Le repas de Pourim la nuit
La fête de Pourim diffère des autres fêtes que nous possédons, car pour toutes les fêtes, la Mitsva de se réjouir par un repas, est en vigueur aussi bien la journée que la nuit, alors que pour la fête de Pourim, le devoir de prendre le repas de Pourim n’existe que durant la journée et non la nuit.
Malgré tout, nombreux de nos maîtres les décisionnaires médiévaux écrivent qu’il y a aussi une Mitsva de prendre un repas le soir de Pourim, comme nous le faisons pour toutes les autres fêtes. Tel est l’avis des Guéonim.
Cependant, d’un point de vue Halachique, l’essentiel du repas de Pourim est en journée exclusivement.
Si quelqu’un a pris son repas de Pourim uniquement le soir, il n’est pas quitte de son obligation vis-à-vis du repas de Pourim, car il est dit dans la Méguila :
« Les jours de festins et de joie ».
Nous apprenons de là qu’il faut prendre le repas de Pourim en journée et non la nuit.
Lorsqu’on prend le repas en journée, il faut veiller à le prendre dans un endroit éclairé, et de multiplier toute forme de réjouissance de Mitsva, par des paroles de Torah, en se réjouissant de ce qu’Hachem donne à chacun, et pour le fait qu’il nous a distingués de ceux qui s’égarent, et qu’il nous a donné une Torah de vérité ainsi que de bonnes et justes lois selon lesquelles nous devons nous conduire, et par lesquelles nous mériterons le Monde Futur.
Le moment du repas de Pourim
Toutes les années, le repas de Pourim se prend exclusivement en journée, comme nous l’avons écrit.
Les décisionnaires ont mis en garde à chaque année, afin que l’on ne prenne pas le repas de Pourim peu de temps avant le coucher du soleil, car dans ce cas, la réjouissance de Pourim se fera essentiellement à la sortie de Pourim.
C’est pourquoi, les décisionnaires écrivent qu’il faut avancer le repas de Pourim au maximum, et ceci pour diverses raisons supplémentaires.
De nombreuses personnes ont l’usage de prier l’office de Minh’a en début d’après-midi (« Minh’a Guédola »), et de prendre le repas de Pourim immédiatement après.
Les gens méticuleux veillent à prendre le repas de Pourim le matin, avant même qu’arrive le moment de l’office de Minh’a, car telle est l’opinion de plusieurs décisionnaires, comme le Chla Ha-Kadoch, qui écrit qu’il faut avancer le repas de Pourim au matin, et que toute personne qui prend le repas de Pourim le plus tôt possible, est digne de la louange.
Tel était l’usage de notre maître le Rav Ovadia YOSSEF z.ts.l, de prendre le repas de Pourim immédiatement après l’office de Chah’arit, comme on le fait le jour de Chabbat, conformément aux propos du Chla Ha-Kadoch..
Cependant, selon le Din, il est possible de débuter le repas de Pourim même à une heure plus tardive (au milieu de la journée), comme le font la plupart des gens (Selon certains, il est même préférable d’agir ainsi).
Que faut-il manger lors du repas de Pourim ?
Le repas de Pourim doit être consommé avec du pain, comme nous le faisons lors des repas de Chabbat et de Yom Tov.
Il faut servir le repas de la façon la plus belle possible.
Il faut consommer du vin lors de ce repas.
On doit embellir la Mitsva en consommant lors de ce repas de la viande de bétail, car l’essentiel de la réjouissance provient de la viande et du vin.
Les femmes sont elles aussi soumises à l’obligation du repas de Pourim, mais elles ne sont tenues de boire qu’une petite quantité de vin.
Il est un bel usage de consommer des graines, comme du riz par exemple, ou bien du ‘Houmouss (purée de pois chiches) lors du repas de Pourim.
Cet usage est cité dans le Beit Yossef (chap.695) au nom du Ore’hot ‘Haïm qui écrit que l’on a l’usage de consommer le soir de Pourim (la veille au soir) des graines, en souvenir des graines consommées par le prophète Daniel et ses compagnons au Palais du roi (Nabuchodonosor). De même, la Reine Esther consomma des graines au Palais du roi A’hachvéroch (Guémara Méguila 13a), étant donné que ces Tsaddikim ne pouvaient pas consommer d’autres aliments au palais du roi, puisqu’ils n’étaient pas cuisinés selon les règles de la Cacherout.
Le RAMA cite lui aussi cet usage ans ses notes sur le Choul’han ‘Arou’h.
Notre maitre le Rav z.ts.l le cite également dans son livre ‘Hazon Ovadia-Pourim.
Au foyer de notre maitre le Rav Ovadia YOSSEF z.ts.l, son épouse la Rabbanit z’’l préparait le jour de Pourim du « Samboussak » (spécialité irakienne et du Moyen-Orient), une pâte frite et fourrée avec du ‘Houmouss (purée de pois chiches), et on précisait que l’on consommait cet aliment en souvenir des graines que la Reine Esther consomma au Palais du roi.