’exprimer sa reconnaissance envers Hachem pour Ses miracles envers nous au quotidien, et en particulier pour des évènements exceptionnels que l’on vit.
Cependant, cette bénédiction ne doit pas être récitée systématiquement sur tout miracle vécu, mais uniquement sur un miracle « qui sort des règles de la nature », comme le tranche MARAN dans le Choul’han ‘Arou’h (chap.218 selon le les propos de Rabbi David ABOUDARHAM et du Roch de Lunel) que cette bénédiction n’a pas été instaurée pour toute sorte de miracles, mais uniquement pour un miracle qui sort complètement des règles de la nature. Par exemple, lorsqu’un homme marche dans un endroit désertique et qu’un lion surgit pour le dévorer, il est certain dans un tel cas que le sauvetage est miraculeux, et l’on doit réciter cette bénédiction pour un tel évènement.
Mais pour un miracle qui reste explicable au niveau naturel (même si cela reste un miracle !), comme par exemple, quelqu’un qui tombe sur les rails d’une voie ferrée, et qu’il a eu le temps de se sauver quelques secondes avant l’arrivée du train, un tel miracle ne sort pas des règles de la nature, et il ne faut pas réciter cette bénédiction dans un tel cas. De même, si quelqu’un se trouve dans un endroit où il y a une fusillade et qu’il en a été épargné, ne doit pas réciter cette bénédiction dans un tel cas, car un tel évènement ne déroge pas aux règles de la nature.
Voici les termes de notre maitre le Rav z.ts.l sur ce sujet :
« Quelqu’un qui a bénéficié d’un miracle qui sort des règles de la nature, comme lorsqu’un toit ou une lourde pierre tombent sur quelqu’un, et qu’en règle générale la personne devait en mourir, ou bien lorsque quelqu’un tombe sous les roues d’une voiture et s’en sort indemne, chaque fois que la personne passera à cet endroit elle devra réciter la bénédiction Barou’h Ata A-D-O-N-A-Ï Elohenou Mele’h Ha’olam Che’assa Li Ness Bamakom Hazé.
Tous ses descendants devront eux aussi – chaque fois qu’ils passeront à cet endroit – réciter cette bénédiction en modifiant la terminaison : Barou’h Ata A-D-O-N-A-Ï Elohenou Mele’h Ha’olam Che’assa Ness Léavinou Bamakom Hazé."
Mais pour un miracle qui reste dans les règles de la nature, comme une personne chez qui des voleurs se sont introduits pendant la nuit, et qui se sont contentés de voler sans porter atteinte à sa vie, ou bien si quelqu’un se trouve dans un endroit où il y a une fusillade et qu’il en a été épargné, pour ce genre de miracles, nous ne récitons pas la bénédiction. » Fin de citation de notre maître le Rav z.ts.l.
Cette bénédiction ne peut être récitée qu’une fois tous les 30 jours.
Cependant, il est évident que même pour un miracle qui ne déroge pas aux règles de la nature, il est malgré tout un devoir d’exprimer notre reconnaissance envers Hachem pour toutes les bontés dont Il nous gratifie.
Au mois de Eloul 5766 (2006), notre maître le Rav Ovadia YOSSEF z.ts.l tomba gravement malade, et il subit une intervention chirurgicale très délicate.
Dans toutes les communautés du peuple d’Israël, des prières furent prononcées pour sa guérison, et tous ses disciples furent pris de terribles craintes pour son état et prièrent jours et nuits pour obtenir la miséricorde Divine.
De nombreux miracles se produisirent et notre maître le Rav z.ts.l se rétablit complètement.
Voici comment notre maître le Rav z.ts.l décrivit lui-même cet évènement (dans son livre ‘Hazon Ovadia-Béra’hot page 338) :
« Je désire adresser ma reconnaissance envers Hachem et Le glorifier publiquement. Je veux entonner un chant de gloire pour Hachem et lui exprimer de la grandeur par des sacrifices de reconnaissance. Que puis-je répondre à Hachem pour tout ce dont Il m’a gratifié ?! Au mois de Eloul 5766, j’ai subi une lourde intervention chirurgicale, et par la suite, durant presque tout le mois de Tichré 5767, j’ai subi des souffrances, mais Hachem m’a sauvé de la mort. Par les bontés d’Hachem, je me suis légèrement rétabli, car le mérite de la collectivité m’a protégé, et par le mérite de la prière collective qui ne revient jamais inexaucée, j’ai eu le mérite de bénéficier de la miséricorde Divine. Je me remets lentement avec l’aide d’Hachem. Mais la prière de Rabbi Israël Nag’ara ne quitta pas ma bouche :
« (Toi Hachem qui est) La splendeur et le rayonnement de l’univers, mon âme est malade de Ton amour, de grâce mon D.ieu, guéris la en lui montrant la douceur de ton rayonnement. C’est alors qu’elle se renforcera et qu’elle guérira, et elle ne ressentira qu’une joie éternelle. » (Yédid Néfech).
Hachem m’a donné le mérite d’écrire au sujet de la bénédiction sur la reconnaissance durant tout le mois de Tichré 5767, je suis reconnaissant envers Hachem. ».