Aujourd’hui, nous observons le jeûne du 17 Tamouz.
Les règles relatives au jeûne sont expliquées en détails dans plusieurs Halachot que vous pouvez consulter sur notre site Halacha Yomit dans notre moteur de recherche Recherche d'Halachot : Halacha Yomit selon les décisions Halachiques de notre maitre le Rav Ovadia YOSSEF z.ts.l (Attention ! Cette année 5784 le jeûne tombe en semaine et non Chabbat en étant reporté au dimanche !)
Les jours entre le 17 Tamouz et le 9 Av se nomment les jours de « Ben Ha-Métsarim » (« entre les détresses »), en correspondance au verset de Eih’a (chap.1 verset 3) « Tous ses poursuivants l’ont atteinte (Jérusalem) entre les détresses… ».
Or, nos maîtres enseignent qu’il s’agit là des jours entre le 17 Tamouz et le 9 Av, pendant lesquels les ennemis ont pénétrés notre sainte et glorieuse ville de Jérusalem, et ont réalisé les pires destructions au sein d’Israël, jusqu’à la date du 9 Av où ils ont détruit le Beit Ha-Mikdach (le Temple de Jérusalem), à cause de nos nombreuses fautes. Depuis ce temps, le peuple d’Israël n’est plus en sécurité, et des ennemis se lèvent contre nous de toute part.
Les ascètes (Pérouchim) et Rabbi Yehochoua’
Il est rapporté dans la Guémara Bava Batra (60a) qu’après la destruction du Temple, des Pérouchim (gens ascètes qui craignent particulièrement D.ieu) instaurèrent de manière définitive de ne plus consommer de viande et de ne plus consommer de vin, en raison de la destruction du Temple où l’on apportait des sacrifices de viande sur l’autel, ainsi que pour les libations de vin qui étaient faites sur l’autel. Et en l’absence du Temple, comment concevoir de remplir nos tables de viande et le vin, alors que la Table d’Hachem est vide ?! De ce fait, ils se privèrent définitivement de viande et de vin.
Si ces ascètes voulaient uniquement s’imposer cette rigueur à eux-mêmes, cela n’aurait aucune incidence, mais ils désiraient l’imposer à l’ensemble d’Israël, et ils voyaient d’un mauvais œil toute personne qui consommait encore de la viande et du vin.
Les Sages d’Israël n’ont pas voulu décrété sur Israël des choses aussi difficiles que les rigueurs voulues par les ascètes, car nos maitres savaient que l’on ne promulgue un décret sur la collectivité que lorsque celle-ci dans sa majorité est en mesure de l’observer.
C’est pourquoi, Rabbi Yéhochoua’ Ben ‘Hananya alla trouver ces ascètes et leur dit :
« Pourquoi ne voulez-vous plus consommer de la viande et du vin ? »
Ils lui dirent :
« Est-il possible que la Maison de notre D.ieu est en désolation sans sacrifices ni libations de vin, et que nous consommions de la viande et du vin ?! »
Rabbi Yéhochoua’ leur dit :
« Dans ce cas, privez-vous aussi de fruits, car nous n’avons plus la Mitsva de « Bikourim » (prémisses) que l’on apportait en offrande au Temple ! »
Ils lui dirent :
« C’est exact ! Nous allons également nous priver des fruits des 7 espèces car ils étaient apportés en offrande au Temple, et nous consommerons les autres fruits. »
Rabbi Yéhochoua’ leur dit :
« Nous ne devrions plus consommer de pain non plus, car nous n’avons plus les « Ména’hott » (offrandes de farine) ! Pourquoi consommer encore de l’eau ?! Nous n’avons plus les libations d’eau faites sur l’autel (à Soukkot) ! »
Les ascètes écoutèrent sans répondre.
Rabbi Yéhochoua’ leur dit :
« Il est certain que nous devons prendre le deuil sur le Temple et sur la souffrance de la Présence Divine, mais s’endeuiller exagérément n’est également pas possible, car la collectivité ne pourra pas surmonter de tels décrets ».
Lorsqu’un homme ne consomme plus de viande, il s’affaiblit et n’aura plus la force pour étudier la Torah.
Par conséquent, il ne faut pas s’endeuiller durant toute l’année avec une telle rigueur, mais uniquement observer les choses instaurées par nos maitres en souvenir de la destruction du Temple, comme la Guémara l’explique sur place.
Cet enseignement nous apprend que même si l’on consomme de la viande et du vin durant toute l’année, malgré tout, durant cette période Israël observe différents usages de deuil sur la destruction du Temple, comme nous l’expliquerons.
Même si la plupart des ces usages ne sont pas des institutions de nos maitres proprement dites, mais uniquement des usages pris par Israël, malgré tout, il est une sainte obligation d’observer ces suages, qui ont été fixés comme un véritable Din dans toutes les communautés du peuple d’Israël.
Le degré de deuil durant cette période, et la semaine dans laquelle tombe le 9 Av cette année
Durant cette semaine, nous expliquerons – avec l’aide d’Hachem - les règles de « Ben Ha-Métsarim » (à partir de ce que l’on a développé les années précédentes, avec un supplément).
Ces règles sont divisées, car à partir du 17 Tamouz jusqu’à Roch ‘Hodech Av, nous observons quelques usages de deuil, et à partir de Roch ‘Hodech Av, nous ajoutons d’autres usages de deuil. Ensuite, durant la semaine dans laquelle tombe le jeûne, d’autres usages de deuil entrent en vigueur.
La bénédiction de Chéhé’héyanou pendant cette période
Il est bon d’avoir la vigilance de ne pas réciter la bénédiction de Chéhe‘heyanou sur un fruit nouveau ou sur un vêtement nouveau, pendant la période de Ben Ha-Métsarim, depuis le soir du 17 Tamouz jusqu’à après le 9 Av.
En effet, comment pouvons-nous prononcer les mots : « qui nous a fait vivre, qui nous a fait exister, qui nous a fait parvenir jusqu’à ce moment ?! », alors que l’on se trouve dans une période de malheurs ?
C’est pourquoi, il ne faut pas réciter la bénédiction de de Chéhe’heyanou sur un fruit nouveau ou sur un vêtement nouveau, pendant la période de Ben Ha-Métsarim, depuis le soir du 17 Tamouz jusqu’à après le 9 Av.
Pendant les Chabbatot de la période de Ben Ha-Métsarim, il est permis de réciter la bénédiction de Chéhe’heyanou sur un fruit nouveau ou sur un vêtement nouveau.
Cependant, après Roch ‘Hodech Av, il est convenable de s’imposer la H’oumra (la rigueur) de ne pas réciter la bénédiction de Chéhe’heyanou sur un vêtement nouveau, même pendant Chabbat, mais sur un fruit nouveau, on peut autoriser à réciter cette bénédiction, même pendant le Chabbat qui se trouve après Roch ‘Hodech Av.
Notre maitre le Rav Ovadia YOSSEF z.ts.l tranche qu’il est permis d’acheter des nouveaux vêtements pendant la période de Ben Ha-Métsarim, jusqu’à Roch ‘Hodech Av. Mais on ne peut les porter qu’après Tich’a Bé-Av.