En 5742 (1982), éclata la guerre du Liban (« Paix pour la Galilée »).
Cette année-là, la veille de Roch Ha-Chana, notre saint maitre le Rav Ovadia YOSSEF z.ts.l prononça des paroles de réconfort qui – semble t-il – sont encore d’actualité. Combien de pertes précieuses avons-nous malheureusement perdu, sans parler de la souffrance de tous les habitants d’Israël, et particulièrement les habitants du sud du pays envers qui nous sommes affligés pour la perte de nos frères, et pour la peine dans laquelle de nombreux enfants sont élevés dans la peur et l’appréhension, dans l’angoisse et la terreur de l’avenir, sans savoir ce que réserve le lendemain.
C’est pourquoi, nous citerons ici les propos de notre maitre le Rav z.ts.l (avec de légers rajouts), « que le sage entende et en tire de la morale ».
De nombreuses vicissitudes se sont abattues sur nous cette année (5742-1982), particulièrement à travers l’opération « Paix pour la Galilée », par une guerre sanglante où plus de 600 soldats de Tsahal ont perdu la vie, parmi eux, beaucoup de gens imprégnés de la crainte du Ciel, et en particulier 4 jeunes soldats des Yéchivot « Hésder ». Ceci, sans compter les blessés de Tsahal parmi lesquels beaucoup resteront handicapés pour toute leur vie, sans l’utilisation de leurs mains, de leurs bras ou de leurs pieds, ou qui ont perdu l’usage de la vue. Sans parler des nombreuses victimes d’accidents de la route durant toute l’année, et il n’y a pas un jour sans un accident mortel.
Lorsqu’on réfléchit, on comprend que tout ceci a été décrété et signé lors du dernier Yom Kippour l’an dernier. Si l’on avait médité l’année dernière et que l’on avait conscience du terrible décret qui plane au-dessus de notre tête, il est certain que nous aurions transpercé le ciel par nos prières devant le Roi des rois, afin qu’il prenne en pitié notre peuple et qu’il nous sauve de la main de nos ennemis.
De même, tous ceux qui ne sont plus avec nous aujourd’hui (ils se trouvent dans le Monde de la Vérité), s’ils avaient su ce qui leur arriverait cette année-là, imaginons à quel point se seraient-ils réveillés spirituellement lors du dernier Yom Kippour l’année dernière afin de réaliser un total et profond repentir, et de supplier Hachem à chaudes larmes afin d’abolir le décret à leur encontre. Il est certain qu’ils n’auraient pas été les seuls à le faire, même les membres de leurs familles en auraient fait autant s’ils avaient eu conscience de ce qui arriverait à leur parent. Ils n’auraient eu de cesse que lorsque le décret aurait été aboli. Mais qui a connaissance des secrets divins …
Heureux l’homme qui médite sur toutes ces choses avant que n’approche le grand jour de Yom Kippour, car celui qui se repend entre temps, se voit pardonné ses fautes. On doit penser que l’on fait peut être partie de ceux qui doivent – à D.ieu ne plaise – quitter ce monde durant l’année, et l’on doit prier, avouer ses fautes et implorer Hachem afin qu’il nous accorde une bonne et douce année.
Imaginons : un homme se lève le matin, frais et dispo, débordant de sourires, disant au revoir à sa famille en montant dans sa voiture (sans savoir qu’il s’agit là de son dernier au revoir), afin de se rendre à Tel Aviv ou à Haïfa. Mais voici qu’à un carrefour, un gros camion arrive en face de lui, et roule littéralement sur sa voiture en la broyant. Il meurt sur le coup. Cet homme avait-il imaginé que telle serait sa fin ?
S’il avait eu conscience de ce qui lui arriverait ce jour-là, il se serait enfermé à double tour et ne serait pas sorti de chez lui. Mais ses yeux sont faits de chair et de sang, et il s’est mené lui-même vers la mort, comme l’enseignent nos maitres dans la Guémara (Soukka 53a) : les pieds d’un homme le mènent à l’endroit où il doit mourir.
Mais celui qui possède des yeux intelligents, méditera et saura, que nous nous trouvons tous en danger, et que le monde est en ébullition autour de nous, qui connait l’avenir ?! Non seulement d’un point de vu de sécurité, mais aussi de tout point de vu, l’homme nécessite beaucoup de pitié divine, que ce soit pour la naissance de ses enfants, pour les élever, les éduquer, que ce soit pour la Parnassa (subsistance matérielle), la santé, la paix et la tranquillité, pour tout, l’homme doit méditer et savoir que tout est dans les mains d’Hachem, et que c’est en cette période précisément que sont décrétés pour toute l’année tous les évènements de la vie de l’homme, et toute chose qu’il est encore possible de changer à présent d’une extrême à l’autre au moyen de la prière, du repentir et de la Tsédakka, sera davantage difficile à changer après les jours du jugement.
Heureux l’homme qui se hâte d’avoir ces réflexions, afin de se réveiller au repentir, il se repentira et il guérira … (voir commentaire Maor Israël page 4)