Question : Y a-t-il une nécessité de laver les mains des enfants en très bas âge, chaque matin à leur réveil ?
Réponse : Dans les précédentes Halachot, nous avons développé l’origine de l’obligation de Nétilat Yadaïm chaque matin, et nous avons également mentionné dans nos propos, l’interdiction d’entrer directement en contact avec des aliments ou des boissons, avant d’avoir procédé à la Nétilat Yadaïm le matin, à cause de l’esprit d’impureté qui réside sur les mains avant la Nétilat Yadaïm.
A la lueur de cela, il semble que cette impureté est transmissible aux aliments et boissons. Par conséquent, il faudrait faire procéder à la Nétilat Yadaïm, aux enfants, même en très bas âge, car on peut craindre qu’ils touchent des aliments ou boissons (de façon directe) avec leurs mains, alors que l’impureté y réside encore.
L’auteur du Péri Megadim fait mention de cette remarque dans son livre Michbétsot Zahav (sur O.H 4 note 7), et il écrit :
« Je ne sais pas pourquoi on ne fait pas attention à cela. Il est convenable de laver les mains des enfants chaque matin, car le danger est plus grave que l’interdit (‘Hamira Sakanta Mé-Issoura) … »
C’est également ce qu’écrit notre maître le ‘HYDA dans son livre Moré Béétsba’, ainsi que d’autres décisionnaires.
Le Gaon Ya’abets (Rabbi Ya’akov Ben Tsevi EMDEIN) fait remarquer lui aussi dans son Siddour, que les gens n’ont pas l’usage de s’imposer cette rigueur, mais selon la Halacha, il faut veiller à laver les mains des enfants - même en bas âge - chaque matin.
L’auteur du ‘Héssed Laalafim écrit :
« Combien il est admirable de laver les mains des enfants qui sont encore dans le berceau, afin qu’ils grandissent dans la pureté et la sainteté. »
Ses propos n’indiquent pas une totale obligation du point de vue du DIN, mais seulement une mesure de propreté et de pureté.
D’autres décisionnaires partagent cet avis, et pensent qu’il n’y a pas de véritable obligation de laver les mains des jeunes enfants, puisqu’en réalité, l’esprit d’impureté ne réside pas sur leurs mains, même au réveil.
En effet, le Gaon Rabbi Zalman écrit dans son Choul’han ‘Arou’h, que la Kédoucha (la sainteté) n’entre essentiellement en l’homme que lorsqu’il atteint l’âge des Mitsvot (13 ans pour un garçon, 12 ans pour une fille), et en parallèle, l’impureté n’est significative que selon le taux de Kédoucha contenue dans la personne.
Un enfant en bas âge n’est pas encore réellement imprégné de Kédoucha, donc pas encore réellement exposé à l’impureté.
Cependant, l’explication du ‘Héssed Laalafim citée plus haut, reste encore dans toute sa force, puisque grâce à cette Nétilat Yadaïm, les enfants grandiront avec davantage de pureté, et cela, même dans l’hypothèse où les enfants en dessous de l’âge des Mitsvot, ne sont pas encore réellement soumis à l’impureté.
Conclusion : Il est certain qu’il est convenable et juste de prendre en considération l’opinion des décisionnaires selon lesquels, il faut faire procéder à la Nétilat Yadaïm aux enfants, même en bas âge, chaque matin. Au moins, lorsqu’il s’agit d’enfants qui peuvent probablement entrer en contact direct avec de la nourriture ou des boissons.
Grâce à cela, les enfants grandiront dans la sainteté et la pureté, et représenteront une descendance qui porte sur elle la Bénédiction Divine.
Tel est l’usage chez de nombreuses familles orthodoxes.